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Pourquoi la donnée est-elle le fer-de-lance de l’open banking ?

Richard Price, Directeur commercial de TIBCO Software pour le Royaume-Uni et l’Irlande.


Selon une dernière étude d’Exton Consulting, le succès des néobanques ne se dément pas. Leur nombre a été multiplié par quatre en deux ans dans le monde pour atteindre 256, sans compter les nombreux projets en cours de lancement. Ainsi, malgré la crise, 72 nouvelles néobanques sont apparues en 2021, soit un nombre équivalent à celui de 2020. Pour rester compétitifs, les établissements financiers traditionnels doivent plus que jamais rivaliser avec des organisations bien plus agiles qui transforment de manière disruptive les portefeuilles de produits conventionnels et les modèles établis.

La crise sanitaire : vecteur de transformation digitale du monde bancaire

La crise sanitaire du Covid-19 a contraint les banques à fermer temporairement leurs agences et bureaux. Elles ont dû basculer la majorité de leurs activités clients en ligne. Cette situation a révélé les lacunes de leurs programmes de transition numérique. En effet, les banques se sont d’abord concentrées sur la création de produits en libre-service au lieu de digitaliser leur relation client.

Aujourd’hui, certaines régions du monde comme Singapour ouvrent leur écosystème bancaire aux nouveaux acteurs du numérique peur accélérer leurs projets de transformation digitale ; une ouverture qui met en lumière les défis à relever pour adopter le modèle de l’open banking.

En effet, les institutions financières traditionnelles souffrent généralement d’un manque d’organisation, d’unité et de stabilité de leur plateforme de data fabric. Elles pâtissent également d’une culture superficielle de la donnée qui aboutit à la création de véritables data swamp ou marécage de données. Ces derniers résultent d’un morcellement des sources de données, de silos métiers, d’un mélange de données temps réel, nouvelles ou héritées.

Les data scientists ont dénommé ‘garbage-in, garbage-out’ cette situation où les données erronées et de mauvaise qualité ne peuvent produire que des résultats tout aussi mauvais. Ce principe s’applique aussi bien aux banques traditionnelles qu’aux sociétés de services financiers. En effet, la confiance dans la donnée est la condition sine qua non d’une solide culture open banking. Pour les banques traditionnelles, elles sont un tremplin pour rivaliser avec les banques-en-ligne et néo banques.

Ainsi, les données clients sont aujourd’hui le facteur majeur de différenciation des acteurs bancaires. Ces derniers ont pour objectif de constituer un jeu fondamental de données pour passer de la vente de produits financiers à une stratégie orientée expériences clients.

Maîtriser ses données : enjeu clé de l’open banking

Dès lors, les banques traditionnelles ont pour défi la maîtrise de ces data swamp pour les transformer en data lake et renforcer la confiance des clients. Les institutions financières ont donc développé une nouvelle philosophie fondée sur les API où tout produit conçu et service délivré doit désormais passer par une demande API.

Cette philosophie ‘API first’ est concomitante à la création d’une culture orientée données. Par exemple, une application bancaire doit pouvoir se connecter aux API de nombreux établissements pour centraliser les informations relatives à l’ensemble des comptes d’un client. Cette gestion d’une bonne gouvernance des données permet d’identifier la source des master data et de créer une véritable cohérence d’une application bancaire à une autre.

De surcroît, dans une culture open banking, les demandes API, transactions, données marchés et autres éléments d’un écosystème bancaire digital génèrent des évènements gérés et analysés en temps réel. L’extraction d’informations à partir de flux de données en continu offre à toutes les parties-prenantes transparence et conscience des évènements affectant les services, les risques et leur rentabilité. Mais c’est la virtualisation des données qui est la technologie garante du bon déploiement de l’open banking.

La virtualisation des données : la soupape de l’open banking

En effet, les processus ETL – extraction, transformation et chargement de données – aboutissent généralement à la création d’un data swamp encore plus étendu pour la gestion des API. La virtualisation des données permet aux banques de laisser les données à leur emplacement d’origine. Elle permet la création d’API fournissant un accès rapide et sécurisé aux informations d’un compte client indépendant du format exigé par leur interface de programmation.

Selon l’organisation de chaque banque, ces données peuvent être fragmentées sur des dizaines de systèmes avec des variations selon la région, leur type ou le portefeuille de clients. Grâce à la virtualisation des données, la complexité de l’architecture back-end est mise de côté. Des dizaines de sources de données indépendantes sont ainsi transformées en un seul entrepôt de données virtuelles. Les entreprises bénéficient ainsi d’une gestion des données de référence idéale pour les contrôles des droits d’accès et la supervision réglementaire.

Dans ce contexte, la banque de détail thaïlandaise KBTG propose des services de qualité et répond aux besoins de ses 16 millions de clients dans des délais les plus courts grâce à la virtualisation des données. Via son application mobile "My Portfolio", les utilisateurs accèdent directement à l’ensemble de leurs produits bancaires ainsi qu'à leurs comptes. Les données qui alimentent ces services sont conservées dans plusieurs systèmes : compte de dépôt, carte de crédit, fonds commun de placement. Chaque requête via une API peut impliquer des données parfois stockées dans 12 à 15 différentes bases de données. Autre exemple, la société européenne SIBS spécialisée dans le traitement des paiements et des services financiers technologiques a récemment déployé sa plateforme open banking baptisée « SIBS API Market ». Désormais, 95% de l’ensemble des comptes de ses deux millions de clients au Portugal sont accessibles à des tiers de confiance, 24 banques utilisent des API de la plateforme open banking et 9 millions de transactions sont opérées quotidiennement.

L’open banking représente ainsi un horizon de possibilités pour les banques traditionnelles face aux jeunes pousses. Réduire les data swamp est leur principal défi pour faire de la donnée le fer-de-lance de l’open banking. Une fois relevé, leurs clients peuvent mener leur mission avec agilité et confiance, en mode libre-service et à l’échelle de toute l’entreprise.

Jeudi 17 Juin 2021




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