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Le financement des TPE-PME : perspective 2015-2017

L’ASF a organisé le 31 mars dernier, un colloque intitulé « Quels outils de financement innovants au service des TPE-PME ? ». L’objectif était d’échanger sur l’offre de financements spécialisés aux PME/TPE, complémentaires des financements bancaires classiques.


Laurent Leloup
Laurent Leloup
Devant les parlementaires et les représentants des PME/TPE réunis à la Maison de la chimie, les représentants des métiers spécialisés de l’ASF ont affiché des ambitions fortes. Ils ont présenté six propositions innovantes pouvant être mises en place rapidement afin de « desserrer les freins » du financement des PME /TPE et ainsi soutenir la croissance et l’emploi sur tout le territoire français.

Vous trouverez ci-dessous une brève introduction et ci-joint les Actes de l’événement intégrant l’ensemble des interventions et des échanges de la matinée.

Sur la question du financement des TPE-PME, donnons la parole à Augustin Landier, économiste, qui a publié un rapport sur cette question :

“Le domaine du financement des TPE-PME est très vivant en France. Nous ne constatons pas de problèmes macroéconomiques de ce financement ; en revanche, de nombreuses mesures microéconomiques pourraient fluidifier et améliorer ce secteur.

Nous ne constatons pas d’effondrement du crédit en France. Nous vivons actuellement une période de désintermédiation où les ETI parviennent à avoir accès à un marché de financement par obligations (et non plus par dettes bancaires) ; en revanche, les TPE-PME restent extrêmement tributaires des banques.

Le financement des entreprises en France ne représente que 10 % du bilan des banques. Les problèmes sont spécifiques : problèmes de financement des trésoreries, de délais de paiement, et certains secteurs, comme le BTP, sont dans des situations de désarroi.

Que pouvons-nous faire pour que le marché du crédit fonctionne mieux ? Telle sera notre problématique. Les TPE-PME doivent-elles se tourner vers d’autres systèmes de financement, tels que la titrisation des prêts ? La titrisation n’est pas facile à mettre en place dans le secteur des TPE-PME (contrairement au secteur de l’immobilier) ; elle ne constitue pas une solution, selon nous. Le problème des délais de paiement, quant à lui, est partiellement résolu par l’affacturage, mais il faudrait aller plus loin. Nous pourrions développer le système de l’affacturage inversé, qui résoudrait les problèmes d’asymétrie entre le donneur d’ordres et le fournisseur. L’idée est que la grosse entreprise s’engage auprès d’un affactureur à ce que toutes ses factures soient payées automatiquement, le fournisseur (la petite entreprise) n’ayant alors plus à se préoccuper des factures en question.

Comment savoir si les projets à financer sont viables ? En effet, les banques font face à une asymétrie d’informations ; elles ne connaissent pas aussi bien que les entrepreneurs le degré de viabilité des projets. L’Etat a un rôle à jouer en tant que régulateur des productions des bases de données. L’élargissement de l’accès aux données FIBEN (produites par la Banque de France) fait partie de nos propositions (mis en place par la loi Macron) : les sociétés qui financent les entreprises ont directement accès aux données FIBEN, qui donnent l’historique de la comptabilité des grosses PME.

Mais cette solution n’est valable que pour les grosses PME ; que pouvons-nous faire pour les petites PME ? Les banquiers remarquent que les entreprises ayant des problèmes de trésorerie s’adressent souvent trop tard à eux pour résoudre le problème. Par ailleurs, nous notons une explosion du petit entreprenariat, mais ces acteurs manquent souvent de connaissances pratiques (en finance, en comptabilité, en droit social, etc.) ; les petits entrepreneurs doivent donc comprendre que des connaissances de base sont requises pour ne pas faire d’erreur dès le départ.

Deuxièmement, les petits entrepreneurs français utilisent bien souvent leur carte de crédit personnelle, car nous n’avons pas de fichier positif (à l’inverse du FICO américain). Les banques n’ayant pas d’information les concernant, elles ne peuvent connaître leur réputation positive (bon payeur, etc.). Le développement d’un système comparable au FICO américain permettrait d’élargir l’accès au crédit à des gens qui en sont actuellement exclus.

Troisièmement, le crowdfunding (ou financement participatif) est un outil de réconciliation des Français avec l’économie. L’un des messages de notre rapport est que ce sont les sujets microéconomiques qui importent (et non macroéconomiques, relatifs à la canalisation de l’épargne) tels que les délais de paiement, les sources d’information disponibles à l’écosystème des financeurs, etc. Le crowdfunding est une innovation intéressante qui, d’un point de vue agrégé, reste encore petite, mais qui est promise à un certain développement.

En conclusion, nous constatons un contexte de montée des thèmes entrepreneuriaux en France, aussi bien du côté high-tech que low-tech. Nous devons nous pencher, de préférence, vers les problèmes d’ordre microéconomique (et non macroéconomique), et tenter de trouver des idées nouvelles, dans le contexte des technologies numériques, pour que les problèmes d’asymétrie d’informations soient diminués, afin de financer des projets qui ne peuvent l’être actuellement.”

Pour aller plus loin téléchargez ci-dessous (PDF 60 pages) "Les Actes Financement TPE-PME"

Le financement des TPE-PME : perspective 2015-2017

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Lundi 15 Juin 2015




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