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Une révolution inattendue

Un article de la Tribune(1) qui aurait pu passer inaperçu en ces temps d'entre-fêtes apporte la preuve, s'il en était besoin, que les suisses sont des gens surprenants. Malgré 12 % du PIB généré par les activités bancaires, une votation fédérale dira s'il convient de restreindre le monopole de création monétaire à la seule Banque Nationale Suisse, privant de facto les établissements bancaires de ce pouvoir et les obligeant ainsi à se refinancer dès qu'un crédit est émis. Car le pouvoir régalien de battre la monnaie s'est dilué avec l'émergence du système bancaire moderne et l'essor des banques privées.


Rémy Mahoudeaux
Rémy Mahoudeaux
Après lecture de cet article, j'ai relu avec d'autant plus d'intérêt le chapitre intitulé « la création monétaire ex nihilo » de l'illusion financière de Gaël Giraud(2). Oui les banques commerciales créent de la monnaie dès lors qu'une demande de crédit est satisfaite, et elles ont développé mille et une manières pour légalement contourner les contraintes (comme Bâle III) limitant ce pouvoir (avec par exemple avec la titrisation). Gaël Giraud démontre en peu de pages et avec une remarquable clarté que c'est l'intérêt de la banque qui préside à l'allocation de prêt induisant cette création monétaire. L'intérêt de l'emprunteur, le bien commun éventuel lui sont, malheureusement, subordonnés.

Il me semble sain et judicieux que le pouvoir politique puisse au niveau le plus haut se poser la question : où idéalement positionner le curseur du pouvoir de création de monnaie ? Cette réponse me semble être une réponse d'abord politique et non réduite à la seule sphère économique. Dans un pays où la démocratie directe joue un rôle essentiel(3), c'est ce référendum qui en prend l'initiative.

Dans la zone €uro, les banques commerciales privées ont reçu de chaque état ce pouvoir de « battre monnaie », et les états ont mutualisé la fonction de contrôle de la banque centrale dans un « machin » supra-national à la gouvernance opaque, à l'indépendance discutable(4)et dont les options économiques seraient aux dires de certains proche de l'idéologie. Ceci conduit bien évidement à se poser la question : quels sont les moyens effectifs du contrôle (démocratique) du peuple européen sur la BCE ? Oui, cette question est intrinsèquement dérangeante, parce que nous n'avons pas à être fier de la réponse.

Alors oui, les suisses que l'on imagine souvent frileusement repliés sur leurs « privilèges » surprennent. Cette tranquille révolution suisse est une affaire à suivre …

(1 ) www.latribune.fr/economie/international/les-suisses-voteront-pour-oter-aux-banques-leur-pouvoir-de-creation-monetaire-539180.html
(2) Gaël Giraud – illusion financière – les éditions de l'atelier, 2012
(3) Ce pourquoi j'envie et j'admire nos voisins : www.libertepolitique.com/Actualite/Tribunes-et-documents/Referendum-du-bon-usage-de-la-democratie-directe
(4) À au moins deux points de vue : (i) cette indépendance est-elle opportune ? (ii) est-elle effective ?

Rémy Mahoudeaux
Managing Director, RemSyx
boss <at> remsyx <dot> com
twitter : @remseeks
 
 

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Vendredi 8 Janvier 2016




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