2024 sonnera-t-elle le glas de la course à la licorne à tout prix ? En ce début d’année, période propice aux « bilans & perspectives », il est légitime de se poser la question, voire de l’espérer ?
Selon le dernier bilan « VC & Exit Trends – France 2023 » tout juste publié par la banque d’affaires, Avolta, seule la jeune entreprise française, Mistral.Ai, aurait atteint le statut de licorne en 2023.
Faut-il pour autant regretter la situation ?
Car, si la France a besoin de champions, d’entreprises leaders ayant atteint la taille critique nécessaire pour décupler l’innovation, retenir ses talents et/ou s’attaquer à l’international, doit-elle vraiment chercher à faire reluire des chimères ?
Car, si les bilans 2023 se succèdent à grands renforts de pourcentages abyssaux, dans le même temps, « des sources proches des dossiers » depuis de nombreuses années, n’en seraient-elles pas presque à pousser des « oufs » de soulagement et à évoquer un « retour à la normale » ?
Car, si les portes du capital-risque se sont refermées pour nombre de jeunes pousses n’ayant pas réussi à incarner leur « proof of concept » face à de potentiels investisseurs, ne serait-ce pas une sorte de leçon à retenir et une façon, aussi, de démontrer un certain « sérieux » à la française ? L’entreprenariat étant loin d’être « un long fleuve tranquille » surplombé par des ponts pavés d’or…
Faut-il regretter que la France n’envoie cette année « que » 150 start-ups au CES de Las Vegas qui vient d’ouvrir ses portes alors que jusqu’en 2019, ce score semblait frôler les 300 ?
Après tout, si ce sont vraiment nos 150 meilleures représentantes, cette sélectivité n’offre-t-elle pas une certaine lisibilité à un public international ? La France restant tout de même la plus grande délégation internationale, hors Etats-Unis.
Mais revenons à l’étude en question :
Et si l’on revient à l’étude en question : nos start-ups françaises n’auraient levé en 2023 que 8,5 milliards d’euros auprès des fonds de capital-risque, soit une chute de plus de 40 % par rapport à 2022. Dans le même temps, le nombre de transactions a chuté de 23 % avec 1061 deals en 2023 contre 1375 en 2022.
Considérons les années 2021 et 2022, comme des années « exceptionnelles », des années « folles », celles du « bon temps » en quelque sorte. Et regardons la situation au préalable. 2023, se positionne en hausse de 29 % par rapport à 2020 (6,6 milliards d’euros levés) pour peu ou prou le même nombre de transactions (1038 vs 1061 en 2023).
Si l’on dézoome à l’échelle de l’Europe, on obtient les mêmes tendances. Avec un montant global des levées à 45 milliards d’euros sur la période, en hausse de 30 % par rapport à 2020.
Par ailleurs, les auteurs de l’étude semblent percevoir un signal positif en ce dernier trimestre 2023 : les levées cumulées auraient atteint 20 milliards alors que le premier trimestre, toujours 2023, n’aurait pas dépassé les 12.
Alors puisque l’heure des vœux s’impose à nous en ces premiers jours de janvier 2024, que faut-il souhaiter à nos entreprises innovantes du Web 3, des Fintechs et de l’IA ?
Que vous souhaitez à vous ? Vous dire que « le bon temps » est peut-être mort ou qu’il reviendra ?
Que la vérité se trouve peut-être dans les chiffres mais que seuls ceux qui osent sauter dans les flaques et parfois filer des coups de pieds, même pour de faux, peuvent espérer lézarder les murs qui les séparent du succès ?
Et que si les méchants ce n’est pas nous, les faux roudoudous pailletés et arc-en-ciel ne nous intéressent pas ou plus, et que l’on préfère miser sur un Mistral Gagnant ?
Anne-Laure Allain
Selon le dernier bilan « VC & Exit Trends – France 2023 » tout juste publié par la banque d’affaires, Avolta, seule la jeune entreprise française, Mistral.Ai, aurait atteint le statut de licorne en 2023.
Faut-il pour autant regretter la situation ?
Car, si la France a besoin de champions, d’entreprises leaders ayant atteint la taille critique nécessaire pour décupler l’innovation, retenir ses talents et/ou s’attaquer à l’international, doit-elle vraiment chercher à faire reluire des chimères ?
Car, si les bilans 2023 se succèdent à grands renforts de pourcentages abyssaux, dans le même temps, « des sources proches des dossiers » depuis de nombreuses années, n’en seraient-elles pas presque à pousser des « oufs » de soulagement et à évoquer un « retour à la normale » ?
Car, si les portes du capital-risque se sont refermées pour nombre de jeunes pousses n’ayant pas réussi à incarner leur « proof of concept » face à de potentiels investisseurs, ne serait-ce pas une sorte de leçon à retenir et une façon, aussi, de démontrer un certain « sérieux » à la française ? L’entreprenariat étant loin d’être « un long fleuve tranquille » surplombé par des ponts pavés d’or…
Faut-il regretter que la France n’envoie cette année « que » 150 start-ups au CES de Las Vegas qui vient d’ouvrir ses portes alors que jusqu’en 2019, ce score semblait frôler les 300 ?
Après tout, si ce sont vraiment nos 150 meilleures représentantes, cette sélectivité n’offre-t-elle pas une certaine lisibilité à un public international ? La France restant tout de même la plus grande délégation internationale, hors Etats-Unis.
Mais revenons à l’étude en question :
Et si l’on revient à l’étude en question : nos start-ups françaises n’auraient levé en 2023 que 8,5 milliards d’euros auprès des fonds de capital-risque, soit une chute de plus de 40 % par rapport à 2022. Dans le même temps, le nombre de transactions a chuté de 23 % avec 1061 deals en 2023 contre 1375 en 2022.
Considérons les années 2021 et 2022, comme des années « exceptionnelles », des années « folles », celles du « bon temps » en quelque sorte. Et regardons la situation au préalable. 2023, se positionne en hausse de 29 % par rapport à 2020 (6,6 milliards d’euros levés) pour peu ou prou le même nombre de transactions (1038 vs 1061 en 2023).
Si l’on dézoome à l’échelle de l’Europe, on obtient les mêmes tendances. Avec un montant global des levées à 45 milliards d’euros sur la période, en hausse de 30 % par rapport à 2020.
Par ailleurs, les auteurs de l’étude semblent percevoir un signal positif en ce dernier trimestre 2023 : les levées cumulées auraient atteint 20 milliards alors que le premier trimestre, toujours 2023, n’aurait pas dépassé les 12.
Alors puisque l’heure des vœux s’impose à nous en ces premiers jours de janvier 2024, que faut-il souhaiter à nos entreprises innovantes du Web 3, des Fintechs et de l’IA ?
Que vous souhaitez à vous ? Vous dire que « le bon temps » est peut-être mort ou qu’il reviendra ?
Que la vérité se trouve peut-être dans les chiffres mais que seuls ceux qui osent sauter dans les flaques et parfois filer des coups de pieds, même pour de faux, peuvent espérer lézarder les murs qui les séparent du succès ?
Et que si les méchants ce n’est pas nous, les faux roudoudous pailletés et arc-en-ciel ne nous intéressent pas ou plus, et que l’on préfère miser sur un Mistral Gagnant ?
Anne-Laure Allain
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