Une semaine après sa conférence sur Quaero, le projet de moteur de recherche multimédia franco-allemand, Club Sénat a réuni jeudi matin à Paris des représentants du Figaro, du groupe l'Express l'Expansion et du portail 01net pour se pencher sur l'avenir de la presse en ligne et plus globalement des médias électroniques.

Responsable de la diffusion des contenus numériques du groupe Le Figaro, Marie-Pierre Ombrédanne a par exemple expliqué que l'arrivée de l'internet introduisait trois ruptures fondamentales pour la presse avec d'une part l'instantanéité, obligeant un réaction à réagir à chaud à l'actualité, d'autre part l'ubiquité, avec la nécessité de donner accès au titre depuis n'importe quel terminal, et enfin la personnalisation, poussant les médias à fournir aux lecteurs mais également aux entreprises, un contenu sur mesure, en rapport avec leurs centres d'intérêt.

Claire DENIS, directrice des éditions électroniques du groupe Express-Expansion, a pour sa part souligné la relation délicate entre les médias en ligne et les portails internet, qui sont à l'origine de plus de 50% de l'audience mais qui cannibalisent également une grande partie de leurs contenus. Elle a également évoqué l'insécurité juridique de nombreux titres, qui peinent à convaincre leurs journalistes de reprendre leurs articles sur le web, alors même que de nouveaux producteurs d'information se multiplient dans la blogosphère. Elle a enfin évoqué le changement d'identité de magazines hebdomadaires papier payants, obligés de devenir quotidiens, gratuits et en ligne…

Conscient des ces bouleversements, Nenad Cetkovic, directeur général de 01.net a expliqué que le groupe Test, avait d'ailleurs décidé dès 2001 de se faire violence en basculant volontairement ses 18 marques "papier" dans un portail unique : 01net, reprenant l'intégralité des articles, et assumant un modèle de presse gratuite monétisée par la publicité.

Course à l'audience, cannibalisation par les portails, concurrence de la blogosphère, les médias en ligne ont en tout cas fait passer un message plutôt pessimiste aux parlementaires présents au Sénat. Reste à savoir si cette presse saura conserver son identité dans cette nécessaire mais douloureuse adaptation.


Source Jérôme Bouteiller
NETECO