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Le DAF selon Objectif Cash

Objectif Cash organisait une table ronde où sont intervenus Yves Grandmontagné (DRH de Microsoft France), Philippe Hellich (Directeur Risque, Contrôle et Audit de Danone), Sophie Paturle (Directeur de Demeter Partners + Administrateur de l'AFIC), Olivier Storch (DAF de SNCF Geodis) et Florent Perdriau (DAF de Daher). David Brault (Fondateur et Président d'Objectif Cash) était le maître de cérémonie. Une restitution complète ayant été promise, je souhaite juste rebondir succinctement sur 4 idées saillantes évoquées lors de cet événement plutôt que de me livrer à une paraphrase de ce qui s'est dit sur la base de mes notes et souvenirs.


Rémy Mahoudeaux
Rémy Mahoudeaux
A condamne le F de DAF
Replaçons nous dans le contexte. Pour étendre leurs prérogatives, les DAF seraient tentés de faire de ce A un fourre-tout où l'on trouvera, au gré des opportunités, le juridique, l'informatique, les moyens généraux, l'administration des ventes, etc … Mais est-ce bien raisonnable ? Et ne se fait-ce au détriment de la mission Finance ?
Sur le constat, je peux en témoigner, puisque j'ai éprouvé ces tentations. J'ai aussi su m'abstenir de briguer certaines responsabilités, lorsque j'avais le sentiment que je n'étais pas le meilleur choix dans le contexte de l'époque. J'ai aussi eu dans ma vie professionnelle passée à subir le reproche d'un PDG qui trouvait à juste titre mon A en déshérence et mon F hypertrophié. Mais il me semble vrai que c'est par l'inflation du A qu'augmente le pouvoir du DAF, puisque parmi les fonctions ancillaires au couple (produit ; marché) la Finance est la première, et qu'il n'est donc pas possible d'assouvir des ambitions de ce coté sans marcher sur les plates-bande de la direction générale ou du core business.
En fait, je ne serai pas aussi catégorique, et il me semble que tout DAF, DG, DGD ou DGA Finances, VP Finance ou CFO peut, si l'occasion se présente, étendre sa sphère d'activité, pourvu que ce soit comme manager d'un ou plusieurs managers qui auront, eux, l'expertise technique et l'expérience requise pour faire tourner « leur » boutique. Le risque de dispersion de l'attention existe et ne doit pas être occulté, mais nous parlons de dirigeants – certes pas infaillibles - qui sont a priori capables de comprendre la hiérarchie des priorités de leurs entreprises dans leurs contextes respectifs.

Devoir d'impertinence
Je bois du petit lait, tous ceux qui me font l'honneur de me lire savent que je ne respecte pas grand chose. Je crois sincèrement que chez un DAF c'est une vertu, non pas à pratiquer tous les jours, mais aussi souvent que nécessaire : recadrer sa direction générale ou une direction opérationnelle, remettre en cause les conformismes qui sclérosent en pensée unique le fonctionnement ; prendre le contre-pied du consensus « business » parce que l'analyse objective du risque laisse entrevoir trop de chausses-trappe et d'inconnues, etc … Mais ce n'est pas suffisant d'être simplement impertinent, il faut l'être avec pertinence !

3 postures : courageux – agile – empathique
Je ne pense pas que j'aurais appelé cela des postures nécessaires au DAF, parce que ce mot « posture » suggère une représentation factice, un rôle de composition qui trompe, et qu'entre nous financiers et l'entreprise, le sacro-saint « substance over form » doit prévaloir. Mais j'aime cette association de ces trois qualités. Bien sûr, il faut une bonne dose de courage pour être DAF, et assumer ce droit et ce devoir de dire non quand tous veulent dire oui. L'agilité aussi, avec cette capacité que doit avoir chaque DAF (comme chaque dirigeant d'ailleurs) à remettre en perspective les conclusions, les évidences et les vérités d'hier contredites par la vraie vie, et en tirer aussi vite que possible les meilleures décisions pour son entreprise. Et l'empathie semble un intrus dans ce triptyque, tant la vision un peu caricaturale des DAF, HP12C en main et calculant tout ce qui doit être calculé, s'impose à nous et au reste du monde. Pourtant, je souscris à l'idée d'une empathie dont doit témoigner un DAF pour les opérationnels. C'est à mon avis le corolaire du pouvoir / devoir de dire non qui ne doit jamais in fine briser la dynamique de l'entreprise. Plus généralement je crois au besoin d'empathie de tout manager pour ses équipes et l'ensemble du personnel de l'entreprise, et je ne pense pas qu'il s'agisse de paternalisme. C'est juste un des liants essentiel d'une équipe et d'une dynamique de groupe.

En pleine crise, le DAF prépare l'après-crise

Théoriquement, c'est vrai et c'est beau. Mais je ne suis pas sûr que ce soit un luxe que puisse se permettre tous les DAF. Certaines entreprises sombrent dans les tempêtes des crises, et le DAF est a coté du DG dans la timonerie et veille avec lui a tenter de franchir au moins mal chaque vague, l'une après l'autre, avec des horizons de temps pas plus grands que l'intervalle entre deux déferlantes. Alors préparer dans les embruns et les craquements de la coque la route de quand le navire croisera par mer calme et beau temps, je suis dubitatif !

Sur ces métaphores maritimes, il ne me reste plus qu'à remercier Objectif Cash pour son accueil lors de cette intéressante table ronde.


Rémy Mahoudeaux
Managing Director, RemSyx
Mail : boss(at)remsyx(dot)com
 
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Bonne lecture !

Vendredi 24 Février 2012




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