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A chaud du 8 mars 2007 : B C E : la Banque Centrale des Eurosceptiques.

Sans surprise et sans justification économique crédible, la BCE a donc encore relevé son taux refi de 25 points de base à désormais 3,75 %. Que n'a-t-il pas déjà été dit pour expliquer l'inutilité des récents resserrements monétaires, pour demander à la BCE de regarder la réalité en face et pour cesser de voir des risques inflationnistes qui n'existent pas ?


A chaud du 8 mars 2007 : B C E : la Banque Centrale des Eurosceptiques.

Mais rien n'y fait. C'est d'ailleurs là qu'est le drame de la BCE : pour prouver son indépendance, cette dernière est prête à prendre des décisions à l'encontre de l'économie. Pis, Jean-Claude Trichet soutient qu'en prenant de telles mesures, la « BCE gagne en crédibilité ». C'est bien là la preuve que la BCE reste enfermée dans sa tout d'ivoire monétariste. Car, depuis 1999 et la création de l'euro, la BCE n'a cessé de se tromper en matière de politique monétaire tout en refusant de l'admettre et, au contraire, en soutenant qu'elle avait raison. Depuis bientôt plus de huit ans, la BCE n'a ainsi réalisé aucun mea culpa, malgré une croissance eurolandaise molle et une crédibilité de plus en plus faibles. Il n'y a donc aucune raison pour que cela change aujourd'hui. On devrait même se retrouver avec un taux refi de 4 % dans deux mois.
Et ce, en dépit d'une inflation eurolandaise de seulement 1,8 % depuis deux mois et qui devrait même atteindre 1,5 % en avril prochain. Autrement dit, même en adoptant une vision exclusivement monétariste de la recherche d'une faible inflation, il n'y a pas d'argument recevable à la remontée du taux refi d'aujourd'hui.
La BCE en trouve cependant un en rehaussant ses prévisions de croissance économique. On frise donc la provocation. En effet, lorsque la croissance est faible, la BCE utilise l'argument des risques inflationnistes pour adopter une politique trop restrictive en soulignant que la croissance ne fait pas partie de ses objectifs. A l'inverse, lorsque l'inflation est faible, elle met en exergue une croissance soi disant trop forte, pour resserrer son étreinte monétaire. En d'autres termes, nous avons à faire à des décisions dogmatiques qui trouvent des arguments ad hoc éloignés de la rationalité économique.
Mais malheureusement, ce jeu a des conséquences sur l'économie réelle. Ainsi, il faudra compter avec un nouveau ralentissement de l'économie eurolandaise dans les prochains mois. Au-delà de l'affaiblissement de la consommation et de l'investissement lié à la remontée des taux d'intérêt et d'une décélération de la croissance mondiale, la zone euro va effectivement pâtir d'une devise trop forte qui devrait se stabiliser entre 1,32 et 1,35 dollar jusqu'à l'été prochain. Dès lors, le glissement annuel du PIB eurolandais devrait passer de 3,3 % au quatrième trimestre 2006 à 1,5 % un an plus tard. Ce qui se traduira par une croissance
annuelle moyenne qui chutera de 2,8 % en 2006 à environ 1,8 % cette année. Merci M. Trichet qui est donc décidément l'un des meilleurs alliés des eurosceptiques !

Marc Touati
Président de l'ACDE

Mardi 27 Mars 2007



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