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Présidentielles françaises 2017 : qui a le bon programme ?

C'est une question que l'on me pose plusieurs fois par jour : au regard des programmes économiques des candidats à la Présidentielle de 2017, pour qui faut-il voter ? Malheureusement, même si elles s'améliorent progressivement, les mesures proposées montrent à quel point la classe politique française est décalée par rapport à la gravité de la situation économique nationale.


Marc Touati
Marc Touati
Commençons par le Front de gauche. Son programme, s'il était appliqué, plongerait la France dans un chaos inextricable… Ainsi, pour solutionner les problèmes hexagonaux, les mesures préconisées par Jean-Luc Mélenchon s'inscrivent dans la lignée du Parti communiste des années 1970. En effet, il veut taxer les gros revenus pour payer la dette publique, obliger les institutions financières à détenir des titres de ladite dette, imposer les exilés fiscaux, augmenter l'impôt sur la fortune et l'impôt sur les revenus du capital. Il serait bon de rappeler au fils spirituel de Georges Marchais que les niveaux d'imposition des entreprises, du capital et des revenus font déjà partie des plus élevés du monde. Leur augmentation ne fera qu'accroître les flux d'investissements et les créations d'emplois à l'étranger. Elle casserait la croissance. Mais ce n'est pas tout. Le Front de gauche prône aussi l'ingérence de l'État dans la gestion des entreprises françaises. Il pourrait mettre son veto à certaines décisions stratégiques – par exemple les investissements à l'étranger –, voire réorganiser certaines entreprises en coopératives. Formidable ! Ce serait le retour des kolkhozes, si chers à Staline et Khrouchtchev ! Verdict : 1 sur 10 pour M. Mélenchon, le zéro étant évité grâce à la création d'un grand établissement public de recherche technologique et industrielle.

Un peu plus haut sur l'échelle de la rationalité économique, et sans difficulté, nous trouvons le programme des Verts. Parmi les perles, notons la réduction du temps de travail moyen, l'instauration d'un revenu inconditionnel et une nouvelle protection sociale généralisée. Avec quel financement ? Personne ne le sait. Alors que les 35 heures ont prouvé leur inefficacité depuis une quinzaine d'années, le passage à 32 heures aggraverait encore la situation. Seule mesure audacieuse et viable d'EE-LV, la mutualisation des dettes publiques de la zone euro, avec la création d'Eurobonds (obligations fédérales de l'UEM). Malheureusement, vu l'état actuel de la zone euro, cette réalisation paraît très peu probable. Conclusion : 3 sur 10 pour les Verts.

Une note identique peut s'appliquer au programme du Front National. Et ce principalement parce qu'il défend la fin de l'euro et le retour au franc. Pour ce faire, il imposerait le contrôle des changes et la fermeture partielle des frontières économiques, sans oublier la monétisation massive de la dette publique par la Banque de France. Ces mesures, dont le seul mérite est leur cohérence, entraîneraient la France et la zone euro dans un véritable trou noir, bien plus dramatique que le Brexit. Car ne l'oublions pas, si le Royaume-Uni dispose d'une croissance structurelle de 2,3 %, celle de la France n'est que de 0,8 %. Un Fraxit plongerait clairement la France dans une récession d'au moins deux ans. Pour couronner le tout, cette sortie engendrerait l'explosion de la zone euro. Ses anciens membres devraient, pour la plupart, chercher à financer leurs déficits en dehors des marchés traditionnels. Certains se tourneraient sans doute vers les seuls pays disposant aujourd'hui de liquidités importantes, ceux du monde émergent. Toujours à l'affût des bonnes opportunités, la Chine par exemple, pourrait saisir l'occasion d'investir massivement en Europe. Face à une telle menace, de domination, les États-Unis ne resteraient évidemment pas les bras croisés, y compris militairement… Le Front national, tout comme le Front de gauche d'ailleurs, ne propose pas la fin d'un monde, mais la fin du monde…

Analysons maintenant le programme des partis dits de gouvernement.

Commençons par le Parti socialiste. Il veut accentuer la lutte contre l'évasion et la fraude fiscale. D'accord ! Il promet de fusionner la contribution sociale généralisée (CSG) et l'impôt sur le revenu dans un impôt sur le revenu individualisé, prélevé à la source. Pourquoi pas ? Mais rien n'est dit sur le niveau de cet impôt. Donc attention à la tentation du toujours plus d'impôts « à la Mélenchon » ! D'autant que le PS souhaite créer environ 600 000 emplois publics d'ici 2020. Son volet européen sauve le programme du PS. Il propose, en effet, de réorienter le rôle de la Banque centrale européenne pour privilégier l'emploi et la croissance, favoriser une parité plus équilibrée de l'euro vis-à-vis du dollar et du yuan, et mettre en place des euro-obligations (eurobonds) afin de mutualiser la dette européenne. Ces trois mesures paraissent opportunes. Reste à savoir si la France à nouveau dirigée par le PS aurait le poids politique pour les imposer… Au total, je créditerai donc le programme des socialistes d'un 5 sur 10.

Aux centristes de l'UDI j'accorderai un 6 sur 10, car elle propose la simplification et l'adaptation du code du travail aux réalités économiques afin de faciliter les embauches et améliorer la compétitivité. On attend néanmoins un peu plus de précisions. L'UDI annonce aussi une baisse des dépenses publiques de fonctionnement. C'est bien, mais on aimerait une vraie refonte du secteur public français.

Et les Républicains ? Tout dépendra évidemment du gagnant de la primaire. Pour le moment, le programme de François Fillon apparaît le plus proche de la thérapie de choc que je préconise pour sauver l'économie française. La seule question est de savoir s'il en aura le courage. Je le créditerai néanmoins d'un 7/10, tout comme celui de Bruno Le Maire (qui est le seul à prôner la baisse de la CSG, comme je le fais depuis des années), contre 6/10 pour le programme d'Alain Juppé, qui paraît peu ambitieux sur le front économique. Enfin, 7/10 également pour le programme de Nicolas Sarkozy, qui reste d'ailleurs proche de la rupture annoncée en 2007, mais que nous attendons toujours…

Le grand problème est qu'après vingt ans d'immobilisme économique, nous n'avons plus le temps d'attendre…

Marc Touati
Economiste.
Président du cabinet ACDEFI (premier cabinet de conseil économique et financier indépendant).

www.acdefi.com


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Mercredi 12 Octobre 2016




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