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Chine : Un atterrissage délicat

Après la tragédie grecque, difficile d’imaginer que pendant la période estivale les marchés financiers allaient connaître de nouvelles turbulences. Cette fin d’été a été marquée par l’accentuation des craintes entourant la santé économique de la Chine et ses conséquences sur l’économie mondiale.


Chine : Un atterrissage délicat
En quelques séances, après le 19 août, les indices des pays émergents ont perdu près de 25 % et les marchés occidentaux dont le CAC 40 près de 15 %. L’absence de nombreux intervenants sur les marchés a accentué ce regain de volatilité. Néanmoins, si la situation peut inquiéter, l’ampleur du mouvement nous paraît à ce stade de l’analyse exagérée. L’interrogation des investisseurs réside surtout dans le sentiment que les autorités monétaires et gouvernementales chinoises ont en quelque sorte « perdu la main » sur l’évolution de l’économie du pays. Le marché vient à douter des statistiques qui montraient l’atterrissage en douceur (soft landing) de l’économie chinoise, sentiment largement partagé par la plupart des observateurs. La réalité est-elle plus sombre ? Probablement si l’on regarde l’évolution de la consommation d’électricité et des stocks de matières premières du pays qui montrent une croissance du PIB plus proche de 3.5% que de 7%. La dévaluation du yuan a été le principal facteur déclenchant de cette correction boursière. En baissant de 4.5% la parité USD/Yuan, les autorités chinoise ont fait prendre conscience au marché qu’un risque de ralentissement de la croissance plus brusque que prévu (hard landing) était en cours. Toutefois cela reste modéré par rapport à l’appréciation de 33% de cette devise depuis 2005 qui présente encore une surévaluation de 15% si on tient compte de la parité des pouvoirs d’achat.

Il semble évident que les économies émergentes vont souffrir globalement de cette situation, certaines du renforcement du dollar et d’autres, comme le Brésil et la Russie, de la chute des prix des matières premières.

Cependant la situation de la Chine est très différente de celle des pays émergents lors de la crise de la fin des années 90. Le pays est créancier net vis-à-vis du reste du monde, le solde extérieur est fortement excédentaire (35% du PIB), limitant ainsi le risque d’une crise de change. L’impact sur les pays développés reste limité. Si la Chine, qui représente désormais 13.5 % du PIB mondial, est une des trois zones systémiques avec les USA et la zone euro, les importations chinoises à destination de la demande domestique ne représentent que 2 % du PIB hors Chine et les investissements étrangers en Chine seulement 5 % des investissements étrangers des pays du G20.

Sans sous-estimer l’effet de cette crise sur les sociétés fortement exposées aux zones émergentes, les derniers indicateurs en zone euro, qui confirment la reprise du secteur privé en août, sont conformes aux attentes, avec une hausse trimestrielle de 0,4% du PIB européen. Du côté des Etats-Unis, le PIB du 2ème trimestre devrait être revu fortement en hausse à 3,2% (contre 2,3%), la consommation des ménages est en croissance de 3 %, le chômage reste bas et le secteur immobilier se porte très bien. Nous restons largement exposés à ces deux zones car nous considérons qu’elles devraient bénéficier de façon significative de la baisse des matières premières, d’un environnement de taux bas et d’un rééquilibrage de la croissance en faveur des pays développés.

Rédigé le 25/08/2015
Eric Lefevre-Pontalis
Directeur – Responsable de la Gestion

Lettre mensuelle de septembre de la Banque privée Degroof.
LE ROND POINT DE LA FINANCE
Septembre 2015 – n° 94



Mardi 1 Septembre 2015




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