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Marc TOUATI
En effet, attendu en hausse et après plusieurs trimestres de niveaux abyssaux et de records constamment battus, le déficit extérieur de la France s'est nettement réduit en mars. Il est ainsi passé de 2,35 à 1,649 milliards d'euros, soit un plus bas depuis septembre 2006. Sur l'ensemble du premier trimestre 2007, il recule également d'environ 100 millions d'euros par rapport au trimestre précédent à 6,468 milliards d'euros exactement.
Malheureusement, un point ne fait pas une tendance et une nouvelle dégradation devrait s'observer dans les prochains mois. Certes, la résistance de la croissance de la zone euro et notamment de notre premier partenaire, l'Allemagne, limite jusqu'à présent les dégâts. Néanmoins, l'appréciation excessive de l'euro et le ralentissement à venir de la croissance eurolandaise ne manqueront pas de limiter nos exportations à partir de l'été prochain. Dans le même temps, la bonne tenue de la consommation et la baisse du prix des produits importés grâce à l'euro trop fort continueront de soutenir nos importations. Dans ces conditions, le déficit extérieur restera proche de son record historique de l'an passé et devrait avoisiner les 27 milliards d'euros en 2007.
Du côté de la production industrielle, le constat en demi-teinte est aussi d'actualité. Certes, en mars, la production n'a progressé que de 0,2 % dans l'ensemble de l'industrie et a reculé de 0,1 % dans le secteur manufacturier. Pour autant, après les hausses de respectivement 1,2 % et 1,5 % en février, le ralentissement a finalement été limité. Ainsi, sur l'ensemble du premier trimestre, ces productions affichent des hausses respectives de 1 % et 1,1 %. Ces évolutions sont évidemment de bon augure pour la croissance du PIB au premier trimestre qui devrait avoisiner les 0,8 %.
Pour autant, ne crions pas victoire trop vite. En effet, après deux trimestres consécutifs de repli, il est un peu logique que la production se redresse enfin. En outre, n'oublions pas que cette amélioration globale masque la situation préoccupante de la production automobile qui accuse encore un repli annuel de 1 % au premier trimestre 2007. Mais surtout, la hausse excessive de l'euro et la remontée des taux d'intérêt commenceront bientôt à produire leurs effets tant sur le commerce extérieur que sur l'activité industrielle nationale. Et ne nous fions pas trop à l'amélioration du climat des affaires dans l'industrie. Comme le montre le graphique ci-dessus, depuis deux ans environ, la réalité de la production industrielle ne colle plus vraiment avec leur indicateur de confiance mesuré par l'INSEE. Et pour cause, de plus en plus d'industriels sont optimistes mais parce qu'ils produisent de plus en plus à l'étranger. D'où cette déconnexion entre moral des chefs d'entreprises et activité nationale.
La question est alors de savoir si les nouveaux dirigeants du pays sauront prendre très vite les mesures qui s'imposent pour redonner confiance aux entreprises et envie de produire en France sans détériorer le climat social. Si la pédagogie et le respect mutuel sont au rendez-vous, la réponse sera positive, mais si la lutte des classes et l'incompréhension prennent le dessus, alors attention aux lendemains difficiles. Car, en fonction de ces deux issues, la croissance économique globale peut soit atteindre 2,5 % en 2007 soit repasser très vite sous les 2 %. En d'autres termes, même si elle va mieux, l'économie française reste sur le fil du rasoir.
Malheureusement, un point ne fait pas une tendance et une nouvelle dégradation devrait s'observer dans les prochains mois. Certes, la résistance de la croissance de la zone euro et notamment de notre premier partenaire, l'Allemagne, limite jusqu'à présent les dégâts. Néanmoins, l'appréciation excessive de l'euro et le ralentissement à venir de la croissance eurolandaise ne manqueront pas de limiter nos exportations à partir de l'été prochain. Dans le même temps, la bonne tenue de la consommation et la baisse du prix des produits importés grâce à l'euro trop fort continueront de soutenir nos importations. Dans ces conditions, le déficit extérieur restera proche de son record historique de l'an passé et devrait avoisiner les 27 milliards d'euros en 2007.
Du côté de la production industrielle, le constat en demi-teinte est aussi d'actualité. Certes, en mars, la production n'a progressé que de 0,2 % dans l'ensemble de l'industrie et a reculé de 0,1 % dans le secteur manufacturier. Pour autant, après les hausses de respectivement 1,2 % et 1,5 % en février, le ralentissement a finalement été limité. Ainsi, sur l'ensemble du premier trimestre, ces productions affichent des hausses respectives de 1 % et 1,1 %. Ces évolutions sont évidemment de bon augure pour la croissance du PIB au premier trimestre qui devrait avoisiner les 0,8 %.
Pour autant, ne crions pas victoire trop vite. En effet, après deux trimestres consécutifs de repli, il est un peu logique que la production se redresse enfin. En outre, n'oublions pas que cette amélioration globale masque la situation préoccupante de la production automobile qui accuse encore un repli annuel de 1 % au premier trimestre 2007. Mais surtout, la hausse excessive de l'euro et la remontée des taux d'intérêt commenceront bientôt à produire leurs effets tant sur le commerce extérieur que sur l'activité industrielle nationale. Et ne nous fions pas trop à l'amélioration du climat des affaires dans l'industrie. Comme le montre le graphique ci-dessus, depuis deux ans environ, la réalité de la production industrielle ne colle plus vraiment avec leur indicateur de confiance mesuré par l'INSEE. Et pour cause, de plus en plus d'industriels sont optimistes mais parce qu'ils produisent de plus en plus à l'étranger. D'où cette déconnexion entre moral des chefs d'entreprises et activité nationale.
La question est alors de savoir si les nouveaux dirigeants du pays sauront prendre très vite les mesures qui s'imposent pour redonner confiance aux entreprises et envie de produire en France sans détériorer le climat social. Si la pédagogie et le respect mutuel sont au rendez-vous, la réponse sera positive, mais si la lutte des classes et l'incompréhension prennent le dessus, alors attention aux lendemains difficiles. Car, en fonction de ces deux issues, la croissance économique globale peut soit atteindre 2,5 % en 2007 soit repasser très vite sous les 2 %. En d'autres termes, même si elle va mieux, l'économie française reste sur le fil du rasoir.
