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Philippe Lerouge, éditeur du blog paiementmobile.com


Philippe Lerouge
Philippe Lerouge
CFO-news : Monsieur Philippe Lerouge, bonjour. Vous êtes éditeur du blog paiementmobile.com. Parlez-nous de ce marché du mpayment en Europe et plus particulièrement en France.
Philippe Lerouge : Le m-payment consiste à pouvoir acheter biens et services en se servant de son mobile. Cantonné jusqu’à maintenant aux achats de logos et sonneries facturées par les opérateurs, et même si le principe n’est pas nouveau car déjà testé depuis une dizaine d’années, le marché ouverts à d’autres biens matériels et d’autres services est encore embryonnaire en Europe. Le Japon a clairement montré le potentiel des services de paiement par mobile, en partant d’une situation de marché assez simple, avec un opérateur dominant et un industriel local, une norme a pu émerger. Compte tenu de la multiplicité des opérateurs et des banques, des contraintes légales bancaires ou des parts de marchés équilibrés de multiples fabricants, l’Europe n’a pas encore trouvé sa norme. Des tentatives multiples soit locales soit concertées comme nous l’avons connu avec Simpay en 2004 se sont souvent soldées par des échecs. Un point important réside dans la volonté des opérateurs de travailler avec les banques, jusqu’à maintenant difficile, cette tendance commence nettement à changer et c’est la raison pour laquelle les projets s’accélèrent.

On constate deux grandes tendances totalement complémentaires qui se dessinent pour le paiement par mobile.
- Tout d’abord les paiements sans contacts pour les paiements de proximité portés conjointement par les opérateurs et les banques, où la carte bancaire va progressivement être mise sur les terminaux mobiles à travers la norme NFC. Reste à déterminer quelle norme de sécurité l’emportera, celle qui associe la carte SIM à la puce NFC, souhaitée par les opérateurs, ou bien des téléphones avec deux puces séparées plutôt voulus à l’origine par les manufacturiers – norme actuellement en œuvre en Asie et en Amérique du Nord. Le marché français s’oriente vers la première et la plupart des projets bancaires actuels vont dans ce sens. Reste à valider le business modèle pour le partage des revenus entre les opérateurs et les banques et c’est tout l’enjeu des expérimentations actuelles. Les projets NFC ne pourront se développer massivement auprès du grand public qu’à partir de 2009 – 2012 lorsque d’une part les téléphones seront équipés et lorsque les terminaux de paiement seront mis à niveau.

- La deuxième tendance va vers des paiements par mobile à distance qui fait la plupart du temps abstraction du type de matériel voire de l’opérateur. Ces offres sont souvent gérées par de nouveaux entrants dans le monde transactionnel comme par exemple Paypal, Google, Crandy, Luup, même si le monde bancaire traditionnel commence à s’y intéresser avec l’exemple de la Caisse d’Epargne ou de Banksys en Belgique. Ces services destinés plus aux paiements de faibles valeurs voient de plus en plus le jour et permettent l’achat sur Internet mobile, le transfert de mobile à mobile, le ticketing, le parking. Elles ont le grand mérite de fonctionner dès aujourd’hui. On compte de plus en plus d’initiatives locales et certaines commencent à devenir pan européennes.

Co-dirigeant de NCS vous avez lancé en Europe le service Crandy aujourd’hui leader européen du paiement par mobile utilisé par des centaines de milliers de personnes. Présentez-nous votre offre.
Pour illustrer mon dernier propos, Crandy a su marier une technologie innovante à l’obtention d’une licence de monnaie électronique lui permettant d’opérer sur tout le territoire Européen. Le principe consiste à transformer un numéro de téléphone en compte bancaire. Véritable banque électronique, ce compte peut être branché sur le compte bancaire traditionnel, et comporte toutes les fonctionnalités pour être alimenté simplement et pour un suivi d’activité par serveur vocal, SMS ou Internet. La deuxième caractéristique a été d’y associé un parcours client simple, de sorte qu’un simple appel suffise à activer ce compte de manière très virale. Enfin, l’idée a constitué a utiliser ce compte dans une logique de portefeuille, car Crandy peut également gérer coupons, chèques cadeaux et cartes de fidélisation virtuelles.

Crandy a commencé en 2004 en lançant avec succès pour la première fois en Allemagne le paiement de mobile à mobile. Ce que nous avions constaté à l’époque, c’est que l’offre P2P ne serait pas suffisante pour faire décoller l’usage du m-payment. Nous avons donc noué des partenariats avec des spécialistes dans les domaines du parking, de la distribution automatique de boissons ou bien du ticketing pour les transports pour permettre à un porteur de compte de l’utiliser dans sa vie quotidienne. Démarche réussie car Crandy gère aujourd’hui 400 000 utilisateurs principalement en Allemagne, France et Belgique et est accepté comme moyen de paiement dans plusieurs villes d’Europe pour le paiement du stationnement municipal en partenariat avec Parkeon ou bien dans les transports en commun comme par exemple à Marseille / Aubagne en partenariat avec Veolia Transport. Le paiement par mobile sur les distributeurs automatiques de boissons est également possible et on peut déjà trouver un certain nombre de machines équipées avec Crandy, notamment sur les autoroutes françaises avec Selecta.

Fort de plus de 4 ans d’expériences sur le marché du m-payment, nous proposons de plus en plus notre offre en marque blanche auprès des banques et des opérateurs, ce qui a l’avantage d’éviter à certains de re-développer une technologie qui a fait ses preuves, et de bénéficier par là même d’un réseau d’accepteurs déjà constitué.

Comment percevez-vous le marché du mpayment pour les années à venir ?
Aujourd’hui nous sommes à l’aube du paiement par mobile, mais il est certain que tous les mobiles seront équipés d’une carte bancaire dans moins de 10 ans et de la même manière il sera normal à un horizon moins de 5 ans d’associer à son mobile un compte du type « wallet » pour ses petites dépenses.
Vive accélération dans ces prochains mois, avec le lancement attendu des expérimentations de Pegasus, du pilote d’Orange à Bordeaux ou des lancements commerciaux de nouvelles villes avec Crandy, … le marché est en pleine effervescence et chaque jour comporte son lot d’annonce. En restant assez lucide, les tendances devraient se confirmer, certains usages vont être validés dans les deux années à venir et la carte des acteurs va se dessiner. Je pense que les offres de Mobile Banking vont également se structurer rapidement, c’est ce que l’on constate clairement aujourd’hui aux Etats-Unis, cela permettra probablement à tous le monde de se familiariser à l’utilisation de son mobile dans une logique bancaire avant la vrai généralisation du paiement par mobile. J’ajoute aussi que le changement des habitudes, notamment par l’adoption du mobile comme moyen de paiement nécessite au préalable une vraie sélection des services proposés pour que l’utilisateur final y voit une réelle valeur ajoutée.

Monsieur Philippe Lerouge nous vous remercions et vous donnons rendez-vous dans un prochain numéro de CFO-news.

Jeudi 4 Octobre 2007



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