Décidément, la vie n’est pas un long fleuve tranquille sur les marchés financiers. Deux ans après le déclenchement de la crise sanitaire, l’Europe est confrontée à un évènement majeur, dont tout le monde considère qu’il va entraîner des conséquences majeures et durables. Évidemment, l’actualité est dominée par le stress de la guerre en Europe de l’Est. Nous ne reviendrons pas sur ces événements et les tentatives de raisonner le Maitre du Kremlin. Manifestement, cette guerre ne va pas durer quelques jours, même si nous appelons de tous de nos vœux un règlement rapide et surtout l’arrêt des combats et la fin de l’escalade entre la Russie et l’Occident. Le sujet est ici de tenter de mesurer l’impact de cette crise sur les cours du CAC 40. Plusieurs points nous semblent utile à présenter.
1/ Le choc pétrolier va être important.Il faut être lucide, et admettre que le choc pétrolier, s’il dure plus que quelques jours ou quelques semaines, va être important. A 115 $ le baril avec un € à moins de 1,11$, le prix du baril en euros n’a jamais été aussi élevé. La « facture pétrolière » pour la zone € qui ne produit pas de pétrole, augmente considérablement. Rappelons-le, la facture pétrolière annuelle de la France a varié au cours de la décennie passée de 10 à 55 Mds€. Il est évident qu’il faut envisager pour 2022 le dépassement du haut de la fourchette, soit près de 3% du PIB. Le calcul est facile à faire : si le prix moyen annuel du pétrole augmente de 50% en 2022, ce qui sera le cas s’il reste au-delà de 100$ le baril, l’impact négatif sera de l’ordre de 1% à 1,5% du PIB. Cela ne signifie pas forcément une baisse de 1% à 1,5% des prévisions de croissance, mais l’impact négatif sera significatif. Il faut rajouter à cette mesure l’impact de la hausse des prix du gaz, qui est lui aussi important. Le pire serait un arrêt des livraisons russes. Dans ce cas de figure malheureusement probable, il est difficile d’imaginer les répercussions qu’une pénurie physique de gaz aurait sur ses trois usages (chauffage, industrie, production d’électricité) …
2/ Les sanctions contre la Russie vont affecter marginalement la France, mais plus significativement l’Allemagne, dont l’industrie souffre déjà de l’effet des désorganisations logistiques causées par la guerre en Ukraine et d’une façon générale dans les pays d’Europe Centrale ou elle a considérablement développé ses achats. L’Italie entretient aussi des relations commerciales significatives avec la Russie. Directement ou indirectement, le cout des sanctions pour l’économie de la zone € et surtout ses entreprises, sera significatif.
3/ Le choc sur la consommation des ménages et l’investissement des entreprises risque d’être important aussi. C’est cette fois ci la psychologie qui est le vecteur des forces récessives : qui aujourd’hui veut consommer ou investir lors qu’on apprend qu’un missile est tombé sur le site nucléaire le plus important d’Ukraine ? Ou lorsqu’on écoute le Président Zelensky déclarer qu’après l’Ukraine, La Russie s’en prendra aux pays baltes ? Il est très probable que les mesures de la confiance du consommateur ou du climat des affaires vont porter les traces de la guerre en Ukraine.
Mais tout n’est pas complétement noir dans le ciel politique, financier et monétaire.
Premièrement, face à cette adversité économique et financière, peut-on envisager un « remake » du Covid, à savoir des contremesures budgétaires et monétaires capables d’annuler complétement l’impact négatif de cette crise géopolitique ? Un nouveau « plan de résilience » doit être annoncé dans les prochaines jours. Le ton des banques centrales a déjà changé. Le retour du « quoi qu’il e coute » est-il possible ? Oui, dans une forme probablement différente, et cela constitue à n’en pas douter une bouée de sauvetage pour l’économie …et les marchés.
Deuxièmement, la baisse du cours de l’€, même si elle renchérit le prix du pétrole, renforce nos entreprises exportatrices et crée des effets de conversion favorables dans l’établissement de leurs comptes. La hausse du dollar devrait se poursuivre, pour une raison géopolitique évidente (l’économie américaine est faiblement touchée par la crise européenne), mais aussi pour des raisons monétaires (divergence probable des politiques monétaires).
Troisièmement, la réaction unanime de l’Union Européenne est une excellente nouvelle. La volonté allemande de réarmer et de réduire sa dépendance énergétique, va faire passer l’Allemagne dans le camp des « dépensiers ». Et faciliter une nouvelle étape de l’intégration européenne.
Il est évidemment particulièrement difficile de quantifier ces différents éléments dans une recommandation d’allocation d’actifs. Mais sous 6 250 au niveau du CAC 40, pour les profils de risque moyen et supérieur, des premiers achats peuvent être imaginés, évidemment sur des actions sélectionnées pour leur faible exposition à la crise actuelle. Les profils de risque les plus faibles ne doivent toujours pas toucher aux actions.
Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur 6 250 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations d’Etat a baissé modérément en Europe, alors qu’aux USA ils sont revenus à 1,9%. Les taux des obligations françaises est stabilisé autour de 0,4 %. Le $ a fortement progressé, de plus de 2% vs l‘€ (1 € = 1,1$).
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a dépassé les 110 $ le baril, et est au plus haut historique lorsqu’on l’exprime en €.
1/ Le choc pétrolier va être important.Il faut être lucide, et admettre que le choc pétrolier, s’il dure plus que quelques jours ou quelques semaines, va être important. A 115 $ le baril avec un € à moins de 1,11$, le prix du baril en euros n’a jamais été aussi élevé. La « facture pétrolière » pour la zone € qui ne produit pas de pétrole, augmente considérablement. Rappelons-le, la facture pétrolière annuelle de la France a varié au cours de la décennie passée de 10 à 55 Mds€. Il est évident qu’il faut envisager pour 2022 le dépassement du haut de la fourchette, soit près de 3% du PIB. Le calcul est facile à faire : si le prix moyen annuel du pétrole augmente de 50% en 2022, ce qui sera le cas s’il reste au-delà de 100$ le baril, l’impact négatif sera de l’ordre de 1% à 1,5% du PIB. Cela ne signifie pas forcément une baisse de 1% à 1,5% des prévisions de croissance, mais l’impact négatif sera significatif. Il faut rajouter à cette mesure l’impact de la hausse des prix du gaz, qui est lui aussi important. Le pire serait un arrêt des livraisons russes. Dans ce cas de figure malheureusement probable, il est difficile d’imaginer les répercussions qu’une pénurie physique de gaz aurait sur ses trois usages (chauffage, industrie, production d’électricité) …
2/ Les sanctions contre la Russie vont affecter marginalement la France, mais plus significativement l’Allemagne, dont l’industrie souffre déjà de l’effet des désorganisations logistiques causées par la guerre en Ukraine et d’une façon générale dans les pays d’Europe Centrale ou elle a considérablement développé ses achats. L’Italie entretient aussi des relations commerciales significatives avec la Russie. Directement ou indirectement, le cout des sanctions pour l’économie de la zone € et surtout ses entreprises, sera significatif.
3/ Le choc sur la consommation des ménages et l’investissement des entreprises risque d’être important aussi. C’est cette fois ci la psychologie qui est le vecteur des forces récessives : qui aujourd’hui veut consommer ou investir lors qu’on apprend qu’un missile est tombé sur le site nucléaire le plus important d’Ukraine ? Ou lorsqu’on écoute le Président Zelensky déclarer qu’après l’Ukraine, La Russie s’en prendra aux pays baltes ? Il est très probable que les mesures de la confiance du consommateur ou du climat des affaires vont porter les traces de la guerre en Ukraine.
Mais tout n’est pas complétement noir dans le ciel politique, financier et monétaire.
Premièrement, face à cette adversité économique et financière, peut-on envisager un « remake » du Covid, à savoir des contremesures budgétaires et monétaires capables d’annuler complétement l’impact négatif de cette crise géopolitique ? Un nouveau « plan de résilience » doit être annoncé dans les prochaines jours. Le ton des banques centrales a déjà changé. Le retour du « quoi qu’il e coute » est-il possible ? Oui, dans une forme probablement différente, et cela constitue à n’en pas douter une bouée de sauvetage pour l’économie …et les marchés.
Deuxièmement, la baisse du cours de l’€, même si elle renchérit le prix du pétrole, renforce nos entreprises exportatrices et crée des effets de conversion favorables dans l’établissement de leurs comptes. La hausse du dollar devrait se poursuivre, pour une raison géopolitique évidente (l’économie américaine est faiblement touchée par la crise européenne), mais aussi pour des raisons monétaires (divergence probable des politiques monétaires).
Troisièmement, la réaction unanime de l’Union Européenne est une excellente nouvelle. La volonté allemande de réarmer et de réduire sa dépendance énergétique, va faire passer l’Allemagne dans le camp des « dépensiers ». Et faciliter une nouvelle étape de l’intégration européenne.
Il est évidemment particulièrement difficile de quantifier ces différents éléments dans une recommandation d’allocation d’actifs. Mais sous 6 250 au niveau du CAC 40, pour les profils de risque moyen et supérieur, des premiers achats peuvent être imaginés, évidemment sur des actions sélectionnées pour leur faible exposition à la crise actuelle. Les profils de risque les plus faibles ne doivent toujours pas toucher aux actions.
Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur 6 250 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations d’Etat a baissé modérément en Europe, alors qu’aux USA ils sont revenus à 1,9%. Les taux des obligations françaises est stabilisé autour de 0,4 %. Le $ a fortement progressé, de plus de 2% vs l‘€ (1 € = 1,1$).
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Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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