Si sa mise à l’arrêt s’est avérée fatale pour un grand nombre d’acteurs modestes, d’autres se sont adaptés aux circonstances par le biais du numérique, avant un semblant de retour à la normale. De nombreuses contraintes ont forcé les acteurs de l’évènementiel à se réinventer. La filière a, déjà, bien évolué depuis deux ans.
Le modèle hybride a la côte
Même avec la reprise des évènements, le secteur de l’évènementiel reste encore sous tension. Avec le tourisme, c’est d’ailleurs l’une des seules filières auxquelles le gouvernement a garanti le maintien d’aides financières sur-mesure. Les grands évènements restent en effet soumis à des règles strictes, notamment le pass sanitaire et le maintien de jauges pour les plus peuplés d’entre eux. La Fête de l’Humanité ne devait ainsi accueillir que quelque 40 000 festivaliers par jour (sur trois jours) ce week-end, contre 500 000 visiteurs pendant toute la durée de l’évènement en temps normal. Si Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, a promis que l’on « n’est pas parti pour 15 ans » avec le pass sanitaire, les perspectives de reprise pleine et entière restent encore conditionnées aux évolutions de la diffusion épidémique, à la réussite de la campagne vaccinale et à l’émergence, hypothétique, de nouveaux variants plus ou moins contagieux.
Un contexte hautement incertain qui a forcé, depuis près de deux ans, les professionnels de l’évènementiel à s’adapter, se réinventer et explorer l’ensemble des pistes à leur disposition pour continuer de travailler, en respectant les règles sanitaires. L’industrie a déjà largement embrassé le format hybride, mêlant le numérique aux rencontres physiques. Une transformation de la profession qui devrait perdurer après la crise sanitaire. Selon une enquête menée auprès de 1530 planificateurs d’évènements, 31 % des répondants ont affirmé organiser ou planifier un évènement hybride dans les 6 derniers mois, tandis que 58 % confirment que le retour des évènements physiques devrait désormais intégrer une partie virtuelle. « Tout en conservant la convivialité de la réunion physique, le format hybride offre l'avantage de pouvoir prodigieusement étendre l'audience d'un événement mais aussi de l'immortaliser » explique Romain Richard, de l’agence Moon Event.
Quant au tout-digital, s’il a pu être un palliatif et présente quelques avantages, notamment en termes de réduction des coûts et de réduction du temps de préparation, il cumule les inconvénients. Et, en premier lieu, l’absence de rencontres physiques inopinées, qui font la richesse et le charme des évènements. « La difficulté à reconstituer dans la sphère numérique des moments de convivialité diminue les rencontres fortuites qui sont un aspect central des événements professionnels », expliquait en juillet dernier Sidonie Naulin, maîtresse de conférences à Science Po Grenoble, aux Échos.
Retour à la normale et restructuration du secteur
Comment se réinventer dans un contexte encore incertain ? Bouleversés par la crise sanitaire, les 440 000 emplois directs et indirects du secteur restent en partie menacés. Pourtant, la reprise pourrait bel et bien être imminente. « Nous l’anticipons progressive, à partir de l’an prochain », affirme-t-on du côté du directeur général de Viparis, aux Échos, tandis que Hopscotch, un autre fleuron de l’évènementiel, la prévoit dès janvier. Un retour à la normale ou presque attendu par les Français, qui devraient répondre présents. Une étude IFOP pour Weezevent soulignait, dès juin 2020, que 9 Français sur 10 avaient hâte de retrouver des évènements physiques.
Certains groupes, même parmi les plus gros acteurs du marché, se déchirent encore sur la stratégie à adopter. Didier Kling, président de la CCI Paris Ile-de-France, l’un des actionnaires majoritaires du leader français des salons Comexposium, confiait cet été miser sur une réduction progressive de la surface des stands sur les évènements au profit d’une numérisation plus large. Un discours à rebours de celui des prêteurs du groupe - largement endetté - qui le poussent à accepter 175 millions d’euros d’argent frais pour relancer la politique de développement et d’acquisitions, stoppée nette avec la crise sanitaire. Une posture offensive, fondée sur les perspectives de reprise, qui n’a pas convaincu pour l’instant les actionnaires de Comexposium, Predica et la CCIP, qui préfèrent maintenir la société dans une procédure de sauvegarde en attendant d’y voir plus clair, quitte à mettre en danger les emplois – le groupe s’est déjà séparé d’un quart de ses effectifs en France.
Certains bouleversements du secteur liés à la crise sanitaire devraient, malgré tout, perdurer dans la période post-crise. Le format hybride, déjà, est largement rentré dans les pratiques. « Sans en faire la nouvelle martingale de l’événementiel postcovid, tous les professionnels s’accordent sur le fait que le digital a gagné sa place dans les dispositifs de demain, actant ainsi la naissance de l’événement d’entreprise hybride », explique la journaliste Valéry Pothain pour le magazine Stratégies. D’autres réalités, comme le cashless – paiement sans contact -, très développé avec les contraintes sanitaires, ont aussi vocation à perdurer dans le temps. Dans ce domaine, deux acteurs du secteur, Weezevent et Playpass, se sont d’ailleurs mariés pour former le champion européen du cashless. Côté sanitaire, de nouvelles infrastructures pourraient aussi durablement voir le jour et s’imposer dans une partie des évènements, comme le détecteur de Covid de Valeo, qui promet par une intelligence artificielle d’évaluer en moins de deux minutes l’état de santé d’une personne. Une chose est sûre, seuls les acteurs capables d’embrasser ces bouleversements auront la capacité de survivre aux contrecoups de la crise.
Le modèle hybride a la côte
Même avec la reprise des évènements, le secteur de l’évènementiel reste encore sous tension. Avec le tourisme, c’est d’ailleurs l’une des seules filières auxquelles le gouvernement a garanti le maintien d’aides financières sur-mesure. Les grands évènements restent en effet soumis à des règles strictes, notamment le pass sanitaire et le maintien de jauges pour les plus peuplés d’entre eux. La Fête de l’Humanité ne devait ainsi accueillir que quelque 40 000 festivaliers par jour (sur trois jours) ce week-end, contre 500 000 visiteurs pendant toute la durée de l’évènement en temps normal. Si Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, a promis que l’on « n’est pas parti pour 15 ans » avec le pass sanitaire, les perspectives de reprise pleine et entière restent encore conditionnées aux évolutions de la diffusion épidémique, à la réussite de la campagne vaccinale et à l’émergence, hypothétique, de nouveaux variants plus ou moins contagieux.
Un contexte hautement incertain qui a forcé, depuis près de deux ans, les professionnels de l’évènementiel à s’adapter, se réinventer et explorer l’ensemble des pistes à leur disposition pour continuer de travailler, en respectant les règles sanitaires. L’industrie a déjà largement embrassé le format hybride, mêlant le numérique aux rencontres physiques. Une transformation de la profession qui devrait perdurer après la crise sanitaire. Selon une enquête menée auprès de 1530 planificateurs d’évènements, 31 % des répondants ont affirmé organiser ou planifier un évènement hybride dans les 6 derniers mois, tandis que 58 % confirment que le retour des évènements physiques devrait désormais intégrer une partie virtuelle. « Tout en conservant la convivialité de la réunion physique, le format hybride offre l'avantage de pouvoir prodigieusement étendre l'audience d'un événement mais aussi de l'immortaliser » explique Romain Richard, de l’agence Moon Event.
Quant au tout-digital, s’il a pu être un palliatif et présente quelques avantages, notamment en termes de réduction des coûts et de réduction du temps de préparation, il cumule les inconvénients. Et, en premier lieu, l’absence de rencontres physiques inopinées, qui font la richesse et le charme des évènements. « La difficulté à reconstituer dans la sphère numérique des moments de convivialité diminue les rencontres fortuites qui sont un aspect central des événements professionnels », expliquait en juillet dernier Sidonie Naulin, maîtresse de conférences à Science Po Grenoble, aux Échos.
Retour à la normale et restructuration du secteur
Comment se réinventer dans un contexte encore incertain ? Bouleversés par la crise sanitaire, les 440 000 emplois directs et indirects du secteur restent en partie menacés. Pourtant, la reprise pourrait bel et bien être imminente. « Nous l’anticipons progressive, à partir de l’an prochain », affirme-t-on du côté du directeur général de Viparis, aux Échos, tandis que Hopscotch, un autre fleuron de l’évènementiel, la prévoit dès janvier. Un retour à la normale ou presque attendu par les Français, qui devraient répondre présents. Une étude IFOP pour Weezevent soulignait, dès juin 2020, que 9 Français sur 10 avaient hâte de retrouver des évènements physiques.
Certains groupes, même parmi les plus gros acteurs du marché, se déchirent encore sur la stratégie à adopter. Didier Kling, président de la CCI Paris Ile-de-France, l’un des actionnaires majoritaires du leader français des salons Comexposium, confiait cet été miser sur une réduction progressive de la surface des stands sur les évènements au profit d’une numérisation plus large. Un discours à rebours de celui des prêteurs du groupe - largement endetté - qui le poussent à accepter 175 millions d’euros d’argent frais pour relancer la politique de développement et d’acquisitions, stoppée nette avec la crise sanitaire. Une posture offensive, fondée sur les perspectives de reprise, qui n’a pas convaincu pour l’instant les actionnaires de Comexposium, Predica et la CCIP, qui préfèrent maintenir la société dans une procédure de sauvegarde en attendant d’y voir plus clair, quitte à mettre en danger les emplois – le groupe s’est déjà séparé d’un quart de ses effectifs en France.
Certains bouleversements du secteur liés à la crise sanitaire devraient, malgré tout, perdurer dans la période post-crise. Le format hybride, déjà, est largement rentré dans les pratiques. « Sans en faire la nouvelle martingale de l’événementiel postcovid, tous les professionnels s’accordent sur le fait que le digital a gagné sa place dans les dispositifs de demain, actant ainsi la naissance de l’événement d’entreprise hybride », explique la journaliste Valéry Pothain pour le magazine Stratégies. D’autres réalités, comme le cashless – paiement sans contact -, très développé avec les contraintes sanitaires, ont aussi vocation à perdurer dans le temps. Dans ce domaine, deux acteurs du secteur, Weezevent et Playpass, se sont d’ailleurs mariés pour former le champion européen du cashless. Côté sanitaire, de nouvelles infrastructures pourraient aussi durablement voir le jour et s’imposer dans une partie des évènements, comme le détecteur de Covid de Valeo, qui promet par une intelligence artificielle d’évaluer en moins de deux minutes l’état de santé d’une personne. Une chose est sûre, seuls les acteurs capables d’embrasser ces bouleversements auront la capacité de survivre aux contrecoups de la crise.
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