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Crisis as usual

Parmi les 3 interventions principales de la conférence organisée le 30 novembre dernier par le CNAM et AFICNAM (1) sur le thème “Coût du capital et stratégie financière”, je souhaite revenir sur celle d'Olivier Younes (2). Non que celles de Pascal Quiry ou celle de Jacques Tierny, brillantes et très intéressantes toutes les deux, ne le méritent pas, c'est juste un choix personnel et dont j'assume l'arbitraire.


Rémy Mahoudeaux
Rémy Mahoudeaux
Olivier Younes part d'un triple constat :

1) le monde est devenu hyperconnecté ;
2) la diffusion des risques y est opaque : en témoignent par exemple les déconsolidations ;
3) des nouveaux faiseurs de rois, tels les agences de notation, deviennent les référents,

à quoi il faut ajouter que le modèle gaussien est déchu, ce dont témoignent les cygnes noirs (3) qui dorénavant volent en escadrille, et que des effets papillons qui mettent en évidence notre fragilité (cf. les ruptures industrielles en Europe suite à Fukushima).

Les conséquences auxquelles nous sommes confrontés sont multiples :

1) Les turbulences deviennent notre lot quotidien : La volatilité, les mouvements de foules, le risque systémique et son utilisation : nous swappons le « Business as usual » pour un « Crisis as usual » ;
2) Nous devons nous adapter à cette nouvelle donne : Il n'y a plus de pilote automatique, et les business models se doivent d'être aussi versatiles que l'impose la situation, en alliant bon sens et vision : des racines et des ailes ;
3) Un entrepreneur se doit d'être visionnaire, frugal, focalisé, agile et résilient, et il doit pouvoir gérer l'ambiguïté qui existe entre intuition et process ;
4) Le spéculateur n'est plus considéré comme un mal nécessaire, il est et sera la victime de chasses aux sorcières notamment « règlementaire »

En réponse Olivier Younes propose d'abord de retourner aux gammes élémentaires, aux fondamentaux de l'entreprise et de la finance :

D'abord la sphère financière est et doit rester au service de la sphère réelle. L'orthodoxie financière commande de considérer la prééminence des capitaux propres sur la dette, et que « cash is king ». La création de valeur doit se faire par l'opérationnel : un business model rentable et scalable, avec une marge sur coût variable qui est supérieure aux coûts fixes. Et nonobstant l'intérêt intellectuel des débats, les coûts historiques sont aussi légitimes que la juste valeur, et supposer que le prix de la dernière transaction sur une action représente la valeur de toute l'entreprise est discutable.

Les 3 sentences qui ont formé la conclusion de son intervention méritent d'être mémorisées :

Il n'existe pas de repas gratuit (Milton Friedman) (4)
Lorsque la marée se retire, on voit qui nage nu (Warren Buffet) (5)
Ce qui ne me tue pas me rends plus fort (Friedrich Nietzsche) (6)

et je ne vois pas quel grain de sel je pourrais ajouter.

(1) CNAM : ne se présente pas & AFICNAM : Association des Mastères Finances du CNAM
(2) Olivier Younes est partner à Casa Invest, et il enseigne à HEC, à Dauphine et au CNAM
(3) The black swan (Le cygne noir) de Nassim Nicholas Taleb
(4) There ain't no such thing as a free lunch
(5) You only find out who is swimming naked when the tide goes down
(6) Was mich nicht umbringt, macht mich stärker.

Rémy Mahoudeaux
Managing Director, RemSyx

boss@remsyx.com
www.remsyx.com

Mercredi 14 Décembre 2011




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