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En quoi l'horizon des investisseurs est-il important pour le financement et le développement des entreprises ? Rencontres des Chaires FBF 4/4

Parmi les idées et formules qui ont retenu plus spécifiquement mon attention lors de la table ronde (1) qui a suivi les présentations académiques, je souhaiterais partager avec vous les points suivants – toujours sans avoir la prétention d'être exhaustif ou d'avoir tout compris.


Rémy Mahoudeaux
Rémy Mahoudeaux
Un triste panorama nous a été présenté : les investisseurs long terme traditionnels sont, ès qualité, en voie de disparition :
Les banques trouvent que les investissements à long terme leurs coûtent trop cher en fonds propres du fait des contraintes Bâloises ;
Les compagnies d'assurance souffrent avec Solvency des même contraintes, d'où une similaire désaffection ;
Les caisses de retraites sont confrontées à des difficultés d'équilibre financier qui ne favorisent pas ces investissements ;
La prévalence de l'immobilier chez les particuliers enfin, même si le taux d'épargne reste une donnée satisfaisante, ne laisse qu'une peau de chagrin aux marchés actions. D'où le constat qu'il faut ré-enchanter le rêve des épargnants. Il est vrai que ce rêve aurait tendance à se transformer en cauchemars récurrents.

Entre des épargnants souhaitant des placements plus liquides et moins risqués, confrontés à une demande de capitaux qui souhaite du financement long et ne réduit pas nécessairement le risque, l'intermédiation financière traditionnelle ne sait plus jouer son rôle de facilitateur en allongeant la maturité et diminuant le risque, et surtout les contraintes règlementaires et leurs évolutions récentes et futures imposent des fonds propres de plus en plus importants (et donc de moins en moins efficients) pour y parvenir. Il convient en outre de ne pas imaginer que l'investisseur non résident qui dispose d'excédent à placer soit une panacée : il cherche les placements liquides que ses marchés locaux, du fait de leur moindre niveau de développement actuel, ne savent pas encore obtenir.

Dans ce contexte, la part de marché des Investissement Socialement Responsables (ISR) se développe et atteindrait aujourd'hui entre 2 et 4%. Cette tendance veut démontrer qu'il peut toujours exister un affectio societatis entre les associés, ce qui redonne du sens sociologique à l'aspect collectif et long terme de l'investissement dans l'entreprise. Mais ce sursaut est limité en amplitude, pour l'instant tout au moins.

Face à ces problèmes les banques auront a subir une poursuite de la désintermédiation, les corporates pouvant de moins en moins facilement refinancer leur sdettes parce que cette activité consomme trop de fonds propres. Ils s'adresseront donc directement au marché, et la taille des entreprises procédant à des émissions obligataires devrait baisser sensiblement dans l'avenir.

Un sujet d'étonnement : il nous a été dit que lors de discussions Bruxelloises opposant régaliens présumés et entreprises financières ou non au sujet des limites à éventuellement imposer aux marchés des dérivés, les plus pugnaces défenseurs de la liberté des marchés si naturellement et parfaitement auto-régulés n'étaient pas les banques, mais les entreprises industrielles du secteur de l'énergie. Ma surprise passée, je me dit qu'avec un déséquilibre de 1 à 29 entre le volume de pétrole traité sur le spot et celui traité sur les dérivés, une entreprise qui maîtrise naturellement le sous-jacent parce qu'il s'agit de son activité principale doit être tentée d'utiliser le levier que lui donnent les marchés financiers.

J'ai tout de même un doute : En supposant que j'ai compris quelques vieux cours rémanents dans ma mémoire, dans un marché secondaire supposé liquide et efficient, la réponse à la question titre de la table ronde devrait-être « cela n'a pas d'importance ». Si tous s'accordent à déplorer la réduction des durées d'investissements, c'est que la vrai vie est différente des modèles, et que peut-être la théorie de l'efficience des marchés a du plomb dans l'aile.

Merci en tout cas à la FBF d'avoir organisé cette événement.


(1) Les intervenants étaient : Robin Edme, fondateur du Forum pour l'investissement responsable et de l'Eurosif – Olivier Garnier, Chef économiste à la Société Générale – Paul-Henri de la Porte du Theil, Président de l'AFG – Isabelle Salaün, head of equity capital market France à l'UBS. L'animateur était Jean Tricou


Rémy Mahoudeaux
Managing Director, RemSyx

boss@remsyx.com
www.remsyx.com

Jeudi 10 Novembre 2011




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