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Les banques européennes dans la tourmente de la zone euro

KPMG publie la 6ème édition de son étude annuelle « Communication financière des banques européennes : Défi pour la transparence 2012 »


Les banques européennes dans la tourmente de la zone euro
Les profits des banques européennes en 2011 ont diminué de 26 % en un an

Dans un contexte économique et financier difficile, le profit cumulé d’un échantillon de quinze grandes banques européennes a diminué de 26% par rapport à 2010 : 62 milliards d’euros en 2011 contre 84 milliards d’euros en 2010.

Des éléments non-récurrents ou nouveaux ont fortement pesé sur les résultats dégagés en 2011 tels que le coût du risque sur la dette souveraine grecque, les coûts relatifs aux litiges au titre de la commercialisation d’assurance crédit en Angleterre (PPI), des dépréciations d'écarts d'acquisition ou encore de nouvelles taxes bancaires.

Les métiers cœurs se sont montrés résilients : grâce à l’amélioration de la qualité des crédits et à une meilleure gestion des activités non stratégiques, la charge de dépréciation sur les encours de prêts a reculé de 10% en moyenne sur l’échantillon, passant de 79 milliards d’euros en 2010 à 71 milliards d’euros en 2011.

La banque d’investissement a souffert des conditions de marché difficiles du 2ème semestre 2011 provoqués par la crise de la zone Euro avec une baisse des niveaux de marge et des volumes de transactions. Les revenus générés par cette ligne de métier poursuivent la baisse amorcée en 2010 (-13,5%), après le niveau record observé en 2009.

« De nombreux éléments de différentes natures expliquent la performance des établissements cette année. Les établissements vont être amenés à prendre ces nouvelles données en considération dans leurs stratégies futures », commente Marie-Christine Jolys, Associée KPMG responsable du département Réglementaire Banque.

Les banques se préparent aux réformes réglementaires en matière de capital et de liquidité, avec 200 milliards d’euros d’augmentation de leurs fonds propres depuis trois ans

Alors que les exigences réglementaires relatives au capital sont de plus en plus fortes, la plupart des banques respectent déjà, ou sont sur le point de respecter le ratio de Core Tier 1 de 9 % fixé par l’Autorité Bancaire Européenne (en juin 2012), et le ratio Bâle 3 (ratio de Core Tier 1 de 4,5 % entrant progressivement en vigueur à compter du 1er janvier 2013). De même, malgré l’entrée en vigueur de la CRD 3 (Bâle 2,5) au 31 décembre 2011 qui renforce les exigences de fonds propres pour le risque de marché et la (re)titrisation, les banques ont publié des ratios au-delà des minima réglementaires : ratios de solvabilité Bâle 2,5 compris entre 11,1% et 17,6% et ratios de Core Tier 1 Bâle 2,5 compris entre 8,4 % et 14,1 %.

Illustration directe de l’impact de règles plus strictes, les quinze banques de notre étude ont, notamment à travers une politique conservatrice de distribution des dividendes, augmenté leurs fonds propresd’environ 200 milliards d’euros (37 %) au cours des 3 dernières années.

S’agissant de la liquidité, les établissements ont commencé à adapter leur stratégie de refinancement pour anticiper les deux nouveaux ratios de liquidité, LCR et NSFR, proposés par le comité de Bâle dans le cadre de Bâle 3 en allongeant leurs sources de refinancement et en proposant des produits innovants pour attirer les dépôts de la clientèle.

Dettes souveraines : un coût de 9,5 milliards d’euros relatif à la dépréciation de la dette grecque pour les banques de l’échantillon

La crise de la dette souveraine, évoquée de manière hétérogène par les banques en 2010, est désormais analysée et quantifiée. Avec une dépréciation moyenne de 71 %, la Grèce a coûté aux quinze banques européennes de notre étude près de 9,5 milliards d’euros. Par ailleurs, à l’exception de Nordea qui n’évoque pas le point, les banques indiquent, dans leur rapport annuel, être exposées à hauteur de 206 milliards d’euros aux autres pays de la zone Euro en difficultés : Espagne, Italie, Irlande, Portugal. La défaillance d’un de ces pays, qui n’est pas à exclure, pourrait s’avérer lourde de conséquences.

Les banques sont les créanciers de leur propre Etat. Aujourd'hui, il n'est plus déraisonnable de penser que certains Etats auraient du mal à soutenir leurs institutions financières les plus importantes en cas de défaillance de l'une d'entre elles. La question qui est posée est celle de l'introduction en Europe d'un vrai fédéralisme bancaire pour aller vers une Union bancaire européenne pour les principales banques. Des réflexions et des propositions se font jour en ce sens au plan politique.

Les banques affichent des stratégies ambitieuses, qui répondent à des logiques et des objectifs parfois contradictoires

Malgré un environnement difficile et incertain, les banques présentent invariablement quatre priorités comme axes de leur stratégie à venir :
- recentrage sur leurs cœurs de métier,
- efficacité opérationnelle ou optimisation des coûts,
- développement de relations de qualité avec les clients,
- amélioration de la rentabilité des actionnaires.

Il est toutefois difficile d’imaginer comment ces stratégies seront mises en œuvre dans un environnement économique morose persistant et face à des exigences règlementaires plus strictes en termes de capital et de liquidité.

Méthodologie de l’étude « Communication financière des banques européennes : Défi pour la transparence 2012 »
Pour la sixième année consécutive, KPMG a réalisé une étude comparative des rapports annuels des quinze plus grandes banques européennes : Barclays, BBVA, BNP Paribas, Commerzbank, Deutsche Bank, Lloyds Banking Group, HSBC, ING, Nordea, Royal Bank of Scotland, Santander, Société Générale, Standard Chartered, UBS, Unicredit. Le cabinet a analysé les résultats 2011, les discours des dirigeants, les activités de banques d’investissement et de banque de détail, les fonds propres, les évolutions en matière de gouvernance, de refinancement et de liquidité.

Lundi 9 Juillet 2012




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