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BIPE - Epargne et crédit : l’attrait pour la liquidité dominera jusqu’à mi 2009

Le BIPE a présenté le 2 décembre 2008 aux adhérents de son « Observatoire des Marchés de l’Épargne et du Crédit » (OMEC) ses prévisions pour 2008-09.


BIPE - Epargne et crédit : l’attrait pour la liquidité dominera jusqu’à mi 2009
L’environnement économique et financier : ne pas sombrer dans l’hyper-pessimisme
En dépit des bons chiffres surprenants du troisième trimestre, l’économie française ne devrait pas échapper à une récession. Celle-ci serait cependant de courte durée, de nombreux facteurs plaidant pour une reprise dès le second semestre 2009 : baisse du cours des matières premières, recul marqué de l’inflation, baisse des taux de la BCE, dépréciation de l’euro et plans publics de relance de l’activité. Au total, dans notre scénario central, la croissance ressortirait à 0,4% en 2009, avant de rebondir vers 2% en 2010. Nous ne retenons donc pas l’hypothèse d’un effondrement prolongé de l’activité. Le chômage continuerait de croître tout au long de l’année pour se rapprocher des 8% en fin d’année 2009. L’inflation tomberait en glissement annuel à 1,1% en juin avant de repartir à la hausse pour une moyenne annuelle en 2009 de 1,9%. Enfin, le secteur immobilier attendrait 2010 pour repartir. De nombreux risques à la baisse pèsent sur ce scénario, parmi lesquels un éventuel assèchement du crédit.

Rendements des placements : des évolutions marquées en un court laps de temps.
L’année 2008 aura vu le taux du livret A atteindre 4%, alors que la baisse depuis le 1er janvier du CAC avoisine actuellement les 40%. Les prix de l’immobilier ancien devraient, quant à eux, terminer l’année sur un recul en glissement annuel de 6%. L’année 2009 devrait voir une poursuite de ces évolutions : le recul marqué et rapide de l’inflation se combinerait à la baisse des taux courts vers 2% au premier trimestre 2009 pour amener, selon la règle en vigueur, les taux du livret A vers 2,5 puis 2% lors des deux prochaines modifications de février et août 2009. Cette dernière valeur pourrait même être inférieure en cas de dégradation plus marquée qu’attendue de la conjoncture ou de recul plus fort de l’inflation. Les taux longs n’évolueraient que peu d’ici à la fin 2009 et demeureraient inférieurs à 4%, mais la correction obligataire subséquente pourrait être très violente dans un contexte de creusement très fort des déficits publics. Enfin, la baisse des prix de l’immobilier s’intensifierait pour avoisiner les 8% en 2009 après 6% en 2008.

Recul des taux d’épargne et de placements financiers.
Les années à venir seraient marquées par une baisse du taux d’épargne des ménages de 15,8 à 15% sous l’effet d’une moindre progression du pouvoir d’achat. La volonté de maintenir un certain niveau de consommation, ainsi que la volatilité et la baisse des rendements sur de nombreux produits, primeraient à nos yeux sur les arguments de précaution et de reflux du recours au crédit. Le taux de placements financiers ressortirait, lui aussi, en recul l’an prochain, passant ainsi de 13% en 2006 à 8,3% en 2009. Entre 2007 et 2009, c’est une réduction de près de 40 milliards d’euros des placements financiers que nous retenons avec un retour au niveau prévalant en 2003 à cet horizon, soit près de 110 milliards d’euros.

2008 : Forte liquidité des placements et reflux marqué du crédit habitat
L’année 2008 aura été une année exceptionnelle pour l’épargne liquide qui capte 66% du flux de placement financier contre 26% en moyenne sur la période 2000-2007. Les placements sur livret apparaissent comme les grands vainqueurs de cette année : pour l’ensemble de l’année 2008, la collecte du livret A (hors capitalisation d’intérêts) devrait atteindre 15 milliards d’euros. Le livret bleu et les livrets soumis à impôts verraient aussi un accroissement des versements. En revanche, les produits d’assurance vie vont connaître une deuxième année de décroissance de la collecte, à cause, d’une part, de l’inversion de la courbe des taux qui a favorisé les placements à court terme et, d’autre part, de la forte baisse des marchés boursiers qui « plombe » les unités de compte. La crise a aussi entraîné une remontée de l’aversion au risque de la part des particuliers et de la volatilité des marchés qui pénalise l’épargne bloquée et les placements en titres. Enfin, le tassement du crédit habitat - carburant des marchés de l’épargne depuis plus de 3 ans - est maintenant effectif, avec une baisse de la production de crédit nouveaux qui devrait avoisiner les 16% en 2008.

2009 : deux années en une
L’épargne liquide dominerait encore le début d’année : banalisation du livret A, absence de concurrence des produits titres et taux de rémunération encore relativement favorables. Au deuxième semestre, dans un contexte de dynamisme retrouvé du CAC 40 et d’amélioration des anticipations, les produits à sous- jacents boursiers reprendraient progressivement le dessus, d’autant plus que l’attractivité des placements sur livret baisserait nettement. La seconde partie de l’année serait donc plus orientée vers les placements en titres ou en assurance vie, tant sur support euros que sur unités de comptes. Le crédit habitat continuerait sa décrue.

Patrimoines : en baisse tant en 2008 qu’en 2009
Fait inédit depuis plusieurs décennies, le patrimoine global des Français régresserait, en valeur nominale, deux années de suite en 2008 et 2009, du fait de la crise conjointe des marchés immobiliers et boursier. Ce sont près de 550 milliards d’euros sur un montant total proche de 10 000 milliards qui s’évaporeraient ainsi en vingt-quatre mois. Si le patrimoine financier devrait recommencer à croître dès l’an prochain, ce ne sera, en revanche, pas le cas du patrimoine immobilier, qui attendra 2010 pour renouer avec la hausse.

www.bipe.fr

Mercredi 10 Décembre 2008




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