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Seule la Chine peut sauver les USA

Une hausse des exportations américaines contribuerait à la réduction du déficit. Mais comment faire pour que la Chine se décide à ouvrir son marché ?


Seule la Chine peut sauver les USA
Evoquant l’endettement américain, Olivier Blanchard, chef économiste du FMI, a admis qu’»il y a des raisons d’être inquiet». Parce que les Etats-Unis manquent d’un plan crédible à moyen terme pour réduire leur déficit budgétaire. Le «fossé idéologique» entre démocrates et républicains sur la façon de traiter le problème est énorme. Ce problème leur semble malheureusement d’autant moins urgent à résoudre que le pays n’a aucune difficulté à placer ses bons du Trésor, qui financent son déficit.

Avant la crise financière déjà, le déficit courant américain représentait une grande menace pour la stabilité mondiale parce qu’il risquait d’entraîner une dépréciation désordonnée du dollar. Il était sans doute légitime de laisser se creuser un important déficit budgétaire durant la crise et immédiatement après, car cette politique budgétaire expansionniste permettait alors d’éviter le pire. Mais maintenant que la reprise est (timidement) engagée, cette stratégie est de plus en plus dangereuse. Le déficit budgétaire – largement structurel – ne montre aucun signe de diminution et la dette continue d’augmenter. Dès le mois de mai, elle a atteint le plafond de 14.300 milliards de dollars fixé par le Congrès. Faute d’accord politique avant le 2 août (en fait, au plus tard le 22 juillet si l’on tient compte du temps nécessaire pour rédiger un texte de loi et le faire approuver), elle pourrait connaître un défaut «technique». En clair, le pays ne serait plus en mesure de faire face à ses échéances de remboursement. Dans ce cas, les marchés risqueraient de paniquer. Et menacerait un krach obligataire mondial. Dans son dernier livre, l’économiste de la Boston University Lawrence Kotlikoff parle même de banqueroute des Etats-Unis. Il reproche au gouvernement de ne parler que des dettes explicites et de taire celles qui sont cachées. Selon ses calculs, le déficit public total du pays se monterait à 14 fois la création de valeur annuelle.

Il faut donc réagir d’urgence. La Maison Blanche en est consciente. Barack Obama a compris qu’il devra agir avant le scrutin présidentiel de 2012 s’il veut avoir une chance d’être reconduit. Sans compter que les politiques de relance budgétaire et monétaire sont arrivées à leur terme. Même si Barack Obama vient de proposer une baisse des cotisations sur les salaires qui financent le régime général de retraite et l’assurancemaladie des retraités. La Réserve fédérale (Fed) a arrêté fin juin son programme d’assouplissement quantitatif (Quantitative Easing). Après avoir injecté pendant six mois 600 milliards de dollars dans le système financier, elle ne dispose plus de vraie marge de manoeuvre.

Les démocrates demandent un relèvement du plafond d’emprunts. S’ils savent qu’une réduction des dépenses – y compris du train de vie de l’Etat – est incontournable, ils souhaitent aussi que les ménages américains les plus riches paient davantage d’impôts. Souhait qui risque fort d’être déçu. En échange du relèvement du plafond de la dette, les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, réclament un plan drastique de coupes budgétaires de 2000 milliards de dollars. Ils s’opposent à toute augmentation des impôts. Le président Obama est évidemment d’accord de réduire le déficit sur le long terme, sans toutefois mettre en péril la croissance.

De fait, il ne suffirait pas de réduire le déficit budgétaire, car la croissance américaine en souffrirait, au moins à court terme. «Mais si, en parallèle, explique l’économiste en chef du FMI Olivier Blanchard, les exportations américaines augmentent - ce qui serait le cas si la Chine et d’autres pays émergents réduisaient le surplus de leur balance - cela pourra soutenir la croissance et permettre aux Etats-Unis de réduire plus facilement leur déficit.» C’est cette combinaison de mesures qui permettrait une consolidation du budget américain. La solution gagnante implique donc – signe des temps – un sérieux coup de pouce de la part de la Chine.

L’Agefi, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève
www.agefi.com

Mardi 19 Juillet 2011




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