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Des entreprises plus réglementées mais mieux valorisées

Lettre du 27 août 2021 rédigée par Eric Galiègue - VALQUANT.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
Nos économies sont de plus en plus administrées. Cette prédominance de règles formelles qui s’imposent à tous est de plus en plus évidente. Ce que d’aucuns appellent un carcan est un mal nécessaire. Il est justifié par au moins 3 constats.

Le premier est la formation naturelle de monopoles, stade ultime de la compétition entre entreprises. Il faut définitivement admettre qu’il n’est pas possible de laisser une totale liberté aux acteurs de l’économie... sauf à voir émerger des gigantesques entreprises qui abusent de leur position et rentrent en compétition avec l’Etat et les démocraties. Le pays chantre du libéralisme, les USA, a ainsi mi en place une politique « anti trust » depuis longtemps, et n’a pas hésité à démanteler des entreprises trop importantes à son gout. Les deux exemples les plus connus sont la Standard Oil au début du siècle dernier et ATT dans les années 80. Plus proche de nous, la situation des GAFAM devient un vrai sujet aux USA, et surtout en Europe. La domination absolue de quelques gigantesques entreprises du le monde digital est insupportable. L’ADN des GAFAM et de toute entreprise privée étant de continuer à croitre et à améliorer son profit, ces groupes naturellement débordent de leurs métiers qui ont fait leur succès et désormais exercent des activités de plus en plus éloignées de leur compétence initiale…et produisent une croissance prédatrice, au dépend des acteurs historiques. C’est la loi naturelle du marché, dira-t-on, mais il est évident que la situation actuelle est sans précédent. L’histoire montre de nombreux exemples de « créations destructrices » massives, notamment l’émergence du train à vapeur, ou la mécanisation de l’agriculture, à l’origine de l’exode rural. Mais ces phénomènes ont été vécus sur des périodes de plusieurs dizaines d’années, alors que la révolution actuelle se joue sur quelques années…

Le deuxième est la multiplication des crises systémiques, d’origine financière ou réelle. A l’origine on peut citer la crise de 1998, avec la faillite du fonds LTCM, puis l’éclatement de la bulle internet associée aux scandales comptables (Worldcom, Parmalat) du début des année 2000, et, bien sûr, la « crise des subprimes » de 2008-2009. Il faut évidemment citer la crise sanitaire de 2020. Dans tous ces cas de figure, les interventions publiques ont été indispensables et massives. Personne n’a remis en cause le principe de cet interventionnisme, qui a atteint son paroxysme à la mi-2020, lorsque finalement, plus de la moitié des Français étaient payés directement par l’État via le système de chômage partiel mis an place pour éviter les licenciements massifs. Cet épisode a vu aussi la simultanéité des interventions des États et des banques centrales, qui ont fait front commun avec grande efficacité.

Le troisième constat est l’urgence climatique, dont on voit chaque année les effets. La nécessité de limiter le réchauffement climatique et de s’adapter à l’inévitable hausse des températures des 50 prochaines années induit de nombreuses actions de tous : entreprises, particuliers, États. Évidemment, les acteurs de l’économie ne prendraient pas spontanément les mesures dictées par la gouvernance nationale ou mondiale. La main invisible d’Adam Smith, qui veut que la poursuite du profit individuel maximise naturellement le bien commun, elle est tellement peu visible qu’in peut conclure qu’elle n’existe pas. Les lois et règlements se sont multipliés et touchent toutes les entreprises. De l’obligation du reporting extra financier à l’interdiction des moteurs thermiques à relativement brève échéance, en passant par le renforcement des contraintes environnementales sur l’immobilier, ancien comme neuf, elles renforcent le « carcan réglementaire ».

Le renforcement de la réglementation est-il favorable ou défavorable aux entreprises et à leur évaluation en Bourse ? Comme toujours la réponse est différentiée, selon les secteurs et les entreprises elle mêmes. Ce qui est certain, c’est que les entreprises s’adaptent, comme toujours. La plupart arrivent à sauvegarder leur marge et la croissance des profits, d’autres doivent faire avec des surcouts significatifs. Certaines réussissent à bénéficier d’une croissance nouvelle, générée par ces règlementations. L’impact sur les profits est probablement légèrement négatif. Il est compensé par un autre effet concomitant, la forte baisse de la prime de risque, grâce à la sécurité offerte par l’interventionnisme public, qui réduit le risque de faillite.

Au total, la légère baisse des flux futurs induite par la réglementation, est surcompensée par l’effet favorable de la baisse du taux d’actualisation. Légèrement moins de profit, mais des multiples plus élevés…

Investisseurs : Nous proposons de pondérer normalement les actions pour un CAC 40 compris entre 6 455 et 6 952

Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations a remonté cette semaine des deux côtés de l’Atlantique.

Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole Brent et du cuivre a fortement rebondi, de 6% en une semaine…



Lundi 30 Août 2021




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