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Pourquoi le Web3 se veut plus démocratique que le WEB 2.0 ?

Qu’on le voit comme un concept à la mode ou comme une révolution, il ne se passe pas une journée sans une nouveauté dans le monde du Web3: Blockchain, DeFi, NFT, Metaverse...


L’une des promesses du Web3 est de redonner le pouvoir et le choix aux utilisateurs, de représenter une ère d’internet plus démocratique. Mais quelles fonctionnalités permettent de tenir cette promesse ?

Le web 1.0 est le web de l’information statique, avec des créateurs d’un côté et des lecteurs de l’autre. Le web 2.0 est marqué par l’arrivée des réseaux sociaux et des services centralisés, principalement proposés par des entreprises comme Google, Amazon, Meta et Apple. Les utilisateurs ont à disposition des outils de création et de partage de contenu gratuit, en échange de leurs données. C’est l’internet que nous connaissons aujourd’hui, et dont le modèle s’est installé de façon progressive.

Le web 3.0 ou “web trois”, promet d’offrir, au minimum, les mêmes fonctionnalités de création et de partage que le web 2.0, mais avec la possibilité d’en tirer de la valeur. Une version d’internet qui appartient aux utilisateurs et une économie autonome. On parle aussi de “user generated web”.

On peut y voir un changement de paradigme dans l’utilisation d’internet, une infrastructure déjà existante et très largement utilisée. Mais en quoi le Web3 et ce changement permettrait à internet d’être plus démocratique?

La propriété des données et l’identité

La blockchain peut remettre en question la notion d’identité et de propriété digitale. Aujourd’hui, ce que chacun produit sur les plateformes “sociales” Linkedin, Facebook, Instagram... est stocké dans ces mêmes plateformes. Il faut se connecter pour accéder à ses données et son contenu et renoncer à son droit à la propriété de ses informations, de son contenu photo, vidéo, tweet…

Dans un modèle Web3, l’utilisateur accède en direct à la blockchain, via un wallet (portefeuille électronique), qui contient les données et les biens de l'utilisateur: contenu produit, données personnelles, actifs digitaux, éventuels artefacts acquis dans des jeux vidéo ou des espaces d'expérience de type metaverse... Cette propriété digitale est “transportable” d’une plateforme à l’autre, notamment grâce aux NFT.

L’utilisateur peut ainsi posséder et contrôler sa donnée, il passe de locataire à propriétaire de son identité. La philosophie du Web3 repose sur le fait que l'utilisateur doit contrôler et choisir les données qu'il partage avec les organisations car toutes les informations ne sont pas utiles à chacun de ses usages et à chacune de ses interactions sur internet. La contrepartie est que cette même organisation est autorisée à ne pas garantir l'accès aux services sans le partage de certaines données. Les plateformes doivent donc évoluer et permettre aux utilisateurs des conditions d’accès claires et développer des business models qui génèrent de la valeur pour les deux parties. La barre sera donc plus haute quant à l’exigence des utilisateurs lorsqu’il s’agira de laisser accès à leurs données.

La financiarisation de tout

Les usages de la blockchain permettent aujourd’hui une financiarisation plus facile des activités. Chacun peut produire et monétiser du contenu et percevoir des revenus en concevant des espaces et des expériences sur internet pour d’autres utilisateurs, ou simplement par la tokenisation et la monétisation de ses données.

Un exemple parlant est celui des NFT qui facilitent ce type de modèles et permettent aux artistes qui produisent des œuvres digitales, ou associent des NFT à des œuvres physiques, de monétiser leur travail sans intermédiaire. Aussi, les smart contracts dans les NFT, peuvent réguler les paiements des royalties en les automatisant et ainsi protéger les créateurs.

Il n’en demeure pas moins que les NFT font aujourd’hui l’objet de spéculations constantes et que la juste rémunération des artistes n’est pour l’instant réservée qu’à quelques élus.

L’inclusivité et l’accessibilité

L’une des caractéristiques attendues du Web3 est l’inclusivité. On décompte aujourd’hui 1,7 milliards de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à des services financiers. La blockchain permettrait aux personnes non bancarisées d'interagir financièrement.

L'utilisation de crypto-monnaies non réglementées exposerait ces utilisateurs, potentiellement déjà fragiles financièrement, à la volatilité, mais les futures monnaies numériques des banques centrales, les stable coins et les services de DeFi (finance décentralisée) offrent un début de réponse.
Au-delà de l’inclusivité financière, on peut citer, les espaces d’échange virtuels de type metaverse qui permettent des expériences immersives sans critère discriminant (géographique, ou de mobilité par exemple). La possibilité de visiter un musée, d’assister à un évènement culturel ou social notamment.
Le préalable indispensable à l’inclusion reste l’égalité d’accès aux infrastructures et dispositifs d’accès aux technologies qui opèrent le Web 3. Pour autant, la fracture numérique est aujourd’hui réelle.
L’autre attendu est l'accessibilité, caractéristique indispensable pour l’adoption de masse . Rendre les services simples d’utilisation et soigner l'expérience utilisateur est un des défi du Web3.

La décentralisation de la décision

Le Web3 est basé sur la blockchain, qui offre des avantages réels de traçabilité, de transparence et permet d'échanger de la valeur entre pairs, en mettant la confiance dans la technologie. Cela permet de créer des business modèles dont l'alignement d'intérêt entre pairs est facile, grâce aux smart contracts, et par conséquent, de se passer des tiers de confiance.

La décentralisation de la décision est un marqueur fort du Web3 car elle est habilitée par la blockchain. L’idée d’internet comme un bien commun à partager, en proposant des règles de gouvernance claires et immuables sur la blockchain, permet à chacun de prendre part dans une entreprise, une association, ou toute autre organisation. Grâce à la DAO (Decentralized Autonomous Organisation), les organisations se veulent communautaires et les individus peuvent être rétribués à hauteur de leur contribution. Le Web3 se veut décentralisé et désintermédié et permet de créer et mettre à disposition des solutions parallèles pour laisser l'individu reprendre le pouvoir sur son utilisation d’internet, le placer comme personnage principal et contributeur des espaces qu’il occupe.

Le potentiel démocratique du Web3 réside dans la possibilité pour les utilisateurs de posséder et financiariser leurs données, dans la promesse d’accessibilité et d’inclusion et dans la capacité que pourra avoir l’individu à créer et à participer aux décisions.

L’adoption massive du modèle représenterait aussi une rupture rapide, menée par une génération qui souhaite créer un monde différent. Cette rupture peut réduire la dépendance aux grandes entreprises du web et de la tech.

Mais peut-on qualifier un système de décentralisé lorsque les sociétés qui le développent et l’opèrent sont détenues par des fonds et des société de capital-risque? D’autres tendances laissent penser qu’une alternative pourrait s’appeler Web2.5, ou un Web5, reposant sur une technologie qui laisserait les utilisateurs stocker eux-mêmes leurs données.

En somme, le Web3 n’en est pas à sa définition finale, et pour arriver à un modèle d’internet plus transparent et moins centralisé, des barrières importantes restent encore à franchir. La gestion du partage de la valeur, la mise à l'échelle et l’interopérabilité sont les enjeux principaux de cette transformation et nécessitent des réponses technologiques et sociétales.

Auteur : Lina Bendifallah, consultante senior chez Square Management

Lundi 28 Novembre 2022




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