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Apple, première entreprise du monde

Lettre hebdo du 2 mai 2014.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
L’analyse critique de l’actualité est relative à toutes les formes d’actualité, sans exception. Ces actualités concernent la sphère réelle, comme la sphère financière. Le problème n’est pas de compiler toutes les informations, très nombreuses et de nature très diverses, mais de savoir les interpréter. Les règles d’interprétation, et les impacts supposés sur les marchés financiers sont cruciaux, et parfois particulièrement difficiles à établir. Notre rôle, en tant qu’analyste, est de prendre en compte dans nos travaux des informations que le marché ne regarde pas dans l’instant, ou considère comme négligeables.

L’exemple qui nous vient naturellement, c’est bien sur l’aggravation de la crise ukrainienne, qui a manifestement été placée au second rang des préoccupations des marchés et des investisseurs. Pourtant, la Russie a clairement évoqué cette semaine la possibilité de sanctions économiques qui toucheraient directement les intérêts des entreprises occidentales installées en Russie. On connaît l’importance de la mer Caspienne pour Total ou BP, ou encore les intérêts de Renault dans Avtovaz… Dans notre veille permanente de la cartographie des risques financiers, nous avons relevé d’un cran notre perception du risque ukrainien – même si le marché le considère aujourd’hui comme négligeable.

Un deuxième exemple est l’annonce par Apple d’un accroissement considérable du « retour aux actionnaires » sous la forme de rachats d’actions. Apple est la première entreprise au monde, sur la base des bénéfices : le résultat a atteint l’an dernier plus de 37 milliards de $. C’est l’emblème indiscutable de « Corporate America ». Le marché a applaudi à cette annonce, qui a propulsé l’action Apple à près de 600 $, soit à moins de 10 % des plus hauts du mois de septembre 2012. L’entreprise a annoncé que la rémunération des actionnaires versée d’ici à fin 2015 va représenter 130 milliards de $, dont 90 milliards en rachats de titres. Rappelons que si les bénéfices attendus en 2014 atteignent le montant record de près de 38 milliards de $, les ventes du groupe sont de l’ordre de 190 milliards de $. Cela veut dire qu’Apple va payer à ses actionnaires, en moins de deux ans, plus de 150 % de ses bénéfices, et les 2/3 de son chiffre d’affaires annuel. Surtout, Apple a lancé un emprunt obligataire de 12 milliards de $, justement pour financer les rachats d’actions. Le paradoxe est qu’Apple détient sur ses comptes étrangers, environ 130 milliards de $, qu’elle ne peut rapatrier de crainte de l’assujettissement à l’impôt… Nous avions déjà relevé une telle pratique pour d’autres sociétés, mais jamais à une telle échelle. Lever des fonds d’emprunts pour racheter et annuler des actions nous choque profondément. Elle fait fi de l’avenir et du futur en général. Cette pratique nous semble contre nature ; elle confirme, si besoin en était, que la sphère financière est totalement imbriquée avec la sphère réelle. Est-ce « vieux jeu » de considérer que les ressources financières de l’entreprise doivent être affectées à des emplois réels ? A l’investissement, et non à l’inverse de l’investissement, que représente le rachat d’actions pour annulation ? Dans le cadre des opérations antérieures des rachats, les fonds propres comptables d’Apple sont passés de 166 milliards de $ début 2013 à 130 milliards aujourd’hui. C’est une baisse de plus de 20 %... Comment faut-il donc interpréter cette annonce d’une hausse considérable du programme de rachat d’actions d’Apple, de 30 à 90 milliards de $ ? Le marché l’interprète favorablement : il fait monter le cours de l’action. Pour notre part, nous validons cette interprétation à court terme, mais nous nous inquiétons des conséquences à long terme que le cours de Bourse reflètera, tôt ou tard…

Eric Galiègue
VALQUANT

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Mardi 6 Mai 2014




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