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Vers les plus hauts historiques et haut delà ?

Lettre du 4 juin 2021 rédigée par Eric Galiègue - VALQUANT.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
La période actuelle est exceptionnellement favorable.
On ne le dira jamais assez. Dans la sphère réelle, la croissance économique en glissement annuel atteint son maximum actuellement. Les enquêtes de type ISM ou Markit, publiées récemment des deux côtés de l’Atlantique, sont au plus haut historique. De ce point de vue, nous vivons actuellement la situation inverse de mars 2020 : l’économie redémarre brutalement et a acquis une dynamique aussi puissante que fut la chute du printemps 2020. On l’a vu aussi dans les révisions de bénéfices, qui ont été particulièrement favorables pour les grandes capitalisations des deux côtes de l’Atlantique : on ne parle pas de 2 ou 4%, qui sont déjà des chiffres importants, mais de 10 à 20%. C’est considérable et, en fait, unique dans l’histoire du consensus.
Dans la sphère financière, les banquiers centraux hier chantres de la rigueur, n’en démordent pas : il faut continuer à soutenir l’économie et (surtout) les États. Ils en ont d’ailleurs bien besoin : les déficits publics sont extrêmement élevés. Alors que la croissance retrouvée devrait regarnir les caisses publiques, celles-ci sont plus que jamais vides. Le déficit des USA, qui a atteint 14,9% du PIB en 2020, et va de nouveau dépasser 10% cette année (10,3% selon le Conressional Budget Office). Sur ce sujet, d’une certaine façon, la visibilité est bonne, puisque le déficit va continuer à être très élevé jusque 2030, époque à laquelle il devrait revenir au chiffre raisonnable de …4% du PIB.
La création de monnaie sans contrepartie, ce que l’on appelle le Quantitative Easing, continue donc de plus belle, avec le chiffre rond de 120 Mds de $ par mois aux USA et 120 Mds d’€ en zone €. C’est le règne de l’hyperliquidité. Elle se résume finalement à un seul constat : une création de monnaie supérieure à la création de richesse réelle. Ce constat, que nous avons fait depuis longtemps et que nous présentons régulièrement, explique l’optimisme actuel des marchés et son cortège d’excès spéculatifs. Dans cet environnement hautement haussier, nous demeurons toujours prudents. Cela fait deux mois que nous recommandons d’éviter la prise de risque sur les actions, qui pourtant s’apprécient de jour en jour. Nous sommes en quelque sorte prisonnier d’une méthodologie dont l’application exige une discipline que nous voulons respecter. Il y a 6 mois nous avons défini les deux scénarii pour 2021, « l’hyperliquidité » et la « grande stagnation ». Le cours simulé à un an du scénario favorable de l’hyperliquidité était fixé à un peu plus de 6 900 points pour le CAC 40, soit le retour aux plus hauts historiques de septembre 2000. Ce chiffre intègre une hausse significative des PER. Nous écrivions début décembre 2020 dans notre scénario mensuel : « La hausse du PER en 2020 est due à la chute des bénéfices, mais son niveau pourrait revenir durablement autour de 20, comme en 2000-2001 (…). Nous avons gardé l'hypothèse d’un PER moyen pondéré de 16,6 pour le scénario d’hyper liquidité, soit un PER correspondant au plus haut des 10 dernières années et cohérent avec le PER du S&P 500 décoté de 2 points, et avec le PER 2019 moyen de l’année 2019 ». Nous y sommes, car le PER médian est de 18, et le PER moyen pondéré à 18,3 ; le PER moyen pondéré du S&P 500 a atteint 21,5. Celui de L’Oréal a dépassé 40, comme en 2000… Ces PER nous font peur ; leur mesure donne toujours lieu à de grandes discussions méthodologiques, notamment lorsque l’on veut les comparer avec ceux de l’année 2000. Il y a pourtant aujourd’hui une certitude : certains secteurs largement représentés dans les indices européens sont confrontés à des défis majeurs qui limitent leur appréciation actuelle et future. On peut évoquer le secteur des banques et des pétrolières : leurs niveaux d’évaluation a significativement baissé, en raison des « disruptions » en cours et du « passif environnemental » pour les compagnies pétrolières. Malgré la baisse de la valorisation de ces secteurs qui souffrent d’un handicap certain, les ratios de l’indice général sont en hausse… Nous nous retrouvons clairement dans la situation de l’année 2000, ou pour justifier des évaluations élevées on parlait de « la fin des cycles », pour expliquer une période de 10 années de croissance sans inflation. Sur la base d’une comparaison avec cette période, nous revoyons totalement notre scénario de marché en ce milieu d’année, pour intégrer les novelles perspectives bénéficiaires, les objectifs de taux et les hypothèses de normalisation des politiques monétaires.



Investisseurs : 6 030 points est actuellement le niveau au-delà duquel nous recommandons de sous pondérer les actions au maximum.

Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations sont stables aux USA, et ont perdu quelques fractions en Europes.

Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a progressé de 3%, les matières premières sont globalement stables.


Lundi 7 Juin 2021




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