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Tout ou rien, sans limite…

Lettre hebdo du 22 janvier 2016.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
Jamais notre scénario dual du « tout ou rien » n’a été aussi adapté à la situation que nous vivons sur les marchés. Nous considérons en effet depuis le début de l’année 2015 qu’il n’y a que 2 cas de figures envisageables : le « tout », c’est la sortie par le haut, avec le retour à une croissance en volume et en prix « normale », avec disparition du risque déflationniste, et le « rien », c’est l’inéluctable enfoncement des économies et des marchés dans la déflation.

Le «rien » l’emporte sur le « tout », en probabilité de réalisation depuis plusieurs mois : c’est le résultat de notre veille permanente de l’actualité et de sa notation. Le bilan de cette veille au cours des 5 dernier mois de l’année 2015 est sans appel : -29 points, ce qui a notamment permis à la probabilité de réalisation du scénario « Rien » de dépasser allégrement les 50 %. Selon nous, c’est bien cette brutale dégradation qui a permis le développement de la tendance baissière du marché des actions, et notamment la brutale accélération de ce début d’année 2016 particulièrement éprouvant.

Cette semaine, sur les marchés, nous sommes passés du « Rien » au « Tout ». Le scénario « Rien » a dominé jusqu’hier. Les digues de la psychologie des acteurs du marché ont sauté les unes après les autres, emmenant les prix dans un délire baissier extrêmement impressionnant. Merci, le marché était KO debout, il pouvait chuter « sans limite». Dans ce scénario baissier, l’estimation des points bas est toujours très compliquée.

Dans une crise « normale », nous considérons que la valeur de fonds propres comptables des entreprises constitue un point bas « raisonnable ». C’est actuellement, au niveau du CAC 40, 3700 points environ. Comme nous l’avons dit et écrit il y a plusieurs mois, ce niveau correspond à la baisse moyenne observée au cours des 7 marchés baissiers que les actions françaises ont vécus depuis1980, et il devrait être atteint début 2017, selon la durée moyenne.

Si la crise revêt un caractère systémique, la chute des cours sera bien plus prononcée, et, probablement, ils descendront vers les plus bas touchés au cours des deux cycles baissiers vécus depuis le début de ce siècle : 2500 points. Seul un acteur systémique peut nous éviter le cauchemar de la crise systémique : c’est la banque centrale, et en ce sens le message de la BCE d’hier signe, bien sûr, le grand retour du scénario « Tout ». Il y a quelque chose d’impressionnant dans cette BCE omniprésente et omnipotente sur les marchés. On a l’impression que jamais aucune Banque Centrale n’a engagé autant sur le crédit qu’elle sur les marchés. Le fait générateur de la nouvelle promesse de M. Draghi, c’est la hausse des écarts de taux des obligations souveraines avec les taux des Bunds allemands, et la baisse des anticipations d’inflation.

Cette évolution est grave, elle traduit une potentielle désagrégation de la zone €. Cette hausse des taux nécessite, selon la BCE, la réévaluation de la politique monétaire. Le marché a donc compris que M. Draghi allait, avec l’unanimité de son conseil, tout faire pour obtenir 2 % d’inflation en zone €, en déployant de nouveaux moyens, de toutes natures et « sans limite ». Contrairement à l’énigmatique Greenspan et à l’académique Bernanke, M. Draghi dit clairement les choses, et les fait. Selon ses propos, il le fait parce que « ça marche », il le fait sans limite, jusqu’à ce qu’il atteigne son objectif. Ses objectifs sont démesurément ambitieux : vaincre le risque déflationniste, contribuer au retour de la croissance, sauver l’Europe et l’€. Ce programme est plus que vaste, mais au moins il essaie…

Désormais le Quantitative Easing de la BCE pourrait être rehaussé fortement début mars, avec, peut-être, de nouveaux moyens plus adaptés. D’ici là, le marché est prêt pour un rebond technique, le scénario « Tout » revient sur le devant de la scène, mais pour combien de temps ? Le risque systémique touche plus les acteurs de marché que les banques, et il n’y a pas que l’Europe dans le monde…

En dessous de 4200 points nous étions normalement investis en actions, au-delà de ce seuil, nous surpondérons les actions. Le rebond est technique, la tendance de fond reste négative.

Spec : Un rebond peut se développer jusqu’à 4470 points.
Investisseurs : Nous recommandons de sous-pondérer les actions pour un CAC 40 au-dessus de 4200.
Tendances sur les taux et les devises : L’€ a baissé jusque 1,08 de 1,09 pour un $. Les taux souverains ont divergé au sein de la zone €.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a rebondi hier, pour revenir vers les 30 $...

Eric Galiègue
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