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A CHAUD 15 mai 2007 - La croissance française ne décolle toujours pas : bon courage M. Sarkozy !

Après les déclarations enthousiastes de Thierry Breton et l’augmentation de 1% de la production industrielle au premier trimestre, on s’était mis à rêver un peu : et si la croissance forte était enfin de retour dans l’Hexagone ?!


Marc TOUATI
Marc TOUATI
Et bien non ! Une fois encore, la déception est au rendez-vous. Certes, avec une augmentation du PIB de 0,5 % au premier trimestre, il n'y a pas de quoi dramatiser. Et ce d'autant que cette dynamique a été tirée par une hausse de 1,4 % de l'investissement des entreprises qui avait déjà augmenté de 1,8 % au quatrième trimestre 2006. De même, il faut souligner que les variations de stocks ont retiré 0,3 point à la croissance du PIB et que, contre toute attente, les exportations ont progressé de 1,5 %. Autrement dit, sous certains aspects, les comptes nationaux du premier trimestre sont plutôt appréciables.

Pour autant, ils montrent aussi que la France n'arrive plus à renouer avec la croissance forte et reste à la traîne de ses principaux partenaires européens. En effet, si la croissance française a plutôt déçu, celle de l'Allemagne a surpris par sa résistance, puisqu'après avoir déjà augmenté de 1 % au quatrième trimestre 2006, le PIB allemand, attendu en hausse de 0,3 %, a finalement progressé de 0,5 %. En léger repli par rapport aux 3,7 % du trimestre précédent, son glissement annuel est ainsi resté fort, à 3,3 %, contre 2 % pour le PIB français ! La résistance allemande est d'autant plus louable qu'elle a été réalisée malgré l'augmentation du taux de TVA de 3 points en janvier.

Pis, compte tenu du résultat en demi-teinte observé dans l'Hexagone au premier trimestre, l'acquis de croissance du PIB français n'est que de 1,1 %. Dès lors, pour atteindre l'objectif de croissance de l'ancien et du futur gouvernement de 2,5 % en 2007, il faudrait que le PIB français augmente d'au moins 0,7 % en moyenne au cours des trois autres trimestres de l'année. Un peu osé, surtout lorsque l'on sait que le meilleur est passé.

Car, désormais, l'économie française va devoir composer avec des handicaps sérieux. Primo, comme cela s'observe depuis déjà deux trimestres, l'investissement logement des ménages devrait continuer de ralentir. La défiscalisation des intérêts d'emprunt promise par Nicolas Sarkozy pourrait certes limiter la casse, mais compte tenu des prix exorbitants des logements et de l'augmentation passée et à venir des taux d'intérêt, cela ne suffira pas à inverser la tendance : le dégonflement de la bulle immobilière aura bien lieu.

Secundo, la consommation des ménages devrait commencer à faire les frais de ses excès passés. C'est d'ailleurs là la grosse déception des comptes nationaux du premier trimestre. En effet, alors que la flambée de la consommation en produits manufacturés laissait imaginer une excellente performance, la consommation totale n'a augmenté que de 0,3 % au cours du premier trimestre. Autrement dit, les ménages ont arbitré entre consommation de biens et dépenses de services. Le problème réside dans le fait que la consommation de services se fait généralement dans l'Hexagone (à l'exception notable du tourisme à l'étranger), alors qu'environ 40 % de la consommation de produits est absorbée par les importations. Bien plus grave, le net ralentissement des encours de crédit depuis quelques mois, la récente remontée des prix des carburants et, plus globalement, la fragilité de l'emploi et du pouvoir d'achat indiquent que la consommation des ménages devrait encore ralentir au cours des prochains trimestres.

Tertio, si les exportations restent soutenues par l'amélioration de la conjoncture eurolandaise et notamment outre-Rhin, l'appréciation excessive de l'euro ne manquera pas d'enlever encore quelques dixièmes de point à la croissance française, 0,5 point précisément ce qui est peu en valeur absolue mais très élevé face à une croissance qui peine à atteindre les 2 %.

Dans ce contexte global et faisant l'hypothèse (forte ?) qu'il n'y aura pas de blocages sociaux d'envergure dans les mois à venir, la croissance française sera d'environ 1,8 % cette année, contre 2,1 % en Allemagne et dans la zone euro. Pour la troisième année consécutive, la croissance française sera donc inférieure à celle de l'Euroland. Pis, pour la deuxième année consécutive, elle sera inférieure à celle de l'Allemagne et se placera dans les derniers rangs des performances des pays de la zone euro. Nous étions dixième sur douze en 2006, nous serons onzième sur treize en 2007 ! Bon courage M. Sarkozy !

Marc TOUATI
Président de ACDE

marc.touati@acde.biz

www.acde.biz






Lundi 14 Mai 2007



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