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Bienvenue dans le monde d’avant

Lettre du 26 février 2021 rédigée par Eric Galiègue - VALQUANT.


Et voilà. Le thème de l’inflation que nous évoquions dans cette lettre la semaine dernière fait de nouveau la une de l’actualité de Wall Street. Tout cela a un air de déjà vu, «de monde d’avant ». Le seuil des 1,5% pour les taux à 10 ans du trésor américain a été dépassé hier soir, puisqu’il a coté au-delà de 1,6% avant de revenir sur 1,55%. Logiquement, Wall Street a toussé, avec la plus forte baisse du Nasdaq depuis 4 mois et une chute de -2,5% sur le S&P 500. Rien de dramatique à ce stade : au contraire, la « respiration » du marché que nous appelions de nos vœux est particulièrement saine. Le problème est, comme d’habitude, de savoir s’il s’agit d’un incident de parcours, ou d’un vrai retournement durable de la tendance. Nous proposons plusieurs éléments de réflexion pour tenter de répondre à cette question que se posent tous les investisseurs.

1/Le temps de la simple réaction immédiate à la stimulation monétaire est révolu. Le marché commence à raisonner, à anticiper. Il a compris qu’il ne pouvait benoitement bénéficier encore très longtemps de cette manne équivalent à 240 Mds$ par mois des deux côtés de l’Atlantique. Le marché se prépare au retour à la normale, au retour dans « le monde d’avant ». La hausse des taux souverains est donc totalement normale. En décembre 2020, dans notre exercice de simulation des différents scénarii, nous avons pris en compte pour le scénario « Hyperliquidité », un taux de l’OAT France 10 ans de 0,25%…pour la fin 2021.

2/ Le retour à la normale, c’est le retour des différentes variables financières et économiques à leurs niveaux de la fin 2019. En ce qui concerne les taux, c’est déjà fait pour l’Europe, avec le retour à zéro pour les taux français et à -0,2% pour les taux allemands. Pour les taux américains, l’objectif est fixé à 1,8%, ou plus largement une fourchette de 1,5-2%, comme évoqué dans notre lettre précédente. On y est aussi. En ce qui concerne le prix des matières premières, les évolutions récentes ont bien confirmé le retour aux niveaux de l’année 2019. Le cours du pétrole a retrouvé cette fois ci, avec une hausse de 20% depuis fin janvier, ses niveaux d’avant le déclenchement de la crise sanitaire. Le prix du cuivre et des matières premières industrielles connait une impressionnante flambée, puisqu’ils ont largement dépassé leurs niveaux moyens de l’année 2019.

3/ Cette forte hausse du cours des matières premières nous amène à la seconde question : et si le marché se mettait vraiment à craindre l’inflation ? Cette hypothèse n’est absolument pas dans les niveaux des taux d’intérêt de 2019. On sait que la hausse actuelle et à venir des prix sera très probablement transitoire, et que les tendances structurelles, selon les économistes, demeurent à l’absence d’inflation, voire à la déflation dans les pays développés. Et pourtant…Il y a 40 ans, en 1981, quand les taux mondiaux culminaient à des niveaux jamais observés, personne, absolument personne n’imaginait que l’inflation chuterait jusqu’à devenir quasiment nulle 5 ans après, notamment sous l’effet d’un « contre choc pétrolier » (1986). Aujourd’hui, la situation est totalement inversée. Et pourquoi ne pas imaginer une hausse des prix de 3 à 6% en 2026 ? L’analogie inversée est parfaite, avec dans les deux cas les banques centrales à la manœuvre. Pour lutter contre l’hydre inflationniste avec Paul Volker aux manettes il y a 40 ans. Pour luter contre la déflation avec le trio Bernanke-Yellen-Powell depuis 12 ans.

Nous présenterons cette analogie dans une autre lettre, car elle est malheureusement séduisante.
C’est bien sur ce troisième point qui inquiète vivement le marché. Pourtant, l’inflation permet de réduire la charge de la dette accumulée…et elle est importante ! Elle survient aussi lorsque la croissance est de retour, ce qui est bien sur une bonne nouvelle pour les actions : l’inflation, lorsqu’elles est conjoncturelle, est corrélé positivement avec les marges des entreprise. Pour notre part, nous considérons que le scénario du retour à des taux positifs an Europe, et limités à 2% aux USA, est une nécessité. Elle peut être considérée comme un « coup de chapeau » des marchés aux politiques monétaires, comme l’a déclaré Jérôme Powell dans une de ses très récentes auditions au Congrès. Rappelons -le : il n’y a rien de plus angoissant que des taux négatifs… Il faut garder son sang-froid, et considérer que la hausse actuelle des taux est favorable.


Investisseurs : Nous profitons de la baisse actuelle des marchés pour augmenter progressivement la part des actions.

Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux souverains européens ont fortement remonté. Le taux des obligations du trésor américain a progressé encore, au-delà de 1,5%.

Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole poursuit sa hausse, au-dessus de 64$ le baril pour le Brent ; le cours des matières premières en général demeure très haussier.

Eric Galiègue
Eric Galiègue

Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,

Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738

7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
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eric.galiegue@valquant.fr


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Lundi 1 Mars 2021




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