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Point conjoncture CGPME de novembre 2013

L’Union européenne a fêté en toute discrétion, le 1er novembre dernier, le 20ème anniversaire de l’entrée en vigueur du traité de Maastricht. Et pour cause : la zone euro se trouve actuellement dans une situation telle que le moindre choc risquerait de mener à son éclatement.


Ce traité, constitutif de l’Union européenne, institue une limite de 3 % pour le déficit public et de 60 % pour la dette publique de chaque Etat membre. Force est de constater que ces objectifs sont aujourd’hui difficiles à tenir. Les autorités politiques des différents pays de l’Union n’ont, en effet, pas saisi l’opportunité qu’offraient ces seuils, pour mettre en place des réformes structurelles et ainsi opérer une convergence économique entre les Etats. A la place, chaque autorité politique a profité de la sécurité qu’apportait à l’époque l’Union européenne pour continuer à mettre en oeuvre sa politique économique, chacun suivant son modèle et sans remise en question.

Le résultat, nous le vivons aujourd’hui : la politique économique mise en oeuvre actuellement au niveau européen est totalement contre productive. La plupart des Etats appliquent simultanément des plans de rigueur alors même que leurs taux de croissance sont au mieux atones. Le report de l’investissement des entreprises et la démoralisation des agents économiques sont les premières conséquences de cette politique.

La sanction n’a d’ailleurs pas tardée à tomber en ce qui concerne la France : l’agence de notation Standard & Poor’s a dégradé notre note souveraine. Celle-ci passe de AA+ à AA. Pour expliquer sa décision, l’agence estime « que les réformes engagées dans les domaines de la fiscalité, du secteur des biens et services et du marché du travail n’amélioreront pas sensiblement les perspectives de croissance de la France à moyen terme ».

Les prochaines menaces de l’Union sont déjà à sa porte : la déflation, que la Banque Centrale Européenne tente de retarder en abaissant une nouvelle fois son taux directeur, et la faillite de la France.


Croissance : recul du PIB au troisième trimestre

Au troisième trimestre le PIB a reculé de 0,1 % après une hausse de 0,5 % au deuxième trimestre.
Plusieurs facteurs expliquent ce repli. Tout d’abord, les dépenses de consommation des ménages ont fortement ralenti (+0,2 % après +0,4 % au deuxième trimestre). De même, l’investissement des entreprises a reculé de 0,6 % (après +0,1 %) : mise à part la pause observée au deuxième trimestre, l’investissement des entreprises n’a quasiment jamais cessé de reculer depuis début 2012. Enfin, la contribution du commerce extérieur à la croissance chute nettement (-0,7 %).
Pour l’année 2013, la croissance est estimée à 0,1 %, soit la deuxième année consécutive de croissance atone.

Baisse du déficit budgétaire

Au 30 septembre, le déficit budgétaire s’établit à 80,8 milliards d’euros soit une baisse de 4,9 % sur un an. La forte hausse des recettes budgétaires (+6,8 %) a été soutenue par la progression des recettes fiscales (+7,5 %) : les recettes de l’impôt sur les sociétés continuent de s’accroitre nettement (+26 %). Parallèlement, les dépenses ont progressé moins vite que les recettes (+3,5 % sur un an).

Dégradation du déficit extérieur au troisième trimestre

Au troisième trimestre, le déficit du commerce extérieur atteint 16,1 milliards d’euros soit une hausse de 13,2% par rapport au trimestre précédent et de 2,6 % sur un an. Le repli des exportations (-1,8 % après +0,9 %) est lié au recul des ventes automobiles et de la plupart des produits manufacturés. En particulier, les ventes vers l’union européenne ralentissent nettement (+0,3 % après +3,1 %) et la réduction des exportations vers les pays tiers s’accélère (-1 % contre -0,4 %). Les importations augmentent de nouveau (+0,7 % après +0,4 %) du fait, notamment, de la hausse des approvisionnements énergétiques.

Baisse des prix en septembre : la plus forte depuis novembre 2009

En octobre, l’indice des prix à la consommation (IPC) recule une nouvelle fois (-0,1 % après -0,2 % en septembre) du fait du repli des prix de l’énergie ont reculé de 1,7 % et en particulier de celui des produits pétroliers (-2,9 %). Sur un an, la hausse des prix continuent de ralentir nettement depuis juillet dernier (+0,6 % en octobre après +0,9 % en septembre et +1,1 % en juillet).

Ménages

En octobre, le moral des ménages s’est stabilisé : l’indicateur se situe au même niveau qu’en septembre, soit 15 points en dessous de sa moyenne de longue période. Par conséquent, ces deux mois consécutifs de stagnation brisent la dynamique d’amélioration du moral des ménages, débutée au troisième trimestre.

Les ménages sont un peu moins nombreux à estimer que le chômage continuera de s’accroître au cours des prochains mois. Néanmoins, le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi reste élevé : en septembre, 4,8 millions de personnes étaient inscrites en catégories A, B, C (+7,3 % sur un an) et la seule catégorie A comptait 3,3 millions de personnes (+8,1 % sur un an).

Par conséquent, la consommation traduit la prudence des ménages (-0,1 % en septembre) : la hausse des achats d’automobiles (+1 % contre -0,4 % en septembre) est compensée par le repli des dépenses en textile (-0,8 % après +1,1 % en septembre). Les dépenses en énergie continuent de se réduire au même rythme qu’en septembre (-0,7 %). Au cours du troisième trimestre, les dépenses de consommation des ménages ont fortement ralenti (+0,2 % après +0,4 % au deuxième trimestre).

Entreprises

En octobre, le climat des affaires se stabilise après cinq mois consécutifs d’amélioration : l’indicateur, tout secteur confondu, demeure inférieur de cinq points à sa moyenne de longue période. L’activité des entreprises est contrastée suivant les secteurs. Alors que le chiffre d’affaires s’améliore dans l’industrie, il se réduit sensiblement dans les services.

Les difficultés sont toujours nombreuses en octobre. En premier lieu, l’activité ralentit du fait de la baisse de la consommation des ménages. Par conséquent, les stocks s’accumulent : au 3ème trimestre, la contribution des stocks à la croissance est de 0,5 % (après +0,1 %), ce qui augure un ralentissement de la production au cours des prochains mois. D’ores et déjà, la production marque le pas au troisième trimestre (-0,3 %) après un deuxième trimestre dynamique (+0,9%). Surtout, le recul est quasiment généralisé à tous les secteurs (-1 % dans l’industrie manufacturière ; -0,1 % dans les services marchands). En outre, au 2ème trimestre, le taux de marge des entreprises est évalué à 28,2 %, l’un des taux les plus bas depuis 1985. Enfin, les défaillances d’entreprises sont toujours très nombreuses : entre janvier et août, 41 531 entreprises ont fait faillite soit 3 % de plus qu’à la même date en 2012. Cumulées sur 12 mois, les défaillances s’élèvent à 62 206 entreprises.

Par conséquent, du fait de l’opacité qui caractérise le climat des affaires actuel, tant en termes d’activité économique que d’environnement fiscal, les industriels estiment que l’investissement dans leur secteur diminuerait de 7 % en 2013 et de 2% en 2014. L’investissement total des entreprises se replie fortement (-0,6 %) après la pause observée au deuxième trimestre.

Parallèlement, les encours de crédits aux entreprises se redressent en septembre (0,4 %, après - 0,1% en août) : le repli des encours des crédits de trésorerie s’atténuent (- 4,3 %, après - 6,1 %) du fait de l’augmentation des utilisations de comptes ordinaires débiteurs (découverts), tandis que la croissance des crédits à l’investissement se maintient (1,9 %, comme en août) (1).

L’industrie

En octobre, le climat des affaires est quasiment stable : l’indicateur correspondant gagne un point mais demeure inférieur de deux points à sa moyenne de longue période.
Les carnets de commandes continuent de se regarnir. Le chiffre d’affaires s’est fortement accru en août (+1,7 %) du fait, notamment du rattrapage opéré dans l’industrie automobile (+7,6 % en aout contre -5,7 % en juillet). Le chiffre d’affaires de l’industrie est cependant stable sur trois mois (-0,1 %).

En septembre, la production industrielle s’est repliée de 0,5 % : quasiment tous les secteurs sont touchés. En particulier l’industrie manufacturière a vu sa production reculer de 0,7 % en un mois (après +0,9 % en août). Pour l’ensemble du troisième trimestre, la production industrielle se replie de 1,4 % (-2 % pour la seule industrie manufacturière). Les chefs d’entreprise estiment que la production du secteur devrait s’améliorer en octobre après la contre performance de septembre. Par ailleurs, le taux d’utilisation des capacités de production est quasiment stable mais demeure inférieur à sa moyenne de longue période (81 % au troisième trimestre contre 85 % en moyenne).

Cependant, les perspectives générales de production s’améliorent fortement : pour la première fois depuis juillet 2011, l’indicateur correspondant est supérieur à sa moyenne de longue période.

Le commerce

En octobre, le climat des affaires marque le pas après la forte progression observée en septembre : l’indicateur perd deux points et se situe juste en dessous de sa moyenne de longue période.

Les ventes au cours de ces derniers mois se sont stabilisées. Elles sont encore jugées comme inférieures à la normale. La situation est cependant contrastée suivant les secteurs. Le chiffre d’affaires dans le commerce de détail continue de s’accroitre (+1,1 %) au cours des trois derniers mois. En revanche, la hausse du chiffre d’affaires dans le commerce de gros est plus modeste (+0,6%) et celui réalisé dans le commerce et la réparation d’autos accuse de nouveau une légère baisse au cours de la période (-0,4 %).

Pour les mois à venir, les commerçants anticipent une dégradation des ventes pour la première fois depuis cinq mois. Etant donné que les stocks se sont alourdis, les chefs d’entreprise envisagent de réduire les commandes auprès de leurs fournisseurs.

Les services

En octobre, le climat des affaires est quasiment stable après cinq mois consécutifs d’amélioration : l’indicateur correspondant perd un point et se situe 7 points en dessous de sa moyenne.
Le chiffre d’affaire réalisé dans les différents secteurs se détériore : le chiffre d’affaires réalisé dans les services aux ménages s’est nettement dégradé (-0,7 % sur trois mois) tout comme celui réalisé dans le secteur du soutien aux entreprises (-0,6 % sur trois mois).

Pour les prochains mois, les chefs d’entreprise sont assez pessimistes et anticipent une légère dégradation de l’activité qui est toujours considérée comme inférieure à la normale.

(1) Données Banque de France

CGPME.fr

Lundi 9 Décembre 2013




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