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Commentaire de l’IRSE sur le Rapport Molinié –Drago-Brovelli

On lira avec intérêt ce travail de relance de la réflexion RSE française qui s’était interrompue depuis les présidentielles et la publication de la loi Grenelle, non sans rappeler que depuis ce temps les entreprises françaises travaillent fortement ce champ et progressent en RSE, comme l’atteste le bilan publié par Deloitte : Plus de 80% des entreprises du SBF 120 rapportent désormais sur leur politique RSE et plus des deux tiers ont fait vérifier leur démarche.


Patrick d’Humières
Patrick d’Humières
On peut faire trois remarques de fond sur ce rapport :

1) C’est une série de propositions, pour beaucoup connues, pour d’autres plus liées au débat politique actuel, qui ne replace pas la question RSE dans une perspective de vision économique ou sociale française soumise aux enjeux de relance de la compétitivité, du contrat social, de l’efficience publique et de la dynamique européenne, autant de points majeurs ou la RSE participe des solutions, pour autant qu’on veuille faire et agir d’abord. Le rapport ne règle pas la question de savoir si la RSE doit s’inscrire dans une politique publique ou rester l’affaire des entreprises et n’apporte aucun éclairage de gouvernance sur le sujet. Il rappelle que la RSE doit intégrer le dialogue social mais sans dire comment ni plus.

2) Le rapport a le grand mérite de remettre en selle des axes largement posé depuis le Grenelle de l’environnement sans lesquels la RSE se réduit à des bonnes pratiques : l’action internationale en premier lieu, pour contribuer à mondialiser cette dimension, le soutien à la proposition de la Commission européenne de favoriser la transparence extra-financière, le rôle très insuffisant de la sphère publique dans ce domaine, l’intérêt d’une information vérifiée en RSE et la place des branches professionnelles pour améliorer ce reporting.

3) En revanche, le rapport laisse interrogatif sur plusieurs points abordés, oubliant que la RSE ne se décrète pas, fut-ce aux chefs d’entreprise dont on attend beaucoup, dans les PME notamment mais qui sans reconnaissance en retour n’ont pas de raison d’en faire plus…L’esprit français contraignant et moralisant en la matière a la vie dure, quand on évoque la publication de notations sociales (voulues par qui, faites par qui, payées par qui, contrôlées par qui, alors que le reporting est en plein développement… ?). Idem sur le mécénat, démarche qui doit rester volontaire s’il en est.

Au-delà de la considération et de l’estime que les auteurs(non fonctionnaires) méritent, du fait notamment de leurs états de service reconnus, en quoi se rapport fait-il avancer une démarche de relation entre l’entreprisse et la société française ? Pour y répondre, il faut s’interroger sur la légitimité du document, sur la méthode et sur l’articulation de ce travail – utile et stimulant dans un paysage d’incompréhension générale. On reste en France dans une « RSE à l’unilatérale ». Plutôt que d’en faire un travail de réflexion collective, cherchant à bâtir des consensus de progrès, l’exercice préféré est l’instrumentalisation - l’Etat étant toujours à la manœuvre et l’entreprisse un objet de projections loin du réel. L’inquiétude est que cette méthode trouve son prolongement dans l’organisation d’une instance de discussion annoncée – dite plate forme RSE – qui s’avère être le plus beau produit de la technocratie jacobine qui sélectionne ses interlocuteurs, les encadre et leur tient le stylo. Pour un sujet de collaboration volontaire qu’est la RSE par nature, on ne peut que s’inquiéter de voir la tendance française s’orienter à contre-courant de ce qui se fait dans le monde…



Patrick d’Humières
www.institutrse.com

Mardi 2 Juillet 2013




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