Bernard Marois
La plupart des grandes entreprises françaises valent moins cher que la somme de leurs actifs, c'est-à-dire moins que leur valeur liquidative. Comment peut-on l’expliquer ?
Une première interprétation consiste à dire que la valeur liquidative est en fait « virtuelle », car, les actifs, pour être vendus, doivent trouver preneurs, ce qui est difficile en période de récession. D’où la sous- évaluation boursière que subissent les firmes du CAC 40.
Cependant, si on établit une comparaison avec les entreprises cotées au New –York Exchange, il semblerait que les sociétés françaises aient souffert d’une plus grande désaffection que leurs concurrentes américaines, si on considère la chûte, moins forte, du Dow Jones ou du S&P 500.
Pourtant la crise est plus violente aux Etats-Unis. Alors que la France prévoit un repli du PIB de 1% à 1.5% en 2009, les USA anticipent une baisse de 3 à 3.5%.
Notons que l’économie américaine a chuté de 6.2% au dernier trimestre 2008, contre une diminution de 0.8% en France. De même, les Etats-Unis ont connu une hausse du chômage proportionnellement bien plus forte que la France (650 000 destruction de postes en février et 4.4 millions d’emplois perdus depuis fin 2007).
Si on prend le secteur bancaire comme illustration, on constate que des banques comme BNP-Paribas ou la Société Générale sont relativement malmenées, alors qu’elles ont réalisé des bénéfices substantiels en 2008 : 3 milliards d’euros pour la première ; 2 milliards pour la seconde.
Une première interprétation consiste à dire que la valeur liquidative est en fait « virtuelle », car, les actifs, pour être vendus, doivent trouver preneurs, ce qui est difficile en période de récession. D’où la sous- évaluation boursière que subissent les firmes du CAC 40.
Cependant, si on établit une comparaison avec les entreprises cotées au New –York Exchange, il semblerait que les sociétés françaises aient souffert d’une plus grande désaffection que leurs concurrentes américaines, si on considère la chûte, moins forte, du Dow Jones ou du S&P 500.
Pourtant la crise est plus violente aux Etats-Unis. Alors que la France prévoit un repli du PIB de 1% à 1.5% en 2009, les USA anticipent une baisse de 3 à 3.5%.
Notons que l’économie américaine a chuté de 6.2% au dernier trimestre 2008, contre une diminution de 0.8% en France. De même, les Etats-Unis ont connu une hausse du chômage proportionnellement bien plus forte que la France (650 000 destruction de postes en février et 4.4 millions d’emplois perdus depuis fin 2007).
Si on prend le secteur bancaire comme illustration, on constate que des banques comme BNP-Paribas ou la Société Générale sont relativement malmenées, alors qu’elles ont réalisé des bénéfices substantiels en 2008 : 3 milliards d’euros pour la première ; 2 milliards pour la seconde.
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Dans le même temps, les banques américaines subissent des pertes record, qui avoisinent, dépréciations comprises, les 20 milliards de dollars pour la seule Citigroup. D’autres pays, tels que la Grande-Bretagne ou la Suisse ne sont pas mieux lotis : le Crédit Suisse a fait état d’une perte de 6 milliards de FS (soit 5.2 milliards de dollars) et la Royal Bank of Scotland a subi une perte de 28 milliards de livres (40 milliards de dollars). Pourtant, les banques françaises ne sont pas épargnées par les investisseurs, leur PER étant ramené en dessous de 5 !
D’où la seconde explication de la sous-évaluation des sociétés du CAC 40 : la fuite des investisseurs étrangers qui se délestent de leurs titres « exotiques » pour financer leurs moins-values domestiques. Toutes les études montrent en effet qu’ils existent bien « un effet de proximité » : dans les temps difficiles, on investit plutôt dans les entreprises locales, censées être plus faciles à connaître, car plus proches.
Or, les investisseurs étrangers détiennent environ 45% du capital de notre CAC 40, ce qui fragilise évidemment nos entreprises. A force de décourager les investisseurs français, en particulier, « les petits porteurs », pourtant connus pour leur « fidélité » et leur approche « long-termiste » (l’opinion publique n’a pas arrêté de les invectiver, les accusant d’être responsables de la crise actuelle - cf. mon éditorial sur le « mythe des 15% de rendement »), il n’y a plus d’acheteurs sur le marché ; ce qui ne facilitera pas la tâche de nos entreprises, lorsqu’elles voudront procéder à des augmentations de capital.
C’est ce que l’on appelle « se tirer une balle dans le pied » !
Bernard MAROIS
Président du Club Finance HEC
D’où la seconde explication de la sous-évaluation des sociétés du CAC 40 : la fuite des investisseurs étrangers qui se délestent de leurs titres « exotiques » pour financer leurs moins-values domestiques. Toutes les études montrent en effet qu’ils existent bien « un effet de proximité » : dans les temps difficiles, on investit plutôt dans les entreprises locales, censées être plus faciles à connaître, car plus proches.
Or, les investisseurs étrangers détiennent environ 45% du capital de notre CAC 40, ce qui fragilise évidemment nos entreprises. A force de décourager les investisseurs français, en particulier, « les petits porteurs », pourtant connus pour leur « fidélité » et leur approche « long-termiste » (l’opinion publique n’a pas arrêté de les invectiver, les accusant d’être responsables de la crise actuelle - cf. mon éditorial sur le « mythe des 15% de rendement »), il n’y a plus d’acheteurs sur le marché ; ce qui ne facilitera pas la tâche de nos entreprises, lorsqu’elles voudront procéder à des augmentations de capital.
C’est ce que l’on appelle « se tirer une balle dans le pied » !
Bernard MAROIS
Président du Club Finance HEC
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