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Etude | France Digitale dévoile une étude inédite sur la compétitivité de l’Europe en matière d’intelligence artificielle générative

Alors que le R.AI.SE Summit ouvre ses portes pour la première fois ce lundi 8 avril à Paris, France Digitale dévoile une étude sur la compétitivité de l'Europe en matière d'IA générative.
Réalisée grâce aux retours d’expérience et de terrain de 40 startups et investisseurs emblématiques de l’IA Générative, l’étude analyse les atouts et les conditions pour que l’Europe tire son épingle du jeu face aux acteurs hégémoniques extra-européens et devienne une puissance de l’IA générative.

L'étude présente une vision aussi duale que clairvoyante. Avec d'un côté, des entreprises européennes qui excellent à différents niveaux de la chaîne de valeur de l’IA générative : de l’assemblage de puces au développement de modèles de fondation, l’hébergement de données ou le développement d’applications hautement spécialisées.
Et de l'autre, un constat sur le manque de moyens matériels, financiers, technologiques et humains des initiatives européennes qui dans ce cas, ne peuvent pas bénéficier d'une totale indépendance de l’ensemble des acteurs de cette chaîne de valeur.
"Il n’existe pas aujourd’hui de chaîne de valeur strictement européenne, de la même manière qu’il n’existe pas non plus de chaîne de valeur strictement américaine ou chinoise. Le marché est mondialisé. " relate l'étude qui conclut en expliquant que cette interdépendance, peut-être, cependant, réduite.
AL ALLAIN

Télécharger l'étude en fin d'article


L’intelligence artificielle générative, apparue au grand public en fin d’année 2022, interroge toutes les sphères économiques et politiques. Quelles sont les implications sociétales de cette technologie  ? Quel impact aura-t-elle sur les individus et l'environnement ? Comment les entreprises en tireront-elles de la valeur ? Plus largement, l’Europe a-t-elle les moyens matériels, financiers et technologiques de gagner en souveraineté grâce à l’IA générative ?

C’est à cette dernière question que France Digitale, la plus grande association de start-ups et d’investisseurs en Europe, a voulu répondre dans son étude inédite intitulée “Des puces aux applications, l’Europe peut-elle être une puissance de l’IA générative ?”.
En effet, derrière les annonces des derniers mois - valorisations records, partenariats stratégiques parfois controversés, investissements massifs des Etats et des entreprises - la vraie interrogation porte sur les perspectives économiques et géopolitiques de l’IA générative. Alors que la plupart de ces annonces proviennent d'acteurs technologiques américains déjà dominants sur le marché du numérique, l’IA générative va-t-elle renforcer la position de ces acteurs - que l’Europe essaie déjà de contrôler au travers du Digital Markets Act - ou de nouveaux concurrents, potentiellement européens, auront-ils les moyens d’émerger et de prospérer ?

Le résumé de l'étude de France Digitale

- La chaîne de valeur de l'IA générative est complexe, englobant à la fois des éléments matériels (hardware) et des logiciels (software). Chaque segment et sous-segment de cette chaîne représentent un marché à part entière, tout en étant inextricablement liés aux autres, créant un réseau d'interdépendances entre les acteurs.

- L'écosystème de l'IA générative repose sur quatre couches fondamentales : les puces (logiciels de conception, matières premières, machines de haute précision, fabrication), l'infrastructure (centres de données, réseaux, logiciels et services, y compris les services de distribution), les modèles de fondation et les applications.

- Si les modèles de fondation d'IA générative, comme OpenAI ou Mistral, suscitent un vif enthousiasme auprès du grand public, la valeur économique dans la chaîne de valeur réside principalement dans les puces et l'infrastructure. Les applications spécialisées peuvent également avoir une valeur économique importante (dans le domaine de la santé ou de la finance par exemple), parce qu’elles répondent à des cas d'usage concrets pour les utilisateurs.

- Des acteurs majeurs (tels qu'Amazon, Google, Microsoft et, dans une moindre mesure, Nvidia) se distinguent par leur structure intégrée verticalement, à savoir une présence à différents niveaux de la chaîne de valeur par le biais de partenariats stratégiques ou d'investissements. Cela leur confère un avantage stratégique indéniable dans la capture de valeur avec deux conséquences principales :
-> D’une part, les partenariats prennent une place importante dans le marché de l'IA générative, tant entre petites et grandes entreprises qu'entre grandes entreprises. Cette tendance entraîne souvent une dynamique de coopétition, où la collaboration et la concurrence se côtoient et s'entremêlent.
-> D’autre part, les entreprises verticalement intégrées ne sont pas de simples concurrentes des plus petites entreprises ; elles jouent également un rôle crucial en tant que fournisseurs d'infrastructure et d’accès à de nouveaux marchés.

- Pour apprécier les comportements anti-concurrentiels sur la chaîne de valeur de l’IA générative, le diable est dans les détails. Des comportements anti-concurrentiels peuvent émerger d'une accumulation de pratiques de marché apparemment légitimes prises individuellement, mais devenant anti-concurrentielles lorsqu'elles sont appliquées de manière systématique par des entreprises dominant leur marché ou profitant de la dépendance de leurs partenaires. Si, à ce jour, aucune pratique de marché ouvertement abusive n'a été observée, l'existence d'entreprises dominant le marché et disposant d'une structure verticalement intégrée n'est pas sans risque. Nous avons identifié les risques à chaque couche de la chaîne de valeur.



Dimanche 7 Avril 2024



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