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Fusions-acquisitions des groupes industriels français en 2014

Le cabinet d’audit et de conseil PwC a étudié les opérations de fusions-acquisitions des groupes industriels français entre 2009 et 2013. Après une stabilité dans la période d’après-crise, PwC constate une progression du nombre d’opérations en 2012 et 2013.


Laurent Leloup
Laurent Leloup
Si les acquisitions restent plus nombreuses que les cessions, on constate que depuis un an la taille des entreprises acquises progresse légèrement, et que les pays émergents intéressent moins les acquéreurs.

Pour 2014, PwC anticipe la poursuite de cette légère reprise des opérations, avec un intérêt certain pour des acquisitions dans les pays développés – France, autres pays d’Europe et Etats-Unis – et une augmentation de la taille moyenne des cibles.

Une légère reprise des opérations de fusions-acquisitions en 2012-2013

Entre 2009 et 2011, le nombre total de transactions réalisées est resté à un point bas, sous l’impact de la crise économique (712 en 2009). Depuis 2012, on observe une reprise, avec 794 opérations en 2012, et 771 en 2013.
Malgré ce contexte économique incertain, les acquisitions restent largement supérieures aux cessions.

Sur la période 2012-2013, les acquisitions réalisées par les groupes français ont essentiellement concerné des cibles dont le chiffre d’affaires est inférieur à 50 millions d’euros (85% en moyenne), ce qui révèle la stratégie très ciblée des industriels français : ils recherchent les sociétés spécialisées, disposant d’une expertise ou d’un savoir-faire particuliers, sur les marchés qui les intéressent. Même si cela n’empêche pas quelques opérations significatives, comme l’acquisition d’Invensys par Schneider Electric.

Fusions-acquisitions des groupes industriels français en  2014

Les acquisitions se font principalement en France

Les acquisitions réalisées par les groupes français en France représentent une part prépondérante dans le total de leurs acquisitions (66% en moyenne entre 2009 et 2013), ce qui témoigne de leur volonté de profiter d’abord des opportunités d’acquisition dans leur marché domestique, avec plusieurs stratégies :
- Atteindre la taille critique : cf l’acquisition des activités françaises de LVL Médical par Air Liquide, qui devient le leader sur le secteur de la santé à domicile ;
- Rechercher de nouveaux relais de croissance : cf le rachat de Cadum par l’Oréal, qui accède ainsi au secteur de l’hygiène pour bébé ;
- Maintenir une position de leader sur un marché de plus en plus compétitif : cf Casino qui acquiert le solde de 50% du capital de Monoprix.

Fusions-acquisitions des groupes industriels français en  2014

Lorsque les groupes industriels français mènent des acquisitions à l’étranger, ils donnent la priorité aux autres pays européens – 58% des acquisitions réalisées à l’étranger – et notamment au Royaume-Uni. Le marché britannique est le marché européen le plus attractif, avec 60 opérations réalisées en 2012-2013. En effet, malgré des valorisations souvent plus élevées qu’en France, les cibles britanniques présentent de nombreux atouts : une capacité d’innovation, une présence sur des marchés géographiques complémentaires (notamment en Asie et en Amérique du nord), des régimes sociaux et fiscaux souvent plus favorables, ainsi qu’une simplicité des procédures.

Ainsi, l’acquisition d’EMI Recording a permis à Universal Music de conforter son leadership, notamment sur les principaux marchés mondiaux de la musique (Etats-Unis, Japon, Allemagne). Les acquisitions en Europe peuvent également répondre à une logique d’intégration verticale comme CGG Veritas qui a acquis la division géoscience de Fugro pour devenir intégré, de l’exploration à la production, dans le domaine de la géoscience.

Fusions-acquisitions des groupes industriels français en  2014

En dehors de l’Europe, les groupes français privilégient très majoritairement les Etats-Unis, devant le Brésil, le Canada, l’Inde, la Chine et la Russie.

Les principales acquisitions réalisées en dehors de l’Europe concernent d’abord les services et technologies en forte croissance, comme l’acquisition de Gemcom par Dassault Systèmes qui lui permet de développer des solutions de modélisation de l’environnement naturel pour le secteur minier.

Si les BRICs offrent des perspectives de croissance – les groupes français y ont réalisé 52 opérations en 2012-2013 – en 2013 les groupes français ont sensiblement réduit le nombre de leurs acquisitions en dehors de l’Europe (80 en 2013 vs 97 en 2012), se recentrant notamment sur le marché français.

Un nombre de cessions en hausse, majoritairement au profit d’autres groupes industriels français

Depuis 2012, le nombre de cessions réalisées a progressé (139 en 2011, 174 en 2013 et 180 en 2013). Les groupes industriels français ont privilégié des cessions à d’autres groupes industriels plutôt qu’à des fonds d’investissement.

Ces cessions se font principalement à d’autres groupes industriels français (55% en 2013).

Sur les 126 cessions effectuées à des groupes étrangers, 63% ont concerné des acquéreurs européens (Grande-Bretagne, Espagne et Allemagne notamment), et 15% des acquéreurs américains. Les groupes basés dans les BRICs ont acquis seulement 5% des actifs cédés par les groupes français à des groupes étrangers.


Ces cessions répondent notamment à une stratégie de rationalisation de portefeuille, visant à céder des activités non stratégiques ou non rentables pour se recentrer sur les métiers cœur, comme Total avec la cession de sa filiale de transport et de stockage de gaz TIGF. De même, la cession par Vivendi de ses filiales d’édition de jeux vidéo (Activision Blizzard) et de Maroc Telecom lui permet d’accélérer son repositionnement stratégique sur la création de contenu audiovisuel et musical.

Pour Veolia ou Alcatel Lucent, la stratégie était plutôt celle du désendettement et du renforcement de leur structure financière.

Méthodologie :
Cette étude analyse les opérations de fusions-acquisitions et cessions des groupes industriels français entre 2009 et 2013. Elle a été préparée à partir de statistiques issues de la base de données Zephyr. Par hypothèse, nous avons retenu les transactions portant sur 50% ou plus du capital et donc impliquant, a priori, un changement de contrôle. Nous avons exclu les transactions pour lesquelles le pourcentage d’intérêt acquis ou cédé n’était pas renseigné dans Zephyr, ainsi que les opérations réalisées au sein d’un même groupe.

Téléchargez ci-dessous “Les tendances récentes des opérations M&A réalisées par les groupes français” (PDF 26 pages en français)

Laurent Leloup

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Lundi 10 Février 2014




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