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One way

Lettre du 11 juin 2021 rédigée par Eric Galiègue - VALQUANT.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
Le suivi et l’interprétation des actualités est très frustrante depuis quelques mois. Evidemment, tout investisseur se doit de suivre les actualités, qu’elles proviennent de la sphère réelle ou de la sphère financière. Suivre les actualités pour les interpréter, selon leur impact positif ou négatif pour le scénario de marché. Pourtant, c’est la règle du « one way » qui aujourd’hui domine.
C’est l’interprétation favorable et donc haussière des actualités, qui induit la hausse du prix des obligations, des actions, et des matières premières. Une seule direction, sens unique : la hausse. Cette semaine encore, le syndrome du « one way » a été impressionnant au sujet de l’inflation. Si le chiffre publié avait été inférieur aux attentes, les taux auraient baissé et les actions auraient monté sur l’anticipation d’une poursuite ou d’une amplification des politiques monétaires ultra généreuses. Comme le chiffre a été supérieur au consensus, la nature transitoire du phénomène et le fait que la hausse des prix se rapproche de son pic, ont justifié que les taux baissent et que le cours des actions monte… A nouveau, une même information peut être interprétée différemment selon la situation de liquidité du système. L’image des investisseurs ivres de liquidités et incapables de discerner le positif du négatif est très juste. Quand même, la hausse des prix a atteint 5% en un an aux USA, et est significativement supérieure aux attentes du consensus (4,7%). Il en est de même pour le core CPI, qui ne prend pas en compte les composantes les plus volatiles de l’indice : +3,8% vs 3,4% attendu et 3% le mois précédent. Même si effectivement la nature transitoire du phénomène ne fait aucun doute, et que la hausse des prix va ralentir probablement à partir du mois prochain aux USA, et revenir vers 2% en 2022, cette inflation a bien été payée par les consommateurs. Elle a réduit leur pouvoir d’achat et va les inciter à réclamer des hausses de salaire. François Mitterrand, qui n’était pas un grand économiste et encore moins un homme de marché, a eu néanmoins ce bon mot : « L’inflation, impôt des pauvres et prime des riches, est l’oxygène du système. Regardez-le qui s’époumone ». On pourrait deviser longtemps le sens de cette citation, mais il y a du vrai dans l’évocation de « l’impôt des pauvres » et du faux (aujourd’hui) dans la « prime des riches », car les taux d’intérêt versés aux « riches » (détenteurs d’obligations) sont très inférieurs actuellement à l’inflation… Quant à savoir si c’est « l’oxygène du système », c’est aussi probablement très juste, dans la mesure ou les politiques monétaires actuelles ont pour objectif ultime d’augmenter le taux d’inflation (jusque 2% en Europe) plutôt que de lutter contre la hausse des prix comme au cours des « années Mitterrand » (années 80).
Les marchés croient aveuglément à ce que leurs disent les banques centrales, surtout quand cela sert leur intérêt. Évidemment, il ne faut jamais s’opposer aux banques centrales, dont on aura bien compris qu’elles détiennent le pouvoir absolu. Et pourtant… Aujourd’hui, en cas de remise en cause même partielle de la nature transitoire de l’inflation, le potentiel de baisse de marchés est important, voire considérable. Elle induirait un changement radical d’anticipation du taux d’inflation, même sans imaginer le retour de l’hydre inflationniste. Cela aurait pour effet d’affecter fortement le marché des obligations, avec une montée en chandelle des taux. Les rémunérations des obligations souveraines remonteraient vers 1,5 - 2 % en France, 3% et plus aux USA. Surtout, le doute serait jeté sur la capacité des banques centrales à mener des politiques monétaires pertinentes. La volatilité gagnerait dans ce cas les taux de change. Mais aujourd’hui, réjouissons-nous ! La BCE révise en forte hausse ses hypothèses de croissance et d’inflation (1,9% et 1,5% pour 2021 et 2022) et ne juge pas utile de même évoquer une possible réduction de son Quantitative Easing. Il déverse toujours dans le système un flot d’€ nouveaux équivalent à 10% du PIB de la zone € en rythme annuel. C’est Noël en juin. Aux USA, l’inflation est à 5%, la croissance en volume va dépasser 6% en 2021, et les taux à 1,5%, c’est Byzance. Pourvu que ça dure.




Investisseurs : 5 990 points est actuellement le niveau au-delà duquel nous recommandons de sous pondérer les actions au maximum.

Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations a baissé aux USA, et ont perdu quelques fractions en Europe.

Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole progresse au-delà de 70$ le baril, le cours du suivre a baissé de 2%.




Vendredi 11 Juin 2021




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