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L’entreprise contaminée par la finance gaussienne

«La finance est devenue folle», entend-on parfois. Mais on ignore souvent que le mal a été diagnostiqué depuis longtemps, d’abord par le mathématicien français Benoît Mandelbrot, l’inventeur des fractales, puis par d’autres esprits iconoclastes, tels Nassim Taleb, le découvreur des «cygnes noirs». Dans «Finance: le nouveau paradigme - Comprendre la finance et l’économie avec Mandelbrot,Taleb…», Philippe Herlin revient sur la naissance de la finance moderne et ses développements jusqu’à nos jours.A partir de nombreux exemples – ainsi que d’une relecture originale du jeu du Monopoly! – et par une approche claire et accessible, il démontre que le paradigme actuel doit être totalement repensé. Parce que, selon lui, la gestion de l’entreprise a également été «contaminée» et que la crise perdure, sans réelles perspectives de redémarrage. Extraits.


Philippe Herlin
Philippe Herlin
LLe modèle classique de la finance n’a pas limité son emprise au marché financier. Son succès lui a permis de faire une entrée remarquée dans le monde de l’entreprise.

La gestion financière de l’entreprise s’est longtemps cantonnée à un calcul de flux et de ratios de façon «mécanique», comptable. Les comptables calculaient des excédents bruts d’exploitation, des besoins en fonds de roulement, des capacités d’autofinancement, des rentabilités avant impôts, etc. Ils pouvaient élaborer des scénarios (quelle rentabilité pour tel chiffre d’affaires), mais cela restait dans le cadre de la comptabilité pure. Le risque est pourtant consubstantiel à l’entreprise et la question s’est posée d’en tenir compte. Fallait-il développer des techniques propres? Quelques esprits informés et quelque peu pressés se sont dit qu’il était inutile de perdre du temps, la théorie de la finance ayant justement créé une gamme d’outils. C’est ainsi que le Medaf et la théorie des options se sont progressivement intégrés à la gestion financière de l’entreprise.

Mais nous savons maintenant que les hypothèses de ces modèles sont erronées, et notamment que la loi normale sous-estime grandement le risque sur les marchés financiers. Le risque concernant les entreprises n’est pas nécessairement aussi important que celui régnant sur la Bourse, mais il suffit d’observer la vie des entreprises pour se rendre compte que ce n’est pas la placide et débonnaire loi normale qui les régit ! Incorporer des outils mathématiques qui minorent le risque aura donc des conséquences plus ou moins graves sur les décisions que prendra l’entreprise. C’est ce que l’on appelle la «financiarisation de l’entreprise», d’autant plus malsaine qu’elle se fait sur des bases mathématiques erronées…

Les fonds propres ont un coût et il est déterminé par le Medaf!

Les motivations de la politique d’investissement d’une entreprise peuvent être très variées, mais un critère absolu doit être respecté : la rentabilité. Une entreprise doit générer plus de richesses qu’elle n’en consomme! Un investissement n’est rentable que s’il procure un surplus monétaire après avoir fait face à toutes ses obligations financières. La mesure de ce surplus est le rôle de la VAN (valeur actuelle nette). La VAN d’un investissement est calculée comme étant la valeur actualisée des flux économiques nets générés par cet investissement:

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Mardi 6 Juillet 2010




DISCUSS / DISCUTER

1.Posté par Patrick Jaulent le 07/07/2010 08:14 | Alerter
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Merci pour cet article et votre ouvrage que je vais me procurer rapidement

Certes les limites de la loi gaussienne existent, mais il y a cependant quelques instruments pour pallier les insuffisances de cette loi :
- Les distributions alpha – stables,
- Les mélanges finis de distributions, comme les mélanges de gaussiennes,
- Les lois de Student simples et généralisées
- Les distributions hyperboliques.

J’ai pour ma part, pour traiter certaines problématiques que vous évoquez utilisé un mélange de deux gaussiennes pour plusieurs raisons :
- Il permet d’approcher correctement toutes les distributions alternatives
- Il présente certaines propriétés théoriques permettant des manipulations faciles dans le cadre d’un modèle théorique d’évaluation de prix d’actif par exemple
- Il est simple à manipuler
- Il permet de reproduire divers ensembles (moyenne, variance, skewness et kurtosis)

Bien cordialement


2.Posté par Pierre GONZVA le 08/07/2010 10:06 | Alerter
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Si l'on admet que la finance gaussienne sous-estime le risque, cela implique que les primes de risques doivent être augmentées.
Mais augmenter la prime de risque revient à augmenter le taux d'actualisation utilisé pour évaluer les investissements. Pour les entreprises, il y aurait donc moins de projets d'investissement qui passeraient la barre du seuil de rentabilité.
Pas sûr que ce type de décision soit optimal !
Dans une entreprise, le choix des investissements est rarement du tout ou rien, mais peut plus souvent s'analyser comme un portefeuille d'options, avec la possibilité d'augmenter ou de diminuer le niveau de l'investissement en foncton des premiers résultats ou de l'évolution de la situation. C'est bien comme cela que les entreprises ont réagi en septembre 2008 à la faillite de Lehman.
Je doute donc que l'augmentation du coût du risque, tel qu'envisagé par la finance mandelbrotienne, soit bien adaptée à la problématique d'investissement des entreprises.
Poursuivons le débat !

3.Posté par PhilippeHerlin le 08/07/2010 10:37 | Alerter
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@Patrick Jaulent : Je ne vois vraiment pas comment un mélange de gaussiennes permet d'améliorer les choses !!! Je me permets de vous renvoyer à mon livre qui explique que la vision gaussienne est profondément erronée, en finance comme en entreprise.
@Pierre Gonza : Non, c'est tout ce fatras de la prime de risque, du coût des fonds propres et du taux d'actualisation qu'il faut balancer par dessus bord ! C'est l'idée même que le coût des fonds propres est égal à la rentabilité attendue par le marché boursier qui est à la source de l'erreur. Avant que Markowitz et Cie entrent dans la gestion financière de l'entreprise au cours des années 70, une entreprise décidait d'investir si la rentabilité de l'investissement était supérieur au coût du crédit (et si l'investissement était stratégique, on acceptait même une rentabilité inférieure), voilà un raisonnement bien plus sain !

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