Le comportement des marchés financiers, et donc la psychologie des investisseurs, demeure étonnamment favorable. La hausse des actions américaines d’hier soir en est à nouveau la preuve éclatante.
Sur la base d’un repli limité des taux d’intérêt de marché, le Nasdaq a progressé de 2%, et le S&P 500 de plus de 1%. La publication d’une inflation à 8,5%, et de 6,5% pour sa version hors énergie et alimentation (« core »), n’est pourtant pas une bonne nouvelle.
Manifestement, la hausse de « seulement » 0,3% sur un mois de l’indice « core », et un niveau inférieur de 0,1% aux anticipations du consensus, ont satisfait les opérateurs de marché. Cette « bonne nouvelle » de la proximité du pic d’inflation, et ainsi la perspective d’une baisse des taux (alors qu’ils ont finalement faiblement progressé) enthousiasme les investisseurs.
Nous ne nous répartissons pas de notre sentiment général : le marché fait fausse route. Seule la force d’une inertie considérable après 12 ans de hausse interrompue, l’inexpérience de la majorité des professionnels, et surtout la prédominance des robots algorithmiques, explique le comportement actuel des marchés.
L’argument ultime, TINA (« There Is No Altenative » … but actions) ou FOMO (« Fear Of Missing Out »… a rally) ne tient pas face à la dégradation non pas du risque (ou de sa perception), mais de la réalité . Car, au risque de nous répéter, et d’être considéré comme un oiseau de mauvais augure, nous tenons à rappeler la réalité, et non pas les risques, de ce mois d’avril 2022.
1/ Sphère réelle :
Le prix du pétrole demeure très tendu, malgré l’annonce de la mise sur le marché d’une partie des réserves stratégiques des USA. Cette semaine (écourtée), le prix du baril a repris près de 10%. A 108$ le baril, avec un euro revenu à moins de 1,09$, la « facture pétrolière » est devenue un fardeau pour les pays européens et pour la planète en général.
La stratégie zéro Covid menée en Chine induit des confinements qui ont doublé en une semaine, et touchent désormais 400millions d’habitants et 40% du PIB. Le second trimestre promet d’être difficile en Chine : les indicateurs de trafic de camions baissent sensiblement, les problèmes de logistique se multiplient, et les conséquences pour les pays occidentaux vont commencer à se faire sentir sur la chaine d’approvisionnement.
Au niveau géopolitique, on ne peut pas dire que les choses s’améliorent : Joe Biden accuse la Russie de « génocide », la guerre en Ukraine s’enlise, et la Finlande demande son adhésion à l’Otan - ce qui constitue s’ailleurs un évènement géopolitique majeur qui a été pour l’instant totalement occulté. Alors, face à ces actualités, on a observé récemment quelques éléments favorables : la résilience de la conjoncture européenne, un indice ZEW moins mauvais que prévu, ou la hausse du chiffre d’affaires de LVMH…
2/ Sphère financière :
Faut-il rappeler que l’inflation est au plus haut depuis 40 ans ? Bien sûr, 8,5% aux USA et 7,5% en Zone € constituent probablement des pics de la hausse des prix. L’inflation va progressivement ralentir dans les prochains mois, mais rester à des niveaux de 3 à 4% en fin d’année, ce qui reste très élevé par rapport aux standards de la période récente.
Par ailleurs, l’inflation même temporaire est bien payée par quelqu’un, à savoir les ménages ; 6 mois après le pic d’inflation, l’économie américaine est entrée en récession.
En zone €, l’inflation à 5 ans anticipée dans 5 ans est estimée désormais implicitement aux cours des futures, à 2,4%, au-delà de la cible de la BCE… Laquelle va stopper ses rachats d’actions incessamment.
La fin des dispositifs d’assouplissement quantitatif constitue l’événement financier majeur de l’année 2022. Cette fin est actée aux USA, pas encore en Europe, mais il est évident que le dispositif « APP » doit être stoppé immédiatement. Rappelons que ce dispositif d’achats d’actifs financiers a été lancé en 2015 pour lutter contre …la déflation ! On se retrouve donc dans une situation de restriction de monnaie et de hausse des taux alors que l’économie ralentit…
Alors, au vu du maintien des prix de marché à des niveaux aussi élevés, de deux choses l’une : soit les cours vont corriger significativement dans les semaines qui viennent, soit, sans le savoir, nous sommes entrés dans le « metavers financier », un nouveau monde totalement artificiel, digitalisé et déconnecté de la réalité, construit par les géants américains du Web…
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 982 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Bien qu’en légère baisse hier, les taux des obligations d’Etat restent tendus. Ils demeurent au-delà de 1,25% pour l’OAT France et autour de 2,7% aux USA. L’€ est stable à 1,09$.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a remonté et vaut plus de 107$ le baril de Brent.
Sur la base d’un repli limité des taux d’intérêt de marché, le Nasdaq a progressé de 2%, et le S&P 500 de plus de 1%. La publication d’une inflation à 8,5%, et de 6,5% pour sa version hors énergie et alimentation (« core »), n’est pourtant pas une bonne nouvelle.
Manifestement, la hausse de « seulement » 0,3% sur un mois de l’indice « core », et un niveau inférieur de 0,1% aux anticipations du consensus, ont satisfait les opérateurs de marché. Cette « bonne nouvelle » de la proximité du pic d’inflation, et ainsi la perspective d’une baisse des taux (alors qu’ils ont finalement faiblement progressé) enthousiasme les investisseurs.
Nous ne nous répartissons pas de notre sentiment général : le marché fait fausse route. Seule la force d’une inertie considérable après 12 ans de hausse interrompue, l’inexpérience de la majorité des professionnels, et surtout la prédominance des robots algorithmiques, explique le comportement actuel des marchés.
L’argument ultime, TINA (« There Is No Altenative » … but actions) ou FOMO (« Fear Of Missing Out »… a rally) ne tient pas face à la dégradation non pas du risque (ou de sa perception), mais de la réalité . Car, au risque de nous répéter, et d’être considéré comme un oiseau de mauvais augure, nous tenons à rappeler la réalité, et non pas les risques, de ce mois d’avril 2022.
1/ Sphère réelle :
Le prix du pétrole demeure très tendu, malgré l’annonce de la mise sur le marché d’une partie des réserves stratégiques des USA. Cette semaine (écourtée), le prix du baril a repris près de 10%. A 108$ le baril, avec un euro revenu à moins de 1,09$, la « facture pétrolière » est devenue un fardeau pour les pays européens et pour la planète en général.
La stratégie zéro Covid menée en Chine induit des confinements qui ont doublé en une semaine, et touchent désormais 400millions d’habitants et 40% du PIB. Le second trimestre promet d’être difficile en Chine : les indicateurs de trafic de camions baissent sensiblement, les problèmes de logistique se multiplient, et les conséquences pour les pays occidentaux vont commencer à se faire sentir sur la chaine d’approvisionnement.
Au niveau géopolitique, on ne peut pas dire que les choses s’améliorent : Joe Biden accuse la Russie de « génocide », la guerre en Ukraine s’enlise, et la Finlande demande son adhésion à l’Otan - ce qui constitue s’ailleurs un évènement géopolitique majeur qui a été pour l’instant totalement occulté. Alors, face à ces actualités, on a observé récemment quelques éléments favorables : la résilience de la conjoncture européenne, un indice ZEW moins mauvais que prévu, ou la hausse du chiffre d’affaires de LVMH…
2/ Sphère financière :
Faut-il rappeler que l’inflation est au plus haut depuis 40 ans ? Bien sûr, 8,5% aux USA et 7,5% en Zone € constituent probablement des pics de la hausse des prix. L’inflation va progressivement ralentir dans les prochains mois, mais rester à des niveaux de 3 à 4% en fin d’année, ce qui reste très élevé par rapport aux standards de la période récente.
Par ailleurs, l’inflation même temporaire est bien payée par quelqu’un, à savoir les ménages ; 6 mois après le pic d’inflation, l’économie américaine est entrée en récession.
En zone €, l’inflation à 5 ans anticipée dans 5 ans est estimée désormais implicitement aux cours des futures, à 2,4%, au-delà de la cible de la BCE… Laquelle va stopper ses rachats d’actions incessamment.
La fin des dispositifs d’assouplissement quantitatif constitue l’événement financier majeur de l’année 2022. Cette fin est actée aux USA, pas encore en Europe, mais il est évident que le dispositif « APP » doit être stoppé immédiatement. Rappelons que ce dispositif d’achats d’actifs financiers a été lancé en 2015 pour lutter contre …la déflation ! On se retrouve donc dans une situation de restriction de monnaie et de hausse des taux alors que l’économie ralentit…
Alors, au vu du maintien des prix de marché à des niveaux aussi élevés, de deux choses l’une : soit les cours vont corriger significativement dans les semaines qui viennent, soit, sans le savoir, nous sommes entrés dans le « metavers financier », un nouveau monde totalement artificiel, digitalisé et déconnecté de la réalité, construit par les géants américains du Web…
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 982 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Bien qu’en légère baisse hier, les taux des obligations d’Etat restent tendus. Ils demeurent au-delà de 1,25% pour l’OAT France et autour de 2,7% aux USA. L’€ est stable à 1,09$.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a remonté et vaut plus de 107$ le baril de Brent.
Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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