Lorsqu’on investit dans une action, on achète à un prix donné, mais on achète aussi une valeur sous-jacente. C’est bien sur la caractéristique essentielle de l’investissement en action, qui en fait d’ailleurs toute sa force : on peut être déçu par l’évolution du prix, comme depuis un an, mais il reste toujours la valeur de l’entreprise.
Aujourd’hui, au moment où les investisseurs doutent, au moment où les prix sont dans une tendance baissière et vont probablement le demeurer pendant encore de nombreux mois, où en est l’évaluation des actions ? Quelle est l’évaluation du CAC 40 ?
Les analystes financiers utilisent de nombreuses méthodes pour estimer la valeur des entreprises et des actions. Il y a des méthodes théoriques, qui à notre avis seules réellement comptent, mais qui effraient car il ‘agit de mesurer les flux à 3, 5, 10 ans et plus. Beaucoup de personnes considèrent que la faible visibilité à un ou deux ans interdit toute projection au-delà de 2 ans. C’est faux, mais certains investisseurs préfèrent des méthodes d’évaluation empiriques, comportementales. La référence au comportement historique du cours constitue alors une approximation de l’évaluation des actions. C’est ce que nous proposons de faire, en utilisant la méthode du multiple des bénéfices, le PER. Nous faisons des hypothèses sur le bénéfice et sur le PER, pour calculer l’évaluation du CAC 40.
Pour le bénéfice, nous avons analysé la tendance long terme de la marge nette du CAC 40, de façon à calculer un bénéfice « normatif », de milieu de cycle, qui puisse servir de base à l’évaluation. Depuis 24 ans, la marge nette des entreprises a doublé : elle valait 4,9% en 1999, et elle est anticipée à 10,3% en 2023 par les analystes financiers. Cette tendance haussière reflète différents phénomènes : l’amélioration de l’efficacité des entreprises (notamment grâce à la digitalisation et la mondialisation) et des données contextuelles favorables, notamment la baisse des taux (de 5% fin 1999, à 0 jusque fin 2021), mais aussi la baisse du taux d’imposition. La marge nette du CAC 40 a suivi une tendance clairement haussière, mais a évolué aussi autour de cette tendance. En deçà, lors des récessions ou des forts ralentissements économiques (2001-2002 ; 2008-2009 ; 2013-2014) ; au-delà, lors des périodes plus fastes d’un point de vue conjoncturel (1999-2000 ; 2005-2007 ; 2021-2022). Pour l’année prochaine, les analystes financiers demeurent extraordinairement optimistes, puisque la marge nette médiane du CAC 40, qui découle des prévisions individuelles des 40 sociétés de l’indice, culmine à 10,3%, au plus haut historique, donc plus haute que 2022 (9,6%) et 2021 (8,6%). Cela nous semble extrêmement optimiste, au regard des hypothèses conjoncturelles et de la hausse des taux. Nous préférons retenir la marge calculée à partir de la tendance de long terme, 8,4%. L’écart à la tendance est de 18% : nous retenons un bénéfice normatif réduit de 18% par rapport aux prévisions actuelles du BPA 2023 pour calculer l’évaluation du CAC 40.
Pour le PER, nous avons tout simplement mesuré la relation empirique qui existe depuis 24 ans avec les taux d’intérêt (PER normatif = 15,43 – 1,09*Taux d’intérêt). Puis nous avons introduit dans la formule une hypothèse de taux d’intérêt de 2,7% (OAT France 10 ans, qui vaut 2,1% actuellement). Cette hypothèse de taux correspond à la moyenne observée depuis le lancement de l’€ début 1999. Elle est cohérente avec le retour d’une inflation positive, mais conforme à ce qui a été observé depuis 23 ans, c’est à dire très contenue. Le PER qui découle de cette hypothèse de taux est supérieur de 10% au niveau actuel : cela signifie que la baisse du PER du CAC 40 a été excessive.
Au total, l’application d’une réduction de 18 % sur les bénéfices, à un PER théorique supérieur de 10% au niveau actuel, induit un CAC 40 théorique de 5 700 points environ, soit 8% en dessous du niveau actuel du cours de cet indice. Ce niveau va devenir un repère important pour les prochains mois. Mais nous ne doutons pas que les prix descendront probablement très significativement en deçà de ce niveau au premier trimestre 2023.
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 850 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux des obligations d’État se stabilisent au-dessus de 2% en France et 3% aux USA. L’euro se stabilise un peu en deçà de la parité avec le $.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a chuté cette semaine, jusque 89 $ sur le Brent. Les cours des métaux industriels baissent aussi.
Aujourd’hui, au moment où les investisseurs doutent, au moment où les prix sont dans une tendance baissière et vont probablement le demeurer pendant encore de nombreux mois, où en est l’évaluation des actions ? Quelle est l’évaluation du CAC 40 ?
Les analystes financiers utilisent de nombreuses méthodes pour estimer la valeur des entreprises et des actions. Il y a des méthodes théoriques, qui à notre avis seules réellement comptent, mais qui effraient car il ‘agit de mesurer les flux à 3, 5, 10 ans et plus. Beaucoup de personnes considèrent que la faible visibilité à un ou deux ans interdit toute projection au-delà de 2 ans. C’est faux, mais certains investisseurs préfèrent des méthodes d’évaluation empiriques, comportementales. La référence au comportement historique du cours constitue alors une approximation de l’évaluation des actions. C’est ce que nous proposons de faire, en utilisant la méthode du multiple des bénéfices, le PER. Nous faisons des hypothèses sur le bénéfice et sur le PER, pour calculer l’évaluation du CAC 40.
Pour le bénéfice, nous avons analysé la tendance long terme de la marge nette du CAC 40, de façon à calculer un bénéfice « normatif », de milieu de cycle, qui puisse servir de base à l’évaluation. Depuis 24 ans, la marge nette des entreprises a doublé : elle valait 4,9% en 1999, et elle est anticipée à 10,3% en 2023 par les analystes financiers. Cette tendance haussière reflète différents phénomènes : l’amélioration de l’efficacité des entreprises (notamment grâce à la digitalisation et la mondialisation) et des données contextuelles favorables, notamment la baisse des taux (de 5% fin 1999, à 0 jusque fin 2021), mais aussi la baisse du taux d’imposition. La marge nette du CAC 40 a suivi une tendance clairement haussière, mais a évolué aussi autour de cette tendance. En deçà, lors des récessions ou des forts ralentissements économiques (2001-2002 ; 2008-2009 ; 2013-2014) ; au-delà, lors des périodes plus fastes d’un point de vue conjoncturel (1999-2000 ; 2005-2007 ; 2021-2022). Pour l’année prochaine, les analystes financiers demeurent extraordinairement optimistes, puisque la marge nette médiane du CAC 40, qui découle des prévisions individuelles des 40 sociétés de l’indice, culmine à 10,3%, au plus haut historique, donc plus haute que 2022 (9,6%) et 2021 (8,6%). Cela nous semble extrêmement optimiste, au regard des hypothèses conjoncturelles et de la hausse des taux. Nous préférons retenir la marge calculée à partir de la tendance de long terme, 8,4%. L’écart à la tendance est de 18% : nous retenons un bénéfice normatif réduit de 18% par rapport aux prévisions actuelles du BPA 2023 pour calculer l’évaluation du CAC 40.
Pour le PER, nous avons tout simplement mesuré la relation empirique qui existe depuis 24 ans avec les taux d’intérêt (PER normatif = 15,43 – 1,09*Taux d’intérêt). Puis nous avons introduit dans la formule une hypothèse de taux d’intérêt de 2,7% (OAT France 10 ans, qui vaut 2,1% actuellement). Cette hypothèse de taux correspond à la moyenne observée depuis le lancement de l’€ début 1999. Elle est cohérente avec le retour d’une inflation positive, mais conforme à ce qui a été observé depuis 23 ans, c’est à dire très contenue. Le PER qui découle de cette hypothèse de taux est supérieur de 10% au niveau actuel : cela signifie que la baisse du PER du CAC 40 a été excessive.
Au total, l’application d’une réduction de 18 % sur les bénéfices, à un PER théorique supérieur de 10% au niveau actuel, induit un CAC 40 théorique de 5 700 points environ, soit 8% en dessous du niveau actuel du cours de cet indice. Ce niveau va devenir un repère important pour les prochains mois. Mais nous ne doutons pas que les prix descendront probablement très significativement en deçà de ce niveau au premier trimestre 2023.
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 850 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux des obligations d’État se stabilisent au-dessus de 2% en France et 3% aux USA. L’euro se stabilise un peu en deçà de la parité avec le $.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a chuté cette semaine, jusque 89 $ sur le Brent. Les cours des métaux industriels baissent aussi.
Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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