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Economie et Stratégie n°1, la newsletter hebdo d'ACDE

L'humeur : Le risky business du gouvernement Fillon…
L'analyse économique de la semaine : L’inflation n’est vraiment plus ce qu’elle était !
Et les marchés dans tout ça ? Scénario catastrophe…
Les évènements à suivre la semaine prochaine : Ca ralentit partout !
Les prévisions économiques et financières pour 2007-2008


Marc Touati
Marc Touati
L'humeur : LE RISKY BUSINESS DU GOUVERNEMENT FILLON…

Mais quelle mouche a-t-elle piqué les nouveaux dirigeants français ? Au soir du premier tour des législatives qui ont certes consacré sans surprise une « vague bleue », certains d'entre eux ont ainsi annoncé la mise en place probable d'une TVA sociale dans l'Hexagone. Dans la mesure où la TVA est, par définition, l'impôt le plus inégalitaire, cette annonce a provoqué l'ire des responsables de l'opposition. Ces derniers ont d'ailleurs bien vite oublié que la TVA sociale était une des proposition phare de Dominique Strauss Kahn, qui, en cas de victoire de Ségolène Royal à la présidentielle, aurait certainement occupé le poste de Premier Ministre. Sans vergogne, celui-ci a même annoncé que la TVA sociale allait « chambouler le porte-monnaie de beaucoup de Français ». La politique politicienne a donc très vite pris le dessus et face à la débâcle du premier tour, la gauche s'est engouffrée dans cette brèche
pour tenter de mobiliser les Français à son avantage.

Même si leur victoire aux législatives fait peu de doute, la majorité a donc pris un risque énorme, en annonçant une mesure qui demeure très vague et dont l'efficacité économique reste à prouver. Une question se pose alors : pourquoi avoir pris un tel risque ? Par certitude de la victoire et manque d'humilité, par franchise vis-à-vis des Français ou tout simplement par erreur ?

Vu le cafouillage qui en a suivi et selon nos informations, c'est en fait cette troisième voie qui serait la bonne. En effet, dans l'euphorie de la victoire annoncée et vraisemblablement sans l'aval du PremierMinistre et encore moins du Président, un Ministre bien connu s'est permis de lancer l'idée sur un plateau de télé le soir même du premier tour. L'occasion était alors trop belle pour l'opposition de saisir la perche ainsi tendue pour crier à l'injustice et tenter d'atténuer la vague bleue.

Dès lors, la marche arrière était devenue impossible et le gouvernement a dû ramé tout au long de la semaine écoulée pour expliquer que la TVA sociale n'était pas envisageable à court terme, que c'était d'ailleurs une TVA anti-délocalisations, qu'aucune hausse des prix n'interviendrait… Les arguments n'étant que très peu convaincants (cf. notre Réaction du 12 juin : La TVA sociale ; une vraie fausse bonne idée) et le flou demeurant persistant autour des modalités de cette éventuelle mesure, le Président Sarkozy a même dû monter au créneau pour sonner la fin de la récré. Son message est claire : il n'acceptera « aucune augmentation de la TVA dans sa forme actuelle qui aurait pour effet de réduire le pouvoir d'achat des Français ». Et pour bien montrer que le co-pilote Fillon est en parfaite harmonie avec le pilote Sarkozy, le Premier ministre a enfoncé le clou en soulignant que le gouvernement ne mettra en oeuvre la TVA sociale que « si nous avons la certitude qu'elle n'entraînera pas une hausse des prix ».

Ouf ! Sauvé par le gong ! La TVA sociale n'est ni pour demain, ni pour après-demain, car il est clair que les garanties qu'attend le gouvernement pour lancer cette mesure seront très difficiles à réunir. Nous avons donc évité de justesse, du moins pour le moment, une crise du type CPE…

Pour autant, une question de fond demeure : est-il crédible qu'un gouvernement annonce une mesure qui n'a pas du tout été préparée ou bien est-ce au contraire une excellente stratégie de lancer le débat quitte à se dédire quelques jours plus tard ? Il est clair que dans un souci de transparence de la politique gouvernementale mais aussi dans une démarche de pédagogie renforcée qui est, à l'évidence, un passage obligé pour faire passer des réformes, il est indispensable d'expliquer et de débattre.

Dans ce sens, au-delà des considérations politiciennes qui ont décidément la vie longue en France et sont par là même toujours aussi tristes et décevantes, lancer le débat sur la TVA sociale était une bonne chose. Surtout parce qu'il a permis de faire comprendre au gouvernement qu'une telle mesure était dangereuse. Néanmoins, nos dirigeants doivent également montrer qu'ils ne lancent pas simplement des idées à la légère sans préparation intense au préalable et simplement pour voir comment réagissent les sondages. Une telle stratégie pourrait effectivement nuire à leur crédibilité. Le risky business a du bon mais il doit être appliqué avec parcimonie et contrôle…

Suite :

Marc Touati
Président de ACDE

marc.touati@acde.biz

www.acde.biz






Mardi 5 Juin 2007



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