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Le Crépuscule du Libéralisme ?

Les tenants du « libéral-Bashing » qui en France reste culturellement tendance, ont reçu un prompt renfort avec cette pandémie qui n’en finit plus… un dégât collatéral de plus dont il convient de ne pas sous-estimer la portée sur le long terme.


L’État en effet, partout dans le monde, fait un retour en force inédit... les Keynésiens ne s’en plaindront pas , et, dans notre doux pays, où « l’ État-providence » était déjà plus qu’installé, voilà qu’on réinvente non seulement le soutien à l’économie, mais aussi l’esprit même de la politique économique.

Face à l’onde de choc de la Covid-19, une forme de « renationalisation du financement de l’économie» s’est mise à l’œuvre, non seulement à travers les PGE (Prêts Garantis par l’État), tant par leur nature (jusqu’à 90% de garantie étatique) que leur volume (enveloppe vertigineuse de 300 milliards !!!) mais aussi par le vaste plan de soutien destiné à «protéger l’économie» entrée en brutale récession.

Si on rajoute à cela l’élaboration de vastes plans de relance, notre addiction aux dépenses publiques (55% du PIB) on se dit que notre économie déjà «semi- dirigée» est en passe de devenir totalement …administrée.

Si on ne peut que se réjouir de cette synergie salutaire du triptyque État-Union Européenne-Banque Centrale, le «quoiqu’il en coûte» vient s’additionner aux signes avant coureurs d’un nouveau dirigisme étatique dont les feux ne s’éteignent jamais du coté de Bercy ( et pas seulement..).
Prenez l’ exemple du « veto de souveraineté» sur l’Opa amicale de Couche Tard sur Carrefour, ajoutez-y l’interdiction uniforme de distribution des dividendes faite aux banques privées françaises, dont les pouvoirs publiques reconnaissent pourtant que contrairement à 2008 , elles sont aujourd’hui «une partie de la solution à la crise», vous en viendrez qu’on a jamais été aussi prés d’un «interventionnisme d’État exacerbé».

Or l’étatisme qui rallie généralement à lui protectionnisme et nationalisme a largement démontré qu’il était tout autant et par ses excès, sources d’inefficacité, de perte de liberté et de conflits planétaires.

Croire que l’État est le remède à tout et sait mieux que chacun de nous ce qu’il convient de faire de nos deniers est une absurdité. Et si l’État-providence n’a pas encore réussi à effondrer totalement notre pays , ses performances sont les plus médiocres des nations avancées.

En conséquence, le libéralisme est irrémédiablement menacé par ces tendances lourdes tant des opinions publiques que par les crises qui se succèdent. Les libéraux modérés qui se reconnaissent dans l’esprit de Turgot, résumé dans cette courte devise : «liberté autant que nécessaire, égalité autant que possible...» se doivent de réagir face à ces risques sérieux de voir refleurir les écoles anti-libérales... les champions en sont nombreux.

Leur grand défi sera de définir et de mettre en œuvre y compris dans les comportements des dirigeants et des Institutions une «éthique du système d’économie libérale». La mondialisation a transformé notre planète en un champ de bataille sans morale et spiritualité, où les inégalités et plus encore que leur réalité, le ressenti qu’en ont les acteurs est devenu totalement insupportable : on peut avoir la conviction légitime de pouvoir tendre vers une mondialisation idéale, celle où le progrès de chacun contribue au progrès de tous, qui préserve à la fois les libertés et la prospérité… encore faut-il en apporter les preuves tangibles.

Le Prix Nobel Amartya Sens (1) en a tracé les grandes orientations, mais il manquait une traduction concrète. C’est précisément le grand mérite de Bernard Esambert que de proposer dans l’exceptionnel ouvrage (2) qu’il vient de diriger, une «Charte éthique du libéralisme économique» qui imposerait des garde-fous indispensables, sans altérer la capacité de progrès continu de l‘économie libérale : sensibiliser et responsabiliser les grands décideurs de la planète sur la nécessité de réinventer le libéralisme est une urgence, car comme le pense Adam Smith «... le libéralisme n‘est légitime que s’il permet d’accéder aux bonnes choses de la vie …».

Puisse cette pandémie en porter les leçons.

Jean-Louis CHAMBON, Président–Fondateur du Cercle Turgot

(1) Amartya Sen: PRIX Nobel d économie : «L’économie du Bien–Être»
(2) Bernard Esambert ,ancien conseiller du Président Pompidou : «Éthique et économie» : Comment sauver le libéralisme ? Actes de la fondation - Chez Humensis - décembre 2020.

Jeudi 28 Janvier 2021




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