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A CHAUD du 2 mars 2007 - Marchés actions : une purge salutaire.

- 6,5 % ! Telle est la chute enregistrée par le Cac 40 en quatre jours, c’est-à-dire depuis le plus haut du 26 février et le plus bas du 2 mars. S’il est encore trop tôt pour parler de krach, la purge est bel et bien au rendez-vous. Néanmoins, les raisons de cette dégringolade ne sont pas françaises mais sinoaméricaines.


A CHAUD du 2 mars 2007 - Marchés actions : une purge salutaire.

En effet, mardi 26, les investisseurs boursiers ont reçu deux bonnes claques. La première est venue de Chine, via la rumeur d'une volonté gouvernementale de ralentir fortement la croissance chinoise. Or, comme la Chine constitue le premier contributeur à la croissance mondiale (elle lui fournit environ 1,6 point par an, soit environ un tiers de la croissance mondiale chaque année), il est évident qu'un hard landing chinois aurait de graves conséquences sur l'économie planétaire, tant en termes de croissance et de profit des entreprises que d'inflation. N'oublions pas que l'une des raisons de la faible inflation mondiale actuelle réside dans la faiblesse des coûts de production en Chine et dans les pays émergents d'Asie.
L'autre grande claque du désormais mardi noir est provenue d'un retraité, en l'occurrence Alan
Greenspan, qui, à l'évidence, aurait dû rester au bord de sa piscine de Floride à siroter son Martini. Mais, malheureusement, la nature humaine est telle que même des personnalités telles que l'ex-Magic Greenspan ont parfois besoin de flatter leur ego et de prouver qu'ils ont encore un pouvoir sur les marchés. Ainsi, il aura suffi que celui-ci évoque la simple éventualité d'une récession américaine et que, dans les même temps, les commandes de biens durables outre-Atlantique baissent de 7,8 % enjanvier pour que les marchés s'engagent dans un mouvement de panique.
En fait, compte tenu de la flambée des grands indices boursiers au cours des derniers mois, une correction était devenue inévitable, voire nécessaire. Autrement dit, elle n'a rien de dramatique ou d'annonciateur d'une crise boursière. D'ailleurs, pour nous qui prévoyions un Cac 40 entre 5800 et 6000 pour la fin d'année, il est clair que les 5771 atteints le 26 février derniers nous paraissaient plutôt prématurés. De plus, en dépit de sa correction des derniers jours, le Cac affiche encore une hausse de 2,8 % par rapport à son niveau de décembre dernier et de 17 % comparativement à celui de juin 2006.
Plus globalement, les inquiétudes répandues au cours des derniers jours doivent être relativisées. Tout d'abord, n'oublions pas qu'un ralentissement de l'économie chinoise sera le bienvenu, notamment en matière de baisse des pressions sur les prix des matières premières. Dans le même temps, rappelons qu'un hard landing chinois paraît peu probable. En effet, avec plus de 1 000 milliards de dollars de réserves de changes et une dette publique de seulement 18 % du PIB, la Chine dispose d'une marge de manoeuvre considérable pour résoudre tout ralentissement excessif. De plus, avec près de 1 milliard d'habitants qui attendent de monter dans le train de l'enrichissement pour rejoindre les 300 millions de Chinois qui y sont déjà installés (contre d'ailleurs 100 millions il y a huit ans : la Chine a donc réussi en huit ans ce que l'Europe a fait en un siècle !), la Chine dispose également d'un énorme potentiel de croissance, mais aussi d'un réservoir de main-d'oeuvre conséquent pour limiter les pressions inflationnistes à venir.
Du côté des Etats-Unis, une relativisation similaire doit être menée. En effet, à toute chose malheur est bon et le récent ralentissement économique américain associé à l'actuelle correction boursière devraient permettre à la Réserve Fédérale américaine de baisser son taux objectif des federal funds d'au moins 50 points de base à l'horizon de l'été prochain. Ce qui permettra à l'économie américaine d'éviter s'engager dans un simple soft landing salutaire.
Dans ce cadre, à l'instar du mois de mai 2006, mars 2007 devrait constituer un mois de correction et de prises de bénéfice, avant une remontée appréciable des marchés boursiers sur le reste de l'année. Et ce notamment grâce à une croissance mondiale soutenue (4,5 % cette année), à un ralentissement modéré des croissance chinoises et américaines (qui atteindraient respectivement 9 % et 2,8 % en 2007), mais aussi à une bonne tenue des profits (qui augmenteraient encore d'environ 15 % cette année tant sur le Cac 40 que sur le Dow Jones) et à une nouvelle vague de fusions-acquisitions. Au total, nous maintenons notre prévision d'un Cac 40 à 6000 et d'un Dow Jones à 12700 pour la fin 2007.
Pour autant, dans ces phases de correction boursière, il y a toujours un « dindon de la farce ». Et, malheureusement comme d'habitude il s'agira de la zone euro. Car, si la Fed va baisser ses taux directeurs dans les prochains mois, la BCE va au contraire les augmenter, déjà jeudi prochain puis une nouvelle fois en mai ou juin, portant alors son taux refi à 4 %. Parallèlement, l'euro va continuer de s'apprécier se stabilisant entre 1,32 et 1,35 dollar jusqu'à l'été prochain. Dans ce cadre, doublé d'une phase de ralentissement mondial, il est malheureusement inévitable que la zone euro va nettement ralentir en 2007, passant d'une croissance de 2,8 % en 2006 à environ 1,8 % cette année. Si les marchés boursiers s'en sortiront avec les honneurs, il n'en sera donc pas de même de l'économie eurolandaise…

Marc Touati

Lundi 12 Mars 2007



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