Voilà donc annoncé le grand combat de l’année.
Il opposera la Fed à Wall Street. Alors que jusque récemment la Banque Centrale des USA apparaissait comme le meilleur soutien de Wall Street et des marchés en général, elle reprend son rôle habituel. La lecture des « minutes » (compte rendu) de la dernière réunion du comité de politique monétaire a surpris de nombreux investisseurs.
La métamorphose des membres de ce comité est majeure. Voilà que tout d’un coup ils se rendent compte que le marché du travail est tendu aux USA, et que l’inflation n‘est pas transitoire. Cela fait pourtant des mois que tout le monde est au courant de la situation, des mois que la Fed continue à mener des opérations de Quantitative Easing, qui nous semblent totalement inappropriées. Elle a ainsi contribué à la poursuite du gonflement de la bulle immobilière, qui atteint des sommets inimaginables Outre Atlantique : la hausse des prix a atteint 18,5% au troisième trimestre 2021, par rapport au troisième trimestre 2020, et 4,2% par rapport au deuxième trimestre 2021, selon l’indice des prix des logements de l’Agence fédérale de financement du logement (FHFA HPI®). Des milliers de ménages qui ont investi dans l’immobilier locatif, arrêtent de travailler pour vivre de leurs rentes, ce qui tend encore plus le marché du travail.
Les bulles immobilières sont les pires ; contrairement aux bulles des marchés d’actions, elles appauvrissent les pauvres ; elles rendent impossible l’accession à la propriété des plus jeunes et augmentent le poids des loyers dans le budget ; elles contribuent à la hausse de l’inflation via justement la hausse des loyers. La Fed a tout d’un coup changé son fusil d’épaule, et repris son rôle de père Fouettard, d’empêcheur de tourner en rond. Certains membres du comité de politique monétaire ont évoqué la possibilité d’un « monetary tightening », ou « reverse Quantitative Easing », dans les prochains mois.
Cela signifie que la Fed va chercher à se délester sur le marché d’une partie de ses 8 900 Mds d’actifs.
Cela signifie qu’elle va passer d’acheteur net de titres à vendeur net. Une hausse des taux est même désormais anticipée dès le mois de mars, c’est à dire demain matin ! C’est la douche froide pour Wall Street, qui est surprise de ce premier coup de poing reçu de cet ami devenu son pire ennemi. Les investisseurs sont groggys, mais restent debout sur le ring.
Sur le marché obligataire, la vague de hausse de taux prend de l’ampleur. Ce mouvement ressemble à celui de l’année dernière : les taux des obligations à 10 ans étaient passés de 1 à 1,74% entre début janvier et le 31 mars, avant de revenir à 1,17% en Aout, et de finir l’année à 1,5%. En terme technique le retournement haussier des taux est bien construit, sur une période suffisamment longue. La hausse actuelle devrait se poursuivre, et cette fois ci le seuil de 2% devrait être atteint assez rapidement. Rappelons que tant le niveau de croissance en volume, et que surtout la hausse des prix actuel justifient le retour des taux à leur niveau d’avant crise. Rappelons que ce taux a valu au maximum 2,5% en 2019 et 3,1% en 2018. Le retour à ces niveaux n’aurait rien de choquant selon les conditions actuelles de croissance et d’inflation. La nature profonde de cette hausse des taux est la clé du scénario. S’agit-il de la conséquence mécanique des opérations de marché, qui renchérissent le cout des taux long en raison de la hausse des couts de refinancement, ou s’agit-il d’arbitrages d’investisseurs qui choisissent de réduire leurs positions obligataires pour profiter de perspectives de rendement toujours attrayantes sur les actions ?
Comme toujours, c’est la vitesse de l’évolution qui gouvernera la tendance finale : si les taux montent trop vite, les pertes seront telles que l’ensemble des actifs financiers se mettront à baisser, y compris les actions ; si les taux montent lentement et se stabilisent sans franchir le seuil des 2%, le marché des actions pourrait en sortir indemne. La Fed détient la réponse, mais sa nouvelle posture nous semble cette fois ci sans équivoque. Une correction de 10% sur les actions nous semble très probable.
Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur à 6 458 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations d’Etat a remonté de 15 pb environ.
Tendances récentes sur les matières premières : Les cours du pétrole et du cuivre sont fermes.
Il opposera la Fed à Wall Street. Alors que jusque récemment la Banque Centrale des USA apparaissait comme le meilleur soutien de Wall Street et des marchés en général, elle reprend son rôle habituel. La lecture des « minutes » (compte rendu) de la dernière réunion du comité de politique monétaire a surpris de nombreux investisseurs.
La métamorphose des membres de ce comité est majeure. Voilà que tout d’un coup ils se rendent compte que le marché du travail est tendu aux USA, et que l’inflation n‘est pas transitoire. Cela fait pourtant des mois que tout le monde est au courant de la situation, des mois que la Fed continue à mener des opérations de Quantitative Easing, qui nous semblent totalement inappropriées. Elle a ainsi contribué à la poursuite du gonflement de la bulle immobilière, qui atteint des sommets inimaginables Outre Atlantique : la hausse des prix a atteint 18,5% au troisième trimestre 2021, par rapport au troisième trimestre 2020, et 4,2% par rapport au deuxième trimestre 2021, selon l’indice des prix des logements de l’Agence fédérale de financement du logement (FHFA HPI®). Des milliers de ménages qui ont investi dans l’immobilier locatif, arrêtent de travailler pour vivre de leurs rentes, ce qui tend encore plus le marché du travail.
Les bulles immobilières sont les pires ; contrairement aux bulles des marchés d’actions, elles appauvrissent les pauvres ; elles rendent impossible l’accession à la propriété des plus jeunes et augmentent le poids des loyers dans le budget ; elles contribuent à la hausse de l’inflation via justement la hausse des loyers. La Fed a tout d’un coup changé son fusil d’épaule, et repris son rôle de père Fouettard, d’empêcheur de tourner en rond. Certains membres du comité de politique monétaire ont évoqué la possibilité d’un « monetary tightening », ou « reverse Quantitative Easing », dans les prochains mois.
Cela signifie que la Fed va chercher à se délester sur le marché d’une partie de ses 8 900 Mds d’actifs.
Cela signifie qu’elle va passer d’acheteur net de titres à vendeur net. Une hausse des taux est même désormais anticipée dès le mois de mars, c’est à dire demain matin ! C’est la douche froide pour Wall Street, qui est surprise de ce premier coup de poing reçu de cet ami devenu son pire ennemi. Les investisseurs sont groggys, mais restent debout sur le ring.
Sur le marché obligataire, la vague de hausse de taux prend de l’ampleur. Ce mouvement ressemble à celui de l’année dernière : les taux des obligations à 10 ans étaient passés de 1 à 1,74% entre début janvier et le 31 mars, avant de revenir à 1,17% en Aout, et de finir l’année à 1,5%. En terme technique le retournement haussier des taux est bien construit, sur une période suffisamment longue. La hausse actuelle devrait se poursuivre, et cette fois ci le seuil de 2% devrait être atteint assez rapidement. Rappelons que tant le niveau de croissance en volume, et que surtout la hausse des prix actuel justifient le retour des taux à leur niveau d’avant crise. Rappelons que ce taux a valu au maximum 2,5% en 2019 et 3,1% en 2018. Le retour à ces niveaux n’aurait rien de choquant selon les conditions actuelles de croissance et d’inflation. La nature profonde de cette hausse des taux est la clé du scénario. S’agit-il de la conséquence mécanique des opérations de marché, qui renchérissent le cout des taux long en raison de la hausse des couts de refinancement, ou s’agit-il d’arbitrages d’investisseurs qui choisissent de réduire leurs positions obligataires pour profiter de perspectives de rendement toujours attrayantes sur les actions ?
Comme toujours, c’est la vitesse de l’évolution qui gouvernera la tendance finale : si les taux montent trop vite, les pertes seront telles que l’ensemble des actifs financiers se mettront à baisser, y compris les actions ; si les taux montent lentement et se stabilisent sans franchir le seuil des 2%, le marché des actions pourrait en sortir indemne. La Fed détient la réponse, mais sa nouvelle posture nous semble cette fois ci sans équivoque. Une correction de 10% sur les actions nous semble très probable.
Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur à 6 458 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations d’Etat a remonté de 15 pb environ.
Tendances récentes sur les matières premières : Les cours du pétrole et du cuivre sont fermes.
Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
Autres articles
-
Coinshares revendique la place de plus grand ETP Bitcoin physique d'Europe pour son CoinShares Physical Bitcoin (BITC)
-
Visa : le Black Friday un rendez-vous pour les Français et les Fraudeurs...
-
Phantom Wallet intègre la blockchain Sui
-
Nominations | Eiffel Investment Group étoffe son équipe dédiée aux infrastructures de transition énergétique avec les arrivées de Claire O'Hana et Julien Bruyneel
-
Auris Finance - Analyste M&A – Stage – Mars 2025 - Nantes