Paul Jorion
Le putsch a consisté à confier le pouvoir en Grèce et en Italie à des gouvernements d’unité nationale dirigés par des banquiers, et appliquant le programme hayékien (ou « friedmanien », c’est la même chose) : dérégulation, privatisations, démantèlement de l’État-providence. Programme démenti par les faits – faut-il le rappeler ? – depuis 2008.
Comment a réagi le marché des capitaux à ce « scénario de rêve » ? Le taux obligataire dix ans en Italie a repassé hier la barre des 7%, tandis que le taux grec plane toujours autour des 28 %. De tels taux sont bien entendu insoutenables. Autrement dit, et l’on ne peut que s’en réjouir, le putsch a d’ores et déjà échoué.
Que s’est-il passé ? Rien d’autre que la confirmation que « les marchés » font eux aussi partie de ces faits qui démentent le programme ultralibéral depuis 2008. Pourquoi, parce que « les marchés », ne sont rien d’autre que l’incarnation de la loi du profit, qui est rationnelle à sa façon et est sans pitié pour ce qui contrevient à sa logique, à savoir qu’il n’y a pas d’argent à faire de cette manière-là.
Me revient en mémoire, un bout de conversation avec un banquier à qui j’avais été opposé dans un débat radiophonique et qui m’avait décontenancé en étant d’accord avec moi sur absolument tous les points. Je lui avais alors demandé dans le couloir qui nous conduisait vers la sortie ce qui déterminerait selon lui le basculement de notre système économique vers celui qui prendrait sa suite. Sa réponse : « Quand les marchés auront déterminé que l’ancien n’est plus rentable ! »
Les marchés sont sans pitié vous dis-je, et le moment prédit par mon banquier d’interlocuteur est apparemment venu.
Taux obligataire à dix ans italien
Comment a réagi le marché des capitaux à ce « scénario de rêve » ? Le taux obligataire dix ans en Italie a repassé hier la barre des 7%, tandis que le taux grec plane toujours autour des 28 %. De tels taux sont bien entendu insoutenables. Autrement dit, et l’on ne peut que s’en réjouir, le putsch a d’ores et déjà échoué.
Que s’est-il passé ? Rien d’autre que la confirmation que « les marchés » font eux aussi partie de ces faits qui démentent le programme ultralibéral depuis 2008. Pourquoi, parce que « les marchés », ne sont rien d’autre que l’incarnation de la loi du profit, qui est rationnelle à sa façon et est sans pitié pour ce qui contrevient à sa logique, à savoir qu’il n’y a pas d’argent à faire de cette manière-là.
Me revient en mémoire, un bout de conversation avec un banquier à qui j’avais été opposé dans un débat radiophonique et qui m’avait décontenancé en étant d’accord avec moi sur absolument tous les points. Je lui avais alors demandé dans le couloir qui nous conduisait vers la sortie ce qui déterminerait selon lui le basculement de notre système économique vers celui qui prendrait sa suite. Sa réponse : « Quand les marchés auront déterminé que l’ancien n’est plus rentable ! »
Les marchés sont sans pitié vous dis-je, et le moment prédit par mon banquier d’interlocuteur est apparemment venu.
Taux obligataire à dix ans italien
© Bloomberg
Taux obligataire à dix ans grec
© Bloomberg
(*) Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions.
Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez.
Votre soutien peut s’exprimer ici :
www.pauljorion.com/blog/?page_id=647
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