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Maroc : toujours une opportunité pour les entreprises françaises

Et si le Maroc s’avérait être un havre de paix pour les entreprises françaises ?


Nicolas Bouzou
Nicolas Bouzou
L’économie marocaine a fait preuve d’une très bonne résistance à la crise économique et financière mondiale en 2009. Le PIB a progressé cette année-là de 4,9%, après 5,6% en 2008. Pendant la période 2000-2009, le PIB a augmenté en moyenne chaque année de 4,6%. C’est la plus forte progression enregistrée au sein des économies du Maghreb, devant l’Egypte (4,4%) et la Tunisie (4,1%).

Maroc : toujours une opportunité pour les entreprises françaises
Le Maroc est en outre le pays du Maghreb où le PIB/habitant a le plus progressé durant les années 2000 (hausse de 3,5% en moyenne chaque année).

Maroc : toujours une opportunité pour les entreprises françaises
Toutefois, si l’on prend le PIB/habitant en parité de pouvoir d'achat, le pays se retrouve en bas du classement. En 2009, le PIB/habitant en PPA s’élevait en effet à environ 4 600 dollars (courants), soit deux fois moins qu’en Tunisie et trois fois moins qu’en Libye.

En 2010, la demande intérieure a amorti le ralentissement de la croissance économique. Le PIB estimé a progressé de 4% par rapport à 2009. Avec une population de 32 millions d’habitants, le Maroc est le troisième marché en Afrique du Nord, après l’Egypte et l’Algérie.

Comme dans la plupart des pays émergents, le secteur primaire occupe une place importante dans l’économie marocaine. Mais depuis le début des années 2000, le poids de l’industrie et du tertiaire dans la valeur ajoutée du pays augmente en tendance de façon notable. Ces dernières années ont vu la montée en puissance des services aux entreprises (centres d’appels notamment) dans l’économie marocaine.

Le secteur touristique constitue quant à lui l’une des plus importantes sources de revenus pour le pays. Mais sa part dans le PIB a tendance à diminuer depuis 2005. Le secteur représentait 6,8% du PIB en 2009. La fréquentation touristique étrangère devrait augmenter dans le pays en 2011. Les évènements qui ont lieu actuellement en Tunisie et en Egypte devraient en effet faire du Maroc une destination encore plus privilégiée auprès des touristes européens (principalement français).

Maroc : toujours une opportunité pour les entreprises françaises
Au vu des données conjoncturelles récentes, l’industrie marocaine semble avoir gagné en résilience. La production industrielle du pays s’est en effet bien tenue pendant la crise. Le dynamisme de certains secteurs orientés à l’export (agroalimentaire, aéronautique et automobile) a fortement contribué à l’emballement des exportations marocaines observé avant la crise. Mais la balance commerciale du pays ne s’est pas améliorée pour autant, les importations ayant progressé à un rythme encore plus rapide (cf. focus ci-après).

La croissance de l’économie marocaine s’est accompagnée d’une baisse prononcée du chômage. Le taux de chômage est ainsi passé de 13,4% en 2000 à 9% de la population active au troisième trimestre 2010 (dernière donnée disponible du Haut-commissariat au plan du Maroc). Le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans a également diminué. Au troisième trimestre 2010, il s’élevait à 16,8%, contre 20,3% en 2000. À l’instar de ce que l’on peut observer dans les autres pays du Maghreb, le chômage touche fortement les diplômés marocains (19,4% des diplômés de l’enseignement supérieur au Maroc).

Sur la période 2001-2009, l’économie du Royaume a créé 1,55 millions d’emplois. Une large partie de ces emplois ont été créés dans les services (38% des emplois en 2010). Ces créations d’emplois sont consécutives à l’augmentation du taux d’alphabétisation du pays, lequel est passé de 35% en 1982 à 57% en 2004. En effet, les emplois créés dans les services exigent au moins de savoir lire et écrire. L’accès à l’éducation est dès lors primordial.

En termes d’inflation, on observe depuis 2003 une rupture assez nette entre le Maroc et les autres pays du Maghreb. Si certains prix augmentent, notamment ceux de l’alimentation (comme en 2008), l’inflation demeure en effet globalement limitée au Maroc. En 2010, elle s’élevait en moyenne à 0,9%, contre environ 4,5% en Tunisie et plus de 11% en Egypte.

Maroc : toujours une opportunité pour les entreprises françaises
2011 pourrait se caractériser en revanche par une augmentation assez soutenue des prix alimentaires. Les prix des matières premières agricoles flambent en effet depuis le début de l’année.

La hausse de l’emploi dans les services et l’industrie, associée à une inflation maîtrisée, s’est répercutée positivement sur le niveau de revenus des ménages marocains. Le taux de pauvreté relative (proportion d’individus dont le revenu annuel se situe au-dessous du seuil de pauvreté) a ainsi sensiblement diminué durant la dernière décennie. En 2007, il s’élevait à 9% (4,8% dans les villes) contre 15,3% en 2000-2001. Le phénomène est particulièrement net dans les campagnes où le taux de pauvreté relative est descendu à 14,5% en 2007.

Focus : des échanges en déséquilibre, au profit de la France
La France est le principal partenaire commercial du Maroc et reçoit 21% de ses exportations. Le Maroc exporte également vers l’Espagne (17% de ses exportations). En revanche, il échange peu avec ses voisins du Maghreb (2% de ses exportations seulement). Le Maroc exporte des phosphates (24% de ses exportations en 2010), des articles d’habillement (18%), des machines et produits électriques et électroniques.

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La filière textile est durement concurrencée par les productions asiatiques, mais les ventes de phosphates sont portées par la hausse des cours. Les exportations de machines progressent grâce notamment à des délocalisations européennes.

Alors que les échanges franco-marocains étaient équilibrés au début des années 2000, ils ont évolué à l’avantage de la France dans la deuxième partie de la décennie. Les échanges avec l’Espagne ont évolué de façon assez similaire.

Les échanges avec l’Union Européenne (les deux tiers des échanges du Maroc) s’effectuent dans le cadre de l’Accord d’Association entré en vigueur en 2000 et prévoyant l’abaissement progressif des droits de douanes jusqu’à leur suppression en 2012. Le commerce euro-marocain est par ailleurs favorisé par une parité dirham – euro quasiment stable.

Jusqu’à présent, l’Accord d’Association a plutôt joué en la défaveur du Maroc (dans son versant commercial du moins). Entre 2005 et 2009, les exportations marocaines à destination de l’Union européenne ont progressé de 2% (en Dirham courants). Les importations en provenance de l’UE ont augmenté de 42% sur la même période. L’excédent dégagé par les échanges de services (tourisme, centres d’appel) n’a pas suffisamment progressé pour compenser le déficit des échanges de biens.

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Nicolas Bouzou - Gérant de ASTERES (Analyses et Prévisions Economiques)
 
 
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Mardi 8 Février 2011




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