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Le pouvoir de l’État

Lettre du 22 janvier 2021 par Eric Galiègue - VALQUANT.


L’État est un acteur majeur des marchés financiers. Dans notre typologie générale des actualités, nous avons positionné le politique entre la sphère réelle et la sphère financière. En fait, il fait intégralement partie des deux sphères.
Dans la sphère réelle, le rôle de l’État est normalement d’assurer la stabilité du cadre économique et juridique, et de réguler ses acteurs, d’une façon générale.
Dans la sphère financière, l’État joue un rôle important comme émetteur de dette souveraine « sans risque », c’est aussi celui qui assure in fine le bon fonctionnement des marchés, notamment lors des crises systémiques. La contrepartie de ces rôles majeurs, c’est le prélèvement de l’impôt auprès de tous les acteurs économiques et financiers. Du point de vue des entreprises, on pourrait ainsi assimiler L’État à un associé, qui seul permet à l’entreprise de se développer dans un cadre ou les règles sont respectées. En contrepartie, l’entreprise verse l’impôt sur les sociétés et les autres types d’impôt, et collecte la TVA.

L’année 2020 a vu une montée en puissance de l’État aussi inédite que la pandémie de Covid-19. Si, au total, la performance des marchés financiers a été positive, voire même exceptionnellement positive aux USA, c’est grâce à l’intervention des États et de leurs bras monétaires, les Banques Centrales. Par exemple, via la prise en charge du dispositif de chômage partiel, l’État s’est retrouvé en avril employeur de plus de la moitié des français. Depuis déjà assez longtemps, on parle de « retour à la normale », puisque les opérations de vaccination sont en cours et que la crise sanitaire est transitoire, et ne pose finalement pas de problème de visibilité à terme. La situation sanitaire doit forcément s’améliorer, en dépit de la vague actuelle qui est particulièrement sévère. Les dispositions d’exception qui ont été prises par les États vont progressivement disparaitre, et la place prise par L’État devrait se réduire en 2021. Nous n’y croyons pas et nous pensons que les investisseurs doivent intégrer l’omniprésence durable de l’État, qui est très présent dans l’actualité de la semaine :

1/ Le ministre de l’Économie Bruno Lemaire s’est opposé à la possibilité d’un rachat de Carrefour par le groupe canadien Couche Tard. La perspective du retour à une évaluation plus raisonnable de Carrefour s’est soudainement évaporée. Cet interventionnisme pourrait avoir un impact négatif sur les « prime de contrôle » qui constitue une partie souvent significative de la valeur des actions… En invoquant la « sécurité alimentaire » des français, le ministre est soudainement devenu « trumpiste ». On sait que l’ex Président des USA a utilisé systématiquement la notion de « sécurité nationale » pour prendre, ou essayer de prendre, des mesures protectionnistes présentées comme favorables aux citoyens nationaux. En l’occurrence, notre ministre a persisté cette semaine en évoquant la vigilance de l’État dans le cas de Danone, qui est inquiété par un fonds activiste américain.

2/ L’audition par le Congrès de Janet Yellen juste avant sa nomination officielle au poste de Secrétaire d’État au Trésor, démontre l’importance de l’État au pays de libéralisme et du « laisser aller, laisser faire ». L’ex-présidente de la Fed a confirmé par le détail le plan de relance de 1 900 Mds$, qui représente, rappelons-le, environ 9% du PIB annuel des USA, soit plus de deux fois la croissance attendue en 2021 par le consensus des économistes (+4%). Elle a aussi rappelé la volonté de la nouvelle administration, d’investir dans l’économie américaine pour améliorer sa compétitivité. Ce plan d’investissement est inscrit pour 7 000 Mds$ en 10 ans dans le programme de campagne de Joe Biden…« Last but not least », elle a annoncé son intention de taxer spécifiquement les acteurs de l’internet, les fameuses GAFAM…Jamais au pays de la libre entreprise l’État n’a été aussi important.

3/ Enfin, les États les plus impécunieux sont plébiscités par les marchés. La France, dont le taux d’endettement est un des plus élevés de la zone €, a émis cette semaine des obligations a 50 ans qui a eu un succès considérable auprès des investisseurs, avides d’actifs surs à long terme. La demande a porté sur 75 Mds€, soit plus de 10 fois l’offre (7Mds€), et le rendement a été finalement fixé à …0,6% seulement. Le programme d’émission des États est considérable dans les mois et années qui viennent, et plus que jamais les marchés de taux sont conditionnés par les obligations souveraines.


Investisseurs : Nous sommes normalement investis sur les actions pour un CAC 40 compris entre 5 268 et 5 673.

Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux souverains européens ont légèrement remonté cette semaine mais respectent toujours la fourchette -0,3% / - 0,4% pour l’OAT France et -0,65% / -0,5% pour le Bund.

Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole se stabilise à 55$ pour le Brent, le cours des matières premières en général demeure dynamique


Eric Galiègue
Eric Galiègue


Lundi 25 Janvier 2021




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