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Peut-on mettre en place une gouvernance efficace des entreprises et des marchés ?

C'était le thème de la réunion organisée par l'École de Paris de Management (que je remercie pour son invitation) aux Bernardins, animée par Michel Berry autour du livre de François Valerian « Crise dans la Gouvernance – Éthique des affaires et recherches des profits ». Je vous livre mon petit compte rendu non exhaustif et personnel.


Rémy Mahoudeaux
Rémy Mahoudeaux
Dans sa lecture de la crise financière, l'auteur invoque le mimétisme des opérateurs qui partagent les mêmes croyances jusqu'au qu'au dernier moment : croyance en l'efficience des marchés, en leur perfection. Il est vrai que quand tout le monde gagne de l'argent grâce à l'illusion que les arbres croissent jusqu'au ciel, il est difficile de s'en abstenir (c'est un manque à gagner) et de clamer coram populo que tous les arbres sont limités en taille (les Cassandres ne sont pas crues). Mais quand la croyance s'effondre, plutôt que de remettre en cause ce comportement, tous guettent la prochaine apparition de la prochaine croyance, source de spéculation et de profits.

La préconisation de l'auteur est d'imposer au sein de chaque entreprise un directeur du risque, responsable du contrôle financier et de la conformité, dépendant seulement du conseil d'administration, salarié protégé dont la rémunération ne serait en aucun cas alignée sur la performance de l'entreprise.

Autant l'écrire d'emblée : je n'aime pas cette proposition, qui ne me semble pas suffisante pour répondre à la question. Ce n'est pas l'émergence d'un super-cfo, d'un méga-controller ou d'un risk-manager au statut atypique qui changera la donne. Une entreprise disposera d'une gouvernance efficace si et seulement si toutes les personnes au sein de la chaîne de décision et de contrôle se comportent avec éthique, courage et avec une dose suffisante d'intelligence ou d'astuce. Néanmoins, cette proposition a un grand mérite : celui de dire qu'il faut « court-circuiter » le dirigeant-pivot unique, parfois concentrateur des pleins pouvoirs sur le conseil et sur la direction opérationnelle. C'est ce que font des société à directoire et conseil de surveillance, quand tous les directeurs sont nommés, contrôlés, sanctionnés (que ce soit par la carotte ou le bâton) par le conseil de surveillance et non par le premier des directeurs. Mais cela ne sera à mon avis jamais suffisant, du strict point de vue de la gouvernance, pour suppléer à un manque de courage, une carence éthique ou un déficit en neurones interconnectés.

En réponse à son exposé, Laurent Tréca rappelait qu'il n'existe de marché que parce qu'il existe des spéculateurs, et que toutes affaires est une croyance puisque le futur est inconnu.

Dominique Jacquet, quand à lui, nous a rappelé que le risque n'est qu'une opinion sur le futur. Puis, il nous a livré une anecdote que je n'hésite pas à partager : Sur les bancs de l'école des Ponts et Chaussées, il a appris à calculer avec une précision de 3 chiffres après la virgule le nombre de passages nécessaires au rouleau compresseur pour que le soubassement (ce n'est certainement pas le bon terme) soit stabilisé. Puis à arrondir au nombre entier supérieur, car il est peu vraisemblable qu'un tel engin puisse passer un nombre décimal de fois. Puis à multiplier ce résultat par trois, parce que l'on ne sait jamais. Et de conclure que les banques devraient faire de même avec leurs fonds propres, parce qu'on ne sait jamais. Je lui laisse le mot de la fin.


Rémy Mahoudeaux
Managing Director, RemSyx
Mail : boss(at)remsyx(dot)com
 
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Bonne lecture !

Vendredi 13 Avril 2012




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