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France : immobilier d'entreprise, bilan 2012 et perspectives 2013

Le ralentissement de l'économie mondiale s'est accentué au cours d'une année 2012 marquée par la tenue d'élections majeures et la persistance de tensions géopolitiques.


France : immobilier d'entreprise, bilan 2012 et perspectives 2013
« Ce climat difficile s'est traduit par un recul de l'activité sur les marchés français de l'immobilier d'entreprise, avec une baisse de 10 % des montants investis dans l'Hexagone par rapport à 2011. Les marchés locatifs n'ont pas non plus été épargnés, avec une chute de 10 % de la demande placée de bureaux en Ile-de-France et de 25 % de la demande placée de grands entrepôts en France » annonce Olivier Gérard, Président de Cushman & Wakefield France. Si l'on s'en tient à ses aspects les plus négatifs, 2012 a de fait été l'année d'une baisse générale du nombre de transactions, mais aussi du durcissement des conditions de négociation entre bailleurs et locataires ou des difficultés d'acteurs historiques du paysage français des commerces. Ces éléments ne forment toutefois que l'une des deux faces d'un même marché, profondément contrasté. Ainsi, 2012 a aussi été l'année de la concrétisation d'opérations emblématiques comme l'acquisition, par le Qatar ou d'autres fonds souverains, d'actifs phare du marché parisien ; l'année, encore, du buzz lié à l'inauguration de nouveaux équipements commerciaux innovants et du dynamisme du luxe, et celle des grands projets logistiques d'Amazon. « Les meilleurs actifs de l'Hexagone restent généralement immunes à la crise, prisés par des investisseurs à la recherche de placements sécurisés ou par de grandes entreprises soucieuses d'économies, d'efficacité et de visibilité » explique Olivier Gérard.

LE MARCHÉ DE L'INVESTISSEMENT EN FRANCE

Avec 14,9 milliards d'euros investis en France en 2012, le marché de l'investissement affiche une baisse de 10 % sur un an et un volume proche (- 2 %) de la moyenne des 10 dernières années (15,2 milliards d'euros). Ce volume reste toutefois relativement important, et bien supérieur au point bas de 2009 (7,8 milliards d'euros). Tirant parti du statut de valeur refuge de la pierre, l'immobilier figure de fait en bonne place dans les stratégies d'allocation de grands institutionnels riches en fonds propres et d'acteurs étrangers aux capacités d'investissement considérables, attestant de l'attractivité des biens les plus exceptionnels de l'Hexagone.

- Rôle important des grandes transactions : la concrétisation de grandes opérations réalisées en majorité par des acteurs étrangers a permis de compenser le manque d'offres de qualité et la désaffection des investisseurs pour les biens et marchés secondaires. 39 transactions de plus de 100 millions d'euros totalisant 7,9 milliards d'euros ont ainsi été enregistrées en 2012 (contre 43 totalisant 8,3 milliards d'euros en 2011) comptant pour 53 % de l'ensemble des montants engagés dans l'Hexagone (50 % l'an passé). Trois transactions supérieures à 500 millions euros ont notamment animé le marché parisien : la vente par Groupama au Qatar du 52-60 avenue des Champs-Élysées et les deux portefeuilles de bureaux cédés par KanAm au Qatar (immeubles Néo et Cité du Retiro) et par Eurosic à JP Morgan (immeubles Avant-Seine et 52 Hoche).

- L'Île-de-France, toujours prisée pour ses actifs de qualité et sécurisés : avec 11 milliards d'euros, les volumes investis en 2012 en Île-de-France sont en baisse de 13 % sur un an mais comptent toujours pour une part significative de l'ensemble des montants engagés dans l'Hexagone (74 %). Si les volumes investis en bureaux en région parisienne ont diminué d'une année sur l'autre (- 20 %), cette chute a été en partie compensée par le dynamisme des commerces, qui voient leur part sur l'ensemble du marché d'Île-de-France passer de 10 % en 2011 à 16 % en 2012 du fait de la vente de plusieurs ensembles de pieds d'immeubles ou d'actifs mixtes emblématiques (le 52-60 avenue des Champs-Élysées ou Faubourg One).

- Fléchissement des bureaux et dynamisme des commerces : la part des bureaux demeure importante, s'élevant à 67 % de l'ensemble des montants engagés dans l'Hexagone. Avec un total de 10 milliards d'euros investis sur le marché français des bureaux en 2012, la baisse est toutefois de 19 % sur un an du fait de la baisse des transactions comprises entre 50 et 100 millions d'euros. Ce recul tranche avec le dynamisme des commerces. Avec 3,6 milliards d'euros investis en France en 2012, la hausse est de 9 % sur un an. Ce volume - qui représente 24 % de l'ensemble des montants engagés dans le pays en 2012 - est le plus élevé enregistré ces 10 dernières années après celui de 2007. Cette performance est liée à la concrétisation de 12 transactions d'actifs de commerces ou d'immeubles mixtes de plus de 100 millions d'euros, dont deux de plus de 300 millions d'euros (la vente du 52-60 avenue des Champs-Elysées et la cession à Grosvenor d'un portefeuille de commerces à Lyon). Totalisant 1,3 milliard d'euros, les volumes investis en immobilier industriel restent légèrement en-deçà de la moyenne des dix dernières années mais affichent une forte hausse de 44 % sur un an liée à l'achat par Blackstone et Segro de trois grands portefeuilles d'entrepôts.

- Prédominance des investisseurs en fonds propres : les conditions de marché sont restées favorables aux acheteurs en fonds propres, peu sensibles au resserrement du crédit du fait de leurs capacités d'investissement considérables. Cherchant à diversifier leurs allocations d'actifs, de grands institutionnels - aux premiers rangs desquels les assureurs - demeurent très actifs. Par ailleurs, plusieurs fonds souverains (NBIM, QIA, ADIA, etc.) ont porté leur dévolu sur les plus beaux actifs de la capitale, immeubles de bureaux loués à de grands utilisateurs (sièges d'Amundi ou de Cartier) ou biens mixtes situés sur les artères commerçantes les plus renommées (116 bis avenue des Champs-Elysées).

- Légère augmentation de la part des acquéreurs étrangers : le marché reste majoritairement dominé par les Français, principalement représentés par des assureurs, des caisses de retraite ou des SCPI. Totalisant 57 % des montants investis dans l'Hexagone en 2012 contre 62 % en 2011 leur part est toutefois en léger recul d'une année sur l'autre. A l'origine de 19 transactions supérieures à 100 millions d'euros en 2012, les investisseurs étrangers voient eux leur part progresser de 38 % en 2011 à 43 % un an plus tard. Des fonds, nouveaux entrants pour certains, originaires d'Asie, du Moyen-Orient (QIA, ADIA) ou d'Europe du Nord (NBIM) ont en particulier accru leur exposition au marché français.

- Une activité stable en province : avec près de 4 milliards d'euros, soit 26 % de l'ensemble des montants engagés en France, les volumes investis en province sont relativement stables par rapport à 2011. Cette bonne tenue est liée à la vente de plusieurs portefeuilles de commerces et d'entrepôts, qui totalisent à eux seuls 70 % des engagements réalisés en province en 2012.

- Compression des taux de rendement prime : la concurrence entre investisseurs pour les meilleurs actifs de l'Hexagone a pesé sur les taux de rendement prime, dont la compression a suivi la chute des taux d'intérêt. Le niveau bas des taux directeurs et l'attrait persistant dont jouissent ces actifs n'augurent pas d'une remontée à court-terme des taux de rendement prime. Le spread avec l'OAT 10 ans demeure toutefois attractif en raison de taux d'intérêt long terme historiquement bas, confirmant le statut de valeur refuge de l'immobilier. Le marché secondaire a, lui, enregistré une correction à la hausse en 2012.

Plusieurs facteurs sont susceptibles de soutenir le marché en 2013. Ainsi, de grands institutionnels et fonds étrangers demeureront à l'origine d'opérations d'envergure, placements sécurisés continuant de mettre au jour le caractère refuge de l'immobilier et la stabilité du marché français. Par ailleurs, les arbitrages contraints de certains investisseurs et les cessions opérées par d'autres acteurs désireux de dégager de substantielles plus-values alimenteront le marché en produits core, limitant les effets de la rareté de l'offre sur l'évolution des volumes investis. La plupart des investisseurs continueront de cibler ce type d'actifs, tandis que le ralentissement de l'activité locative, des difficultés de financement et la mise à niveau nécessaire des biens inadaptés aux dernières normes environnementales pèseront sur l'attractivité et la valeur des actifs secondaires.

Évolution des volumes investis en immobilier d'entreprise en France (Mds €)
Source : Cushman & Wakefield

France : immobilier d'entreprise, bilan 2012 et perspectives 2013

LE MARCHÉ DES BUREAUX EN ILE-DE-FRANCE

La croissance de l'économie française est restée au point mort en 2012 tandis que le taux de chômage a fortement progressé. Accentuant le manque de visibilité des utilisateurs, cette forte détérioration du climat économique a limité la consommation de surfaces de bureaux sans toutefois se traduire par un recul important de l'activité. Ainsi 2,1 millions de mètres carrés de bureaux ont été loués ou vendus aux utilisateurs en Ile-de-France en 2012, soit une baisse de 10 % par rapport à 2011 et de 1,4 % à peine par rapport à la moyenne des dix dernières années. Le resserrement du marché n'en est pas moins évident, illustré par la baisse importante du nombre total de transactions et le rôle plus décisif des grandes opérations. Ses performances ont dépendu pour une large part de la volonté de grandes entreprises de réduire leurs coûts immobiliers tout en modernisant leurs sites, jouant en faveur des pôles tertiaires disposant d'une offre adaptée aux stratégies de rationalisation des utilisateurs.

- Rôle plus décisif des grandes transactions : le recul général de la demande est directement imputable au fléchissement du segment des petites et moyennes surfaces et à la diminution du nombre total de transactions (2 271 en 2012 contre 2 590 en 2011). Cette baisse a été partiellement compensée par la réalisation de transactions portant sur de grandes surfaces de qualité, confirmant la poursuite des stratégies de regroupement et de rationalisation des entreprises. Les 91 mouvements supérieurs à 4 000 m² dénombrés en 2012 (92 en 2011) représentent ainsi 50 % de la demande placée totale, soit un volume de 1 044 379 m² par ailleurs constitué à 67 % de bureaux neufs-restructurés et d'un nombre conséquent de clés-en-mains (comme Unilever dans Green Office à Rueil-Malmaison). Après une année 2011 marquée par plusieurs acquisitions significatives (Google, SCOR, etc.), le marché des ventes utilisateurs a en revanche été atone en 2012, avec un volume en recul de 69 % d'une année sur l'autre.

- Fléchissement du marché parisien : en 2012 le nombre de mètres carrés loués ou vendus aux utilisateurs a diminué dans la plupart des grands secteurs tertiaires d'Ile-de-France. La baisse a été particulièrement marquée dans la capitale (- 24 %), le marché parisien ayant à la fois souffert du fléchissement du segment des petites et moyennes surfaces et de la réduction du volume des transactions supérieures à 4 000 m² (212 441 en 2012 contre 339 792 m² en 2011). Ces deux tendances, révélatrices des difficultés des petites et moyennes entreprises et de la baisse de la demande d'acteurs traditionnels comme la finance ou l'administration, sont aussi la conséquence d'une raréfaction de l'offre de qualité. Cette pénurie a, dans les beaux quartiers, poussé plusieurs utilisateurs à saisir les dernières opportunités neuves-restructurées disponibles (Hogan Lovells ou Roland Berger dans le QCA, AT Kearney dans le 7e arrondissement), expliquant le maintien du loyer prime à des niveaux élevés (838 €/m²/an à la fin de 2012 contre 838 € un an auparavant).

- Succès de la 1ère couronne Nord et Sud : bien desservis et disposant d'importantes opportunités foncières et immobilières, les secteurs de report de 1ère couronne ont été logiquement prisés par des entreprises désirant réduire leurs coûts immobiliers tout en modernisant leurs sites. Certains de ces secteurs se sont plus particulièrement illustrés. C'est le cas du Sud 1re couronne, où la progression de 141 % la demande placée sur un an tient pour une très large part au regroupement du CNET/Orange à Châtillon sur 70 000 m² - un projet qui représente à lui seul un volume supérieur de 16 % au total des m² commercialisés dans le secteur en 2011. Le Nord confirme par ailleurs son dynamisme, avec un nombre important de grandes transactions (SNCF dans City One ou Siemens dans Le Sisley à Saint-Denis, Samsung dans Ovalie à Saint-Ouen, etc.) et un volume de demande placée supérieur de 55 % à la moyenne des dix dernières années.

- Remontée de l'offre disponible : accompagnant le décrochage de l'activité économique et le fléchissement de la demande, le volume de l'offre disponible à moins de six mois est reparti à la hausse en 2012. Celle-ci totalise 3 869 380 m², soit une augmentation de 4 % sur un an et un taux de vacance de 7,4 %. Cette évolution générale masque de forts contrastes en fonction du secteur géographique et de la qualité des actifs. Ainsi, les surfaces neuves ou restructurées supérieures ne représentent plus que 23 % du volume total de l'offre disponible à moins de six mois.

Après l'embellie de 2011, l'année 2012 a marqué une contraction, mesurée, du marché des bureaux d'Ile-de-France. Si la hausse du taux de chômage est généralement moins marquée en région parisienne qu'au niveau national, les perspectives économiques ne permettent pas d'espérer une franche reprise de la consommation de surfaces de bureaux dans les prochains mois. Elles laissent plutôt craindre un accroissement des tensions sociales et un plus grand attentisme des utilisateurs qui pèseront sur l'évolution de la demande placée. Contraintes de réduire leurs coûts immobiliers, les entreprises continueront toutefois d'absorber les bureaux neufs ou restructurés d'Ile-de-France. Cette tendance profitera aux marchés les plus établis qui offrent encore quelques rares opportunités d'implantation et aux marchés tertiaires disposant de bureaux neufs, peu chers et bien reliés aux transports.

Évolution de la demande placée de bureaux en France (m²)
Source : Cushman & Wakefield

France : immobilier d'entreprise, bilan 2012 et perspectives 2013

LE MARCHÉ DE LA LOGISTIQUE EN FRANCE

Avec 1 800 000 m² de grands entrepôts placés en 2012, la baisse est de 25 % sur un an. Quelques très grandes transactions, illustrant la massification des sites de grands chargeurs désireux de rationaliser leur supply-chain, ont ponctuellement soutenu la demande. Mais ces mouvements n'ont pas compensé l'attentisme croissant des utilisateurs et les mauvaises performances de la plupart des grands pôles logistiques français.

- Dynamisme des chargeurs de la distribution : reflétant l'évolution des modes de consommation et le succès de certains sites internet, le e-commerce a joué un rôle plus important, illustré par la prise à bail par Amazon de deux sites près de Lille et de Chalon-sur-Saône. La forte demande des enseignes de la grande distribution (Intermarché, Système U, etc.) ne s'est pas non plus démentie, contribuant de façon décisive à l'augmentation de la part des chargeurs dans la demande placée totale (66 % en 2012 contre 53 % en 2011). De façon générale, l'année écoulée a confirmé l'importance d'une localisation au plus près des grands axes de communication pour réaliser d'indispensables économies de transport. Cet objectif de réduction des coûts et la nécessaire adaptation des sites logistiques à de nouvelles contraintes techniques ou règlementaires expliquent en outre le nombre important d'opérations clés-en-mains.

- Baisse importante de l'activité en Ile-de-France : disposant de critères d'implantation décisifs (vaste bassin de consommation et d'emploi), mieux adaptés aux stratégies d'optimisation des utilisateurs, les quatre pôles de la dorsale Nord-Sud demeurent les plus prisés. Ils ont ainsi concentré 73 % de la demande placée en France en 2012, une part stable sur un an. Cette stabilité masque toutefois d'importants contrastes en fonction du secteur géographique. Ainsi, la bonne performance du marché lyonnais (360 000 m² placés en 2012 contre 340 000 m² en 2011) a tranché avec le net recul de l'activité dans les régions de Lille, Marseille et Paris. Avec 560 000 m² placés en 2012, l'Ile-de-France affiche de fait une baisse de 34 % sur un an et de 17 % par rapport à la moyenne de la demande placée des dix dernières années.

- Légère décrue de l'offre disponible : le volume de l'offre disponible est passé sous le seuil des 3 millions de m² en 2012. La raréfaction de l'offre dans les marchés lillois et marseillais ne se dément pas. Les régions de Paris et de Lyon restent en revanche bien pourvues, même si l'appétit des utilisateurs pour des bâtiments leur permettant de rationaliser leur immobilier à moindre coût a contribué à l'écoulement d'actifs de seconde-main bien situés et répondant aux normes. De façon générale, l'arrêt des lancements en blanc et l'absorption progressive des bâtiments neufs encore disponibles ont contribué à la raréfaction de l'offre de qualité, tandis que les libérations d'actifs inadaptés aux standards de performance et de sécurité les plus récents se sont poursuivies. La dégradation de la qualité de l'offre devrait donc s'accentuer, même si le volume des projets prêts à démarrer reste important.

- Très grande hétérogénéité des valeurs locatives : la stabilité des valeurs locatives est restée la règle en 2012 avec un loyer prime toujours légèrement supérieur à 50 €/m²/an en Ile-de-France. La grande hétérogénéité des loyers, qui peuvent varier fortement au sein d'un même marché en fonction de la localisation des bâtiments ou de leurs qualités intrinsèques, demeure toutefois la règle. Les exigences d'utilisateurs avant tout motivés par la réduction de leurs coûts immobiliers continuent généralement de peser sur l'évolution de leurs relations avec des bailleurs contraints d'offrir de plus substantielles mesures d'accompagnement pour limiter la vacance de leurs biens.

En 2013, les chargeurs et les prestataires continueront de réduire leurs coûts immobiliers tout en adaptant leur activité à de nouvelles contraintes environnementales ou technologiques, témoignant de l'essor d'une logistique de plus en plus sophistiquée. Cette double tendance sera, comme l'année précédente, à l'origine de plusieurs grandes transactions dans les prochains mois, qui limiteront le recul de la demande placée dans un contexte encore difficile et largement incertain s'agissant de l'évolution de la pression fiscale, des conditions de financement de nouveaux sites et de l'avancée de grands projets d'infrastructures.

Évolution de la demande placée de grands entrepôts en France (m²)
Source : Cushman & Wakefield

France : immobilier d'entreprise, bilan 2012 et perspectives 2013

LE MARCHÉ DE L'IMMOBILIER DES COMMERCES EN FRANCE

Malmenées par les arbitrages des consommateurs, la forte croissance du e-commerce et le succès de nouveaux entrants innovants, plusieurs enseignes ont, en 2012, accéléré leur mue pour répondre aux attentes de clients avides de nouveauté. D'autres ont étendu leur présence sur le territoire mais, loin d'une expansion à tous crins, ont conservé un mode de développement opportuniste. Répondant au désir des enseignes de limiter les risques associés à leurs ouvertures et d'accroître leur visibilité, les emplacements n°1 des grandes métropoles ont donc concentré l'essentiel de la demande, tranchant avec la désaffection des enseignes pour les sites secondaires, plus directement exposés au fléchissement de la consommation.

- Dynamisme du luxe : les mouvements enregistrés en 2012 ont mis en évidence le rôle moteur joué par les enseignes de luxe. Egalement illustré par la montée en gamme des grands magasins et la rénovation ou la création de nouveaux palaces, le bouillonnement du luxe s'est traduit par de multiples ouvertures, dans le sud du pays (Armani sur la Croisette à Cannes, Hermès rue Grignan à Marseille) et, surtout, à Paris. Ainsi, les plus grandes marques ont renforcé leur présence dans les artères les plus prestigieuses du Triangle d'Or (Louis Vuitton Place Vendôme, Berluti Rue du Faubourg Saint-Honoré) et animé certains quartiers en plein essor, comme la rue Saint-Honoré et la rue de Sèvres (Berluti et Hermès/Shang Xia).

- Afflux continu de nouveaux entrants : certains des nouveaux entrants qui s'étaient illustrés en 2011 ont continué d'étendre leur réseau en 2012. Ainsi, Marks & Spencer a ouvert son plus grand magasin d'Europe continentale dans So Ouest à Levallois-Perret, avant l'inauguration, prévue en 2013, de son plus grand point de vente parisien dans le centre commercial Beaugrenelle. Le rythme des ouvertures de boutiques JD Sports s'est par ailleurs accéléré, en région parisienne (Belle Epine, Carré Sénart) comme en province (Saint-Sever à Rouen). En outre, si leur nombre a été moins important qu'en 2011, de nouvelles enseignes étrangères (Pandora, Lego, Suite Blanco, etc.) ont continué d'investir le marché français, favorisant la commercialisation de grands projets de centres commerciaux (Beaugrenelle à Paris, Aéroville près de Roissy, Les Terrasses du Port à Marseille) et l'attractivité des meilleurs emplacements des rues commerçantes.

- Forte progression des valeurs locatives prime : les loyers des boutiques de pied d'immeubles ont généralement augmenté sous l'effet d'une forte demande des enseignes internationales et de luxe pour les meilleurs emplacements d'axes très peu offreurs. C'est à Paris que ce mouvement haussier a été le plus marqué, notamment sur les Champs-Elysées, où de récentes transactions (Tiffany & Co) ont permis d'établir de nouveaux records à près de 20 000 €/m²/zone A et de pousser la valeur locative prime à 15 000 €/m²/an/zone A. Ces chiffres masquent cependant d'importants contrastes en fonction du format concerné et de la qualité de l'emplacement. Si les valeurs locatives des meilleurs emplacements des centres commerciaux régionaux et des principales zones de périphérie sont restées stables, celles des emplacements secondaires ont subi une pression à la baisse. En outre, les relations entre commerçants et bailleurs se sont généralement durcies, un nombre croissant de grandes enseignes étant déterminées à renégocier leurs coûts d'occupation pour réduire leur taux d'effort et regagner en compétitivité.

- Baisse des ouvertures de centres commerciaux : 260 163 m² de nouveaux centres commerciaux ont été inaugurés en 2012, montrant un ralentissement du rythme des ouvertures après une année 2011 très animée (354 191 m²). Cependant, quelques projets d'envergure ont encore vu le jour, en Ile-de-France notamment. Ainsi, après Le Millénaire, ouvert à Aubervilliers en 2011, l'ouverture de So Ouest à Levallois-Perret a fait le buzz, avant celles, à venir en 2013, de Beaugrenelle à Paris, de Villeneuve-la-Garenne ou d'Aéroville près de Roissy. Cette tendance à la production de grands ensembles a confirmé l'intérêt des enseignes pour les projets de dimension régionale, centres de destination à même d'assurer d'importants flux de visiteurs par la diversité de leur offre. Elle s'est accompagnée de multiples projets d'extension ou de redéveloppement de plus petits centres, illustrant le renouvellement de l'existant et l'engouement des opérateurs pour un commerce de proximité moins affecté par le fléchissement de la consommation.

- Boom des ouvertures de parcs d'activités commerciales : totalisant 547 646 m² en 2012, le volume des ouvertures de parcs d'activités commerciales s'est sensiblement accru par rapport à 2011 (+ 73 %) en raison de l'inauguration de plusieurs grands projets. Huit parcs supérieurs à 20 000 m² comptent ainsi pour 55 % de l'ensemble des ouvertures de 2012. Avec une surface de 91 000 m², l'Atoll, près d'Angers, est le plus grand projet inauguré au cours de l'année écoulée, confirmant une tendance au gigantisme également observée sur le marché des centres commerciaux. Cet exemple est aussi emblématique du rythme rapide de développement de nouveaux projets dans des régions encore relativement peu pourvues, comme le Grand Ouest ou le Sud. Enfin, la répartition géographique des ouvertures confirme le renforcement des polarités commerciales établies d'Ile-de-France, par le biais de la création de nouveaux parcs (Les Quatre Chênes à Pontault-Combault) ou de l'extension de sites existants (le Shopping Parc de Lieusaint).

Le taux de chômage et le pessimisme des ménages continueront de progresser en 2013 et pèseront sur l'évolution des ventes au détail. Les prochains mois devraient par conséquent confirmer les tendances observées en 2012, accentuant les difficultés des marchés secondaires et contraignant les bailleurs à faire preuve de davantage de souplesse pour limiter la vacance de leurs biens et assurer la commercialisation de leurs projets. Les meilleurs emplacements des artères commerçantes et des plus grands centres commerciaux devraient en revanche rester immunes à la crise, en dépit des premiers signes de ralentissement de l'activité du luxe, de la baisse possible du nombre de touristes après les records d'affluence enregistrés en 2012 et d'une pression accrue sur la rentabilité des enseignes.

L'actualité récente ne laisse pas entrevoir d'amélioration franche de la conjoncture économique internationale. « L'Europe, surtout, demeure au cœur des préoccupations et devrait le rester tout au long de 2013. De fortes incertitudes pèsent notamment sur la France, où la forte hausse du chômage et une pression fiscale accrue entretiendront la défiance des investisseurs et des entreprises à l'égard d'une économie et d'un modèle soumis à de forts vents contraires » explique Olivier Gérard. Plusieurs des tendances de 2012 devraient ainsi se prolonger en 2013, confirmant en particulier la désaffection des investisseurs et des utilisateurs pour les actifs et marchés secondaires. Toutefois, comme l'an passé, « de nouveaux noms et projets prestigieux animeront les principaux marchés de l'Hexagone, confirmant que la France et la région parisienne demeurent une destination de choix pour de grands investisseurs riches en fonds propres, et de grandes enseignes et de grands utilisateurs désireux de consolider leur activité au sein d'un marché apprécié pour la qualité de ses infrastructures, sa stabilité et son rayonnement touristique international » conclut Olivier Gérard.

A propos de Cushman & Wakefield
Fondé en 1917, Cushman & Wakefield est le premier groupe privé mondial en immobilier d'entreprise. Cushman & Wakefield occupe une position prédominante sur la plupart des marchés immobiliers dans le monde, ainsi que le démontrent ses nombreuses implications dans des missions et transactions immobilières de haute portée. Avec 243 bureaux répartis dans 60 pays et plus de 14 000 collaborateurs, Cushman & Wakefield conseille ses clients, tant utilisateurs que propriétaires ou investisseurs, et leur offre une gamme complète de services intégrée à l'échelle mondiale, et ce pour tout type de biens (bureaux, commerces, investissements, industriels et logistiques) : transaction locative, investissement, service financier, audit et gestion de projet, gestion d'actifs immobiliers, expertise. Leader incontesté de l'immobilier commercial, notre société publie de nombreuses études auxquelles vous pouvez accéder grâce au Knowledge Center sur notre site internet www.cushmanwakefield.fr

Mercredi 16 Janvier 2013




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