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Ne pas oublier « le reste »

La cécité des marchés financiers aux informations politiques de notre suivi de l’actualité est impressionnante. On peut même en venir à se poser la question de l’utilité de ce type de suivi.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
Plusieurs de nos clients nous le font légitimement savoir. L’insensibilité des marchés à des nouvelles que l’on peut considérer comme défavorables ne concerne pas que la politique ou la géopolitique. Elle concerne aussi l’économique : l’annonce hier de la révision en baisse considérable de la croissance aux USA (de 0,1 à -1 % !) n’a suscité aucune réaction mesurable, même à très court terme, s’agissant d’une nouvelle qui était de toute façon relativisée par les conditions météos extrêmes du début d’année…

Une part importante de notre activité consiste en la mesure des risques. Et le premier d’entre tous, c’est bien sûr le risque d’une baisse profonde des cours des actions. C’est ce que nous voulons éviter pour nos clients, en n’étant pas investi au moment où ce phénomène se réalisera. Nous savons pertinemment qu’une baisse profonde des cours va se produire dans le futur. L’analyse approfondie du passé, la mise en œuvre de modèles descriptifs des comportements passés, est nécessaire, mais pas suffisante. Nous savons comment et pourquoi le prix des actions européennes a subi une baisse de plus de 15 % en rythme annuel 7 fois au cours des 30 dernières années. La dernière date de 2011-2012. Elle avait pour cause la crise de la dette souveraine de certains pays européens et le risque systémique d’éclatement de la zone €. Nous pensons que la prochaine crise financière pourrait avoir une origine similaire. Depuis un mois environ, de nombreuses informations montrent que ce risque augmente. Nous devons en faire part à nos clients, quand bien même le marché n’a aucunement réagi.

1/ Bien plus que le niveau insuffisant de croissance moyenne en Europe, la divergence économique entre pays membres de l’Union est impressionnante et s’accentue. Il y a bien sûr la divergence France - Allemagne, mais aussi Pays-Bas – Allemagne, ou encore Portugal – Allemagne, ou Italie – Allemagne, au titre du premier trimestre 2014.

2/ Le cas de la France reste très compliqué. La conjoncture économique est congelée, et le risque de lourde rechute est réel, notamment au regard du scandale « bygmalion » révélé cette semaine. Le choc auprès de la classe politique est majeur ; il l’est surtout pour l’ensemble des citoyens. Comment, dans un tel contexte, envisager une reprise économique fondée, par essence, sur la confiance dans le futur ? Ces évènements nauséabonds viennent accroître encore l’écart entre la France et l’Allemagne.

3/ La poussée des extrémistes et des anti-européens au Parlement était anticipée et ne surprend personne. Les règles de la gouvernance européenne sont telles que les partis « classiques » pourront, le cas échéant, s’unir pour faire barrage aux anti-européens. Pourtant, il reste une inconnue majeure : la nomination du Président de la Commission. La situation à ce titre est très compliquée et le cadre de cette lettre ne permet pas de le détailler, mais le risque d’une crise institutionnelle de l’Europe est possible à court terme. Cela montre aussi que l’Europe doit se réformer, en profondeur…

4/ Pendant ce temps, la Russie a, coup sur coup, négocié un gigantesque contrat gazier avec la Chine, et signé hier le traité de création de l’Union Eurasienne avec la Biélorussie et le Kazakhstan. Une façon de montrer que la Russie est puissante, et saura, le moment venu, affronter l’Europe sur le terrain ukrainien…

Nous savons tous que le marché est suspendu au rendez-vous majeur du 5 juin avec la BCE. Ce n’est pas parce que la dimension monétaire est cruciale aujourd’hui, qu’il ne faut pas oublier « le reste ».

Eric Galiègue
VALQUANT

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Mardi 3 Juin 2014




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