Les flux demeurent le paramètre clé des marchés financiers. Manifestement, ce sont eux qui déterminent la tendance des prix, mais sont sans effet sur la valeur des entreprises. Les flux entrants sont eux-mêmes définis par la liquidité des banques commerciales et centrales, et par le comportement des investisseurs.
Aujourd’hui, une catégorie d’investisseurs parait essentielle au soutien dont Wall Street a besoin : les particuliers. Vu d’Europe, où l’investissement en actions est bien moins populaire que dans le monde Anglo saxon, la piétaille compte beaucoup moins que la chevaleresque. On n’imagine pas que l’addition des ordres d’achats des « petits porteurs » puisse compter face à l’activité des Grands Argentiers et de la Haute Finance.
Outre Atlantique, dans le Nouveau Monde, c’est le cas, notamment lorsque le gouvernement envoie des chèques aux citoyens. Pour la troisième fois, les américains qui gagnent mois de 80 000 $/an vont recevoir des chèques, cette fois ci d’un montant de 1 400$, pour un total de 465 Mds$, soit environ 2% du PIB. Cette forme « d’helicopter money » a déjà été utilisée à deux reprises, en avril 2020 et en janvier 2021. On considère que le tiers des chèques reçus de l’administration ont été en partie destinés à l’achat d’actions. Les pics de chargement des applications des courtiers en ligne ont été observés au moment de la réception des chèques. Aujourd’hui, 37% des nouveaux chèques seront dépensés à Wall Street selon un sondage réalisé par Deutsche Bank, cité par l’Agefi de ce matin. Cela représente l’équivalent de 170 Mds$ de « new money », que l’on peut mettre en rapport avec les 65 Mds$ collectés par les fonds investis en actions américaines depuis le début de l’année, selon EPFR. Ces montants sont très significatifs et peuvent soutenir la tendance. Selon le sondage mené par la banque allemande, 65% des sondés ont investi pour la première fois en Bourse au cours de la dernière année, et 61% de ces nouveaux venus ont moins de 34 ans. Ils sont très actifs avec leur compte en ligne et pratiquent les produits dérivés; ils utilisent intensément les réseaux sociaux pour spéculer, comme le montre l’affaire GameStop. Car il s’agit bien de spéculation, pas d’investissement.
Le système (gouvernement et banque centrale) crée de la monnaie qui sert à alimenter la spéculation. Voilà qu’apparait au grand jour l’économie de spéculation, dont la croissance est fondée sur la promesse d’une plus-value rapidement gagnée. Les évolutions de marché ont donné raison aux nouveaux venus, qui ont acheté notamment en avril 2020. Rien de tel pour faire de nouveau émules : pourquoi n’y aurais-je pas droit, moi aussi ? Je n’y croyais pas, et pourtant les cours ont monté ! A Wall Street comme sur le Bitcoin. La preuve est bien là, visible. Et ainsi le cycle éternel des marchés financiers se perpétue, le dernier arrivé permettant au précèdent de réaliser une plus-value. Le cycle du prix tel que décrit et vécu à Wall Street est différent du cycle de la valeur. L’écartement entre le prix et la valeur n’est pas nouveau. Il prend simplement une dimension jamais vue, même pendant la Technomania de l’année 2000. Un dénouement baissier du cycle actuel pourrait laisser sur le carreau des dizaines de milliers de particuliers, les derniers arrivés. Le cycle haussier se termine souvent par l’arrivée massive des particuliers, et l’ouverture des comptes en ligne. A la fin des années 90, les courtiers en ligne proposaient de donner 500 francs pour toute nouvelle ouverture de compte. Récemment, Tesla a annoncé fièrement avoir investi 1,5 Mds$ de sa trésorerie en Bitcoins. Classiquement, la baisse actuelle des technologiques est due à la tension sur les taux. En termes d’évaluation, la hausse des taux réduit plus fortement la valeur des actions « Growth » que des actions « Value », qui par ailleurs sont plus sensibles à la reprise économique. En termes de prix, la vitesse à laquelle les taux montent induit des phénomènes de ventes auto entretenus des actifs obligataires, qui peuvent se transmettre aux actions. Ces pertes subies par des intervenants de marché qui n’ont connu que la hausse, finit par saper leur moral, et induire une inversion durable du cycle de la psychologie. C’est là que finit le marché haussier et commence le marché baissier. Nous n’en sommes pas là, mais l’analogie avec le retournement de la mi-2000 est saisissant. Le Krach a porté d’abord sur les actions de Nasdaq, sans remettre en cause la tendance haussière du S&P 500, qui ne s’est retournée qu’en Octobre. L’enfer a ensuite duré 18 mois.
Investisseurs : 5 800 points est actuellement le niveau au-delà duquel nous recommandons de sous pondérer les actions. Un hausse vers 6 150 comme ultime sommet du cycle actuel est néanmoins possible à court terme.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations du trésor américain reste tendu, au-delà de 1,5%.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole accélère encore sa hausse, à l’occasion de l’annonce par l’Arabie Saoudite du maintien de sa baisse de production d’un mbj; le cours des matières premières en général demeure très haussier.
Aujourd’hui, une catégorie d’investisseurs parait essentielle au soutien dont Wall Street a besoin : les particuliers. Vu d’Europe, où l’investissement en actions est bien moins populaire que dans le monde Anglo saxon, la piétaille compte beaucoup moins que la chevaleresque. On n’imagine pas que l’addition des ordres d’achats des « petits porteurs » puisse compter face à l’activité des Grands Argentiers et de la Haute Finance.
Outre Atlantique, dans le Nouveau Monde, c’est le cas, notamment lorsque le gouvernement envoie des chèques aux citoyens. Pour la troisième fois, les américains qui gagnent mois de 80 000 $/an vont recevoir des chèques, cette fois ci d’un montant de 1 400$, pour un total de 465 Mds$, soit environ 2% du PIB. Cette forme « d’helicopter money » a déjà été utilisée à deux reprises, en avril 2020 et en janvier 2021. On considère que le tiers des chèques reçus de l’administration ont été en partie destinés à l’achat d’actions. Les pics de chargement des applications des courtiers en ligne ont été observés au moment de la réception des chèques. Aujourd’hui, 37% des nouveaux chèques seront dépensés à Wall Street selon un sondage réalisé par Deutsche Bank, cité par l’Agefi de ce matin. Cela représente l’équivalent de 170 Mds$ de « new money », que l’on peut mettre en rapport avec les 65 Mds$ collectés par les fonds investis en actions américaines depuis le début de l’année, selon EPFR. Ces montants sont très significatifs et peuvent soutenir la tendance. Selon le sondage mené par la banque allemande, 65% des sondés ont investi pour la première fois en Bourse au cours de la dernière année, et 61% de ces nouveaux venus ont moins de 34 ans. Ils sont très actifs avec leur compte en ligne et pratiquent les produits dérivés; ils utilisent intensément les réseaux sociaux pour spéculer, comme le montre l’affaire GameStop. Car il s’agit bien de spéculation, pas d’investissement.
Le système (gouvernement et banque centrale) crée de la monnaie qui sert à alimenter la spéculation. Voilà qu’apparait au grand jour l’économie de spéculation, dont la croissance est fondée sur la promesse d’une plus-value rapidement gagnée. Les évolutions de marché ont donné raison aux nouveaux venus, qui ont acheté notamment en avril 2020. Rien de tel pour faire de nouveau émules : pourquoi n’y aurais-je pas droit, moi aussi ? Je n’y croyais pas, et pourtant les cours ont monté ! A Wall Street comme sur le Bitcoin. La preuve est bien là, visible. Et ainsi le cycle éternel des marchés financiers se perpétue, le dernier arrivé permettant au précèdent de réaliser une plus-value. Le cycle du prix tel que décrit et vécu à Wall Street est différent du cycle de la valeur. L’écartement entre le prix et la valeur n’est pas nouveau. Il prend simplement une dimension jamais vue, même pendant la Technomania de l’année 2000. Un dénouement baissier du cycle actuel pourrait laisser sur le carreau des dizaines de milliers de particuliers, les derniers arrivés. Le cycle haussier se termine souvent par l’arrivée massive des particuliers, et l’ouverture des comptes en ligne. A la fin des années 90, les courtiers en ligne proposaient de donner 500 francs pour toute nouvelle ouverture de compte. Récemment, Tesla a annoncé fièrement avoir investi 1,5 Mds$ de sa trésorerie en Bitcoins. Classiquement, la baisse actuelle des technologiques est due à la tension sur les taux. En termes d’évaluation, la hausse des taux réduit plus fortement la valeur des actions « Growth » que des actions « Value », qui par ailleurs sont plus sensibles à la reprise économique. En termes de prix, la vitesse à laquelle les taux montent induit des phénomènes de ventes auto entretenus des actifs obligataires, qui peuvent se transmettre aux actions. Ces pertes subies par des intervenants de marché qui n’ont connu que la hausse, finit par saper leur moral, et induire une inversion durable du cycle de la psychologie. C’est là que finit le marché haussier et commence le marché baissier. Nous n’en sommes pas là, mais l’analogie avec le retournement de la mi-2000 est saisissant. Le Krach a porté d’abord sur les actions de Nasdaq, sans remettre en cause la tendance haussière du S&P 500, qui ne s’est retournée qu’en Octobre. L’enfer a ensuite duré 18 mois.
Investisseurs : 5 800 points est actuellement le niveau au-delà duquel nous recommandons de sous pondérer les actions. Un hausse vers 6 150 comme ultime sommet du cycle actuel est néanmoins possible à court terme.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations du trésor américain reste tendu, au-delà de 1,5%.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole accélère encore sa hausse, à l’occasion de l’annonce par l’Arabie Saoudite du maintien de sa baisse de production d’un mbj; le cours des matières premières en général demeure très haussier.
Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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