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A CHAUD 25 mai 2007 - Les Français ne dépensent plus sans compter…

Conformément à nos anticipations et bien en deçà des prévisions consensuelles qui prévoyaient une nouvelle hausse, la consommation des ménages en produits manufacturés a reculé de 0,3 % en avril, indiquant par là même que la fringale des Français commence logiquement à se calmer.


Marc TOUATI
Marc TOUATI
De plus, et c'est certainement l'autre grande nouvelle du jour, l'INSEE a procédé à un changement de méthode de calcul en introduisant (enfin !) des indices chaînes, c'est-à-dire qui intègrent l'évolution récente de la structure de la consommation des ménages, c'est par exemple ce que font les statisticiens américains depuis une vingtaine d'années, mieux vaut tard que jamais…

Toujours est-il que ce changement de base modifie complètement la réalité de la consommation des Français. Ainsi, la « fièvre acheteuse » précédemment annoncée a perdu pas mal de degrés. A titre d'exemple, on peut noter que l'augmentation de 1 % de la consommation annoncée pour janvier 2007 a été remplacée par une hausse de… 0,1 % ! Sur un an, les ajustements sont encore plus « épatants ». Et pour cause : en mars dernier, le glissement annuel de cet agrégat était précédemment de 6,3 %, il est désormais de 3,7 % !

Autrement dit, nous sommes très loin de la flambée que les économistes, y compris votre serviteur, se sont égosillés à expliquer par toutes sortes d'acrobaties. A l'évidence, de tels ajustements posent de réelles questions quant à la véracité des chiffres que nous sert l'INSEE au quotidien. J'avais déjà lancé un avertissement qui m'avait attiré pas mal de problèmes en 2000 sur la mesure du PIB français. Entre les chiffres discutables du chômage et les énormes ajustements opérés sur la consommation, force est de constater que la fiabilité des statistiques françaises est toujours très loin d'être satisfaisante…

Dans ce cadre, à supposer que les chiffres de l'INSEE soient justes, le glissement annuel de la consommation des ménages en produits manufacturés n'est plus que de 2,5 % en avril ! Pis, après avoir augmenté de 1,1 % au premier trimestre, cet agrégat accuse désormais un acquis de croissance négatif pour le deuxième trimestre, en l'occurrence - 0,2 %. Dès lors, même si la consommation augmente de 0,5 % en moyenne en mai et juin (hypothèse très optimiste), sa progression ne sera que de 0,3 % pour l'ensemble du deuxième trimestre.

En d'autres termes, si avec une consommation soutenue, la croissance du PIB a atteint difficilement les 0,5 % au premier trimestre, avec une consommation en net ralentissement, le pire est désormais à craindre en matière de variation du PIB.

En fait, comme nous l'annonçons depuis déjà quelques mois, cet affaiblissement de la consommation risque de durer. En effet, après avoir utilisé leurs capacités d'endettement au maximum, de plus en plus de Français sont aujourd'hui proches du surendettement. Et ce d'autant que le pouvoir d'achat reste mou et que les taux d'intérêt vont encore augmenter. A cet égard, il faut d'ailleurs noter que l'encours des crédits aux ménages ne cesse de ralentir depuis trois mois. La défiscalisation des intérêts d'emprunt lors de l'accession à la propriété n'y changera d'ailleurs pas grand-chose puisque son impact sera compensé par la hausse des taux d'intérêt et le niveau prohibitif des prix des logements. La bulle immobilière finira donc bien par dégonfler et avec elle la bulle de la consommation.

En conséquence, la consommation totale devrait croître d'à peine 2 % sur l'ensemble de l'année 2007, engendrant une croissance globale du PIB d'environ 1,8 %. Le déficit public dépassera alors les 3 % du PIB et la dette publique les 65 %. Mais puisque réduire ces deux ratios n'est plus une priorité du gouvernement, alors tout va bien…

Les révisions statistiques de l'INSEE font froid dans le dos :

Voici quelques exemples de modifications opérées par l'INSEE sur l'évolution de la consommation en produits manufacturés :






Variation en 2006



Variation en janvier 2007



Variation au premier trimestre 2007



Glissement annuel en mars 2007



Avant



+ 4,2 %



+ 1 %



+ 2,1 %



+ 6,3 %



Après



+ 2,7 %



+ 0,1 %



+ 1,1 %



+ 3,7 %



Marc TOUATI
Président de ACDE

marc.touati@acde.biz

www.acde.biz





Mardi 22 Mai 2007



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