Marc Touati
L'enchaînement des évènements est presque parfait : d'abord, nous avons appris qu'à l'exception de 8 d'entre eux, tous les ministres actuels de la République française n'ont quasiment pas de patrimoine, voire qu'ils ont du mal à joindre les deux bouts. Quelle tristesse ! Le lendemain, ce fut au tour de Jérôme Cahuzac de faire son mea culpa avec des larmes de crocodiles particulièrement pathétiques et bien peu crédibles. Enfin, avec un aplomb incroyable, Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie pour encore quelque temps, a affirmé que la France allait tenir ses engagements, que la croissance allait très vite revenir et que les déficits publics allaient fondre. En un mot : formidable !
Seulement voilà, avec les prévisions économiques du gouvernement (celui-ci comme ses prédécesseurs d'ailleurs), c'est un peu toujours la même rengaine : on aimerait bien y croire, mais chacun sait que les promesses ne seront pas tenues.
Ainsi, dès 2013, en s'obstinant à annoncer une croissance de 0,1 % et un déficit public de 3,7 % du PIB, le gouvernement refuse d'admettre l'évidence : la récession est en train de s'aggraver et le PIB baissera d'au moins 0,3 % cette année. Le chômage continuera donc de flamber et le déficit public atteindra 4,5 %.
En fait, avec un euro à 1,30 dollar et des prélèvements obligatoires à plus de 46 % du PIB, la France n'a quasiment aucune chance de retrouver le chemin d'une croissance durablement supérieure à 1 %. C'est en cela que les prévisions d'une croissance annuelle moyenne à 2 % de 2015 à 2017 ont de quoi faire sourire, ou plutôt pleurer. C'est d'ailleurs la prévision que les différents gouvernements annoncent depuis des années pour pouvoir justifier leurs objectifs de réduction des déficits et de la dette. Or, depuis dix ans, la croissance annuelle moyenne du PIB français a été de 1 % et depuis cinq ans de 0 %. Nous sommes donc très loin du compte.
Et malheureusement, ce n'est pas en augmentant encore la pression fiscale, notamment en 2012 et 2013 que la croissance va revenir. Pis, il s'éloignera de plus en plus. Il faut arrêter de prendre les Français pour des enfants de cœur : la croissance ne tombe pas du ciel. Or, rien n'est prévu pour la restaurer dans les prochains trimestres.
De même, lorsque le gouvernement nous promet une baisse des dépenses publiques, est-il encore crédible ? L'an passé par exemple, en dépit d'un engagement gouvernemental d'une stagnation des dépenses de fonctionnement de la puissance publique, ces dernières ont augmenté de 9,4 milliards d'euros, soit une progression de 2,5 %.
Quant à la dette publique, si déjà le gouvernement annonce officiellement qu'elle atteindra plus de 94 % du PIB en 2014, cela signifie qu'il faut d'ores et déjà se préparer au franchissement de la barre des 100 % l'an prochain.
Autrement dit, à côté de ses déficits publics et commerciaux, la France pâtit aussi d'un déficit de crédibilité.
Pour le moment, ce dernier ne porte pas trop à conséquence dans la mesure où les taux d'intérêt des obligations d'Etat restent faibles. Cependant, lorsque les investisseurs vont vraiment réaliser l'ampleur du décalage entre les promesses et la réalité, la sanction risque d'être lourde. Les taux d'intérêt obligataires se tendront alors nettement (vers les 4 % pour le taux à dix ans), ce qui ne manquera pas d'aggraver la récession et de remettre la réalisation des prévisions du gouvernement aux calendes grecques…
Si la France n'est pas encore la Grèce, elle en prend clairement le chemin…
Plus que jamais la pétition www.SauvezLaFrance.com est une véritable nécessité. Elle fonctionne déjà très bien. Mais l'omerta française et les ravages du politiquement correct en limite encore la portée. Ce n'est certes qu'une question de temps, mais le problème est que d'ici l'automne prochain, il sera déjà trop tard et la France ne pourra plus éviter le chaos. Avouons que cela serait vraiment dommage...
Marc Touati
Economiste.
Président du cabinet ACDEFI (premier cabinet de conseil économique et financier indépendant).
www.acdefi.com
Seulement voilà, avec les prévisions économiques du gouvernement (celui-ci comme ses prédécesseurs d'ailleurs), c'est un peu toujours la même rengaine : on aimerait bien y croire, mais chacun sait que les promesses ne seront pas tenues.
Ainsi, dès 2013, en s'obstinant à annoncer une croissance de 0,1 % et un déficit public de 3,7 % du PIB, le gouvernement refuse d'admettre l'évidence : la récession est en train de s'aggraver et le PIB baissera d'au moins 0,3 % cette année. Le chômage continuera donc de flamber et le déficit public atteindra 4,5 %.
En fait, avec un euro à 1,30 dollar et des prélèvements obligatoires à plus de 46 % du PIB, la France n'a quasiment aucune chance de retrouver le chemin d'une croissance durablement supérieure à 1 %. C'est en cela que les prévisions d'une croissance annuelle moyenne à 2 % de 2015 à 2017 ont de quoi faire sourire, ou plutôt pleurer. C'est d'ailleurs la prévision que les différents gouvernements annoncent depuis des années pour pouvoir justifier leurs objectifs de réduction des déficits et de la dette. Or, depuis dix ans, la croissance annuelle moyenne du PIB français a été de 1 % et depuis cinq ans de 0 %. Nous sommes donc très loin du compte.
Et malheureusement, ce n'est pas en augmentant encore la pression fiscale, notamment en 2012 et 2013 que la croissance va revenir. Pis, il s'éloignera de plus en plus. Il faut arrêter de prendre les Français pour des enfants de cœur : la croissance ne tombe pas du ciel. Or, rien n'est prévu pour la restaurer dans les prochains trimestres.
De même, lorsque le gouvernement nous promet une baisse des dépenses publiques, est-il encore crédible ? L'an passé par exemple, en dépit d'un engagement gouvernemental d'une stagnation des dépenses de fonctionnement de la puissance publique, ces dernières ont augmenté de 9,4 milliards d'euros, soit une progression de 2,5 %.
Quant à la dette publique, si déjà le gouvernement annonce officiellement qu'elle atteindra plus de 94 % du PIB en 2014, cela signifie qu'il faut d'ores et déjà se préparer au franchissement de la barre des 100 % l'an prochain.
Autrement dit, à côté de ses déficits publics et commerciaux, la France pâtit aussi d'un déficit de crédibilité.
Pour le moment, ce dernier ne porte pas trop à conséquence dans la mesure où les taux d'intérêt des obligations d'Etat restent faibles. Cependant, lorsque les investisseurs vont vraiment réaliser l'ampleur du décalage entre les promesses et la réalité, la sanction risque d'être lourde. Les taux d'intérêt obligataires se tendront alors nettement (vers les 4 % pour le taux à dix ans), ce qui ne manquera pas d'aggraver la récession et de remettre la réalisation des prévisions du gouvernement aux calendes grecques…
Si la France n'est pas encore la Grèce, elle en prend clairement le chemin…
Plus que jamais la pétition www.SauvezLaFrance.com est une véritable nécessité. Elle fonctionne déjà très bien. Mais l'omerta française et les ravages du politiquement correct en limite encore la portée. Ce n'est certes qu'une question de temps, mais le problème est que d'ici l'automne prochain, il sera déjà trop tard et la France ne pourra plus éviter le chaos. Avouons que cela serait vraiment dommage...
Marc Touati
Economiste.
Président du cabinet ACDEFI (premier cabinet de conseil économique et financier indépendant).
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