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Et si le pacte de responsabilité conduisait à plus de RSE ?

Pour ceux qui ont écouté le Premier Ministre et les dirigeants d'entreprise à l'Université du Medef, les deux mots clés du débat de rentrée français sont compétitivité et responsabilité. Signe des temps et de la maturation de la société français, ils ne sont plus séparables : le consensus gagne sur le fait qu'on ne lèvera les blocages à la croissance que par la voie d'une « création de valeur », pas seulement partagée mais bel et bien négociée à la base.


Patrick d’Humières
Patrick d’Humières
De fait, dans le monde qui vient, les pays qui gagnent sont ceux qui savent articuler croissance et responsabilité, non dans l'incantation mais dans la méthode opérationnelle. Pour ce qui est de l'Etat, il doit fournir les conditions de la compétitivité. Pour ce qui est de l'entreprise, il est clair qu'elle ne peut plus se limiter à l'affichage de bonnes pratiques, à des déclarations générales et même à de bonnes actions sociétales qui sont trop éloignées des enjeux directs sur lesquels elle est attendue (intégration des jeunes, formation, santé, contribution locale etc..). Elle doit traiter ses enjeux et en faire des points forts de son attractivité. Mais il est frappant de constater dans les débats très nombreux sur ces sujets que les dirigeants économiques et politiques, ne voient pas que la responsabilité en général appelle une méthode d'action particulière -de la gouvernance au management interne – qu'elle doit rechercher une offre innovante et durable et pas la rente et qu'elle requiert une mesure standardisée - via le reporting extra-financier – et enfin une démarche stratégique, pour négocier des progrès avec ses parties prenantes sur les impacts principaux de l'entreprise. De fait, cela s'appelle la RSE. C'est ainsi que la gestion d'entreprise se réinvente depuis une bonne décennie, avec des méthodes de plus en plus efficientes. Mais la communauté des administrateurs, des managers et des financiers, pour ne pas parler des politiques, semble ignorer l'existence de cette méthode pour mettre en œuvre la responsabilité et c'est là l'obstacle culturel le plus gênant pour sa progression. Les directions DD & RSE se battent pour proposer, organiser, analyser et valoriser les initiatives nombreuses prises à la base, mais elles ne peuvent pas avancer « en marge ». Puisse cette prise de conscience qui se fait jour en faveur d'une croissance négociée, autour d'axes de responsabilité, amener la sphère dirigeante à considérer que la méthode RSE est une façon opérationnelle de faire muter les offres et les modes de fonctionnement et que le reporting extra-financier est la seule façon de mettre à plat, dans les comptes (cf. reporting intégré), la réalité « responsable » de l'entreprise dont les investisseurs, les consommateurs et les représentants des salariés ont besoin pour constater les preuves, pour créditer l'entreprise d'une trajectoire de progrès et donc renvoyer de la confiance.

Les appels au « pacte de responsabilité » sont la voie d'un nouveau deal, vital pour notre pays, mais qui ne produira des changements de fond dans la capacité des acteurs à se faire confiance, pour se mobiliser ensemble dans les projets innovants, que si on se persuade qu'il y a des méthodes, des comptes, des outils pour y parvenir de la bonne façon. Et la plus effective, parce que la plus basique et la plus reconnue des voies opérationnelles, reste la mesure et l'évaluation des impacts, c'est-à-dire le reporting des indicateurs clés associés aux enjeux matériels de l'entreprise, cohérents avec son business et répondant à ses parties prenantes, exigé désormais par la loi française et européenne pour les grands groupes, et comme cela se met en place partout dans le monde désormais. Il est trop tard pour se payer de mots autour de la responsabilité des uns et des autres... seuls les bilans faits dans les règles de l'art parlent juste et fournissent les bases du dialogue constructif. C'est pour cela que le reporting extra-financier doit être hissé au rang d'un outil de bonne gouvernance, au moment où il devient fiable parce que contrôlé, pertinent parce que « matérialisé » et opérationnel parce que comparable. Il faut que les dirigeants s'y intéressent enfin pour se doter d'un tableau de bord précis en appui de leur discours corporate ou de marque*. La responsabilité ne se déclare pas, elle s'apprend, se construit, se prouve et se lit dans les tables internationales qui sont désormais en place et dans les meilleurs ratings (DJSI, CDP...). Indissociable des résultats économiques, la métrique RSE est devenue un acte de politique d'entreprise. Surtout pour les dirigeants qui veulent faire bouger le système dans une voie de compétition responsable et durable, en France et dans le monde. Et donner confiance dans l'entreprise pour sortir de la crise.

*IRSE met à disposition une présentation « CSR for CEO » qui explique à un public dirigeant d'entreprise en 20 slides les fondamentaux de la RSE- sur demande

Patrick d’Humières
www.institutrse.com

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Mardi 9 Septembre 2014




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