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1998-2018 : trou d’air ?

Lettre du 8 mars 2019 par Eric Galiègue - VALQUANT.


L’impressionnant rebond qui dure depuis le 27 décembre a laissé la place à un état d’apesanteur. Le CAC 40 a franchi la moyenne mobile un an il y a juste une semaine, ce qui valide le retour dans une tendance haussière, selon les partisans de l’analyse technique.
Le stress de la fin d’année 2018 appartient-il au passé ?
Le marché baissier a-t-il été le plus bref de l’histoire récente de la Bourse, du 5 octobre 2018 au 25 février 2019 ?

Cet épisode n’est pas sans rappeler celui de la fin 1998, il y a donc exactement 20 ans. A l’époque, cette brève chute boursière et économique avait été qualifiée de « trou d’air » par un jeune et talentueux ministre de l’économie, Dominique Strauss Kahn. Il avait été particulièrement virulent, puisque le CAC 40 avait perdu 30% du 16 juillet au 8 octobre. Il avait ensuite furieusement remonté, de telle manière que l’incursion de l’indice sous sa moyenne mobile un an n’avait duré qu’à peine 2 mois. Comme aujourd’hui, le monde s’inquiétait de la croissance ; la crise asiatique de l’année précédente (effondrement de monnaies asiatiques et notamment du bath thaïlandais) avait marqué les esprits, et en août 1998, la Russie avait fait défaut. Un fond d’investissement gigantesque, LTCM, avait fait faillite en octobre. Les banques centrales, au premier rang desquelles la Fed, ont alors pris les mesures nécessaires à la stabilisation de la situation financière globale. Elles ont ouvert les vannes de la liquidité, ce qui a permis un redressement économique impressionnant et a fortement profité aux marchés financiers. Les marchés d’actions ont alors généré une bulle, notamment des valeurs dollar en Europe et surtout des valeurs technologiques. La « Technomania » a été d’une certaine manière générée par la crise de 1998.

Aujourd’hui, toutes proportions gardées, les ressemblances sont grandes. Comme en octobre 1998, le stress de marché a été intense. Notamment, au cours de certains jours de décembre 2018, le spectre de la débandade générale des marchés a hanté les investisseurs. Certes, la douche a été moins froide qu’en octobre 1998, mais la probabilité élevée d’une catastrophe boursière a très vite alerté les banques centrales, et la première d’entre elle, la Fed.
Comme en 1998, le même mal a appelé le même remède : créer de la liquidité pour éteindre le stress des opérateurs de marché. M. Powell a changé de ton, la BCE aussi. Peut-on imaginer que ces décisions monétaires vont produire maintenant le même effet qu’il y a juste 20 ans ? 2019 et 2020 vont-ils ressembler à 1999 et 2000, parce que la planète va bénéficier d’un contexte de liquidité très favorable ?
Le monde a bien changé en 20 ans, même si en 1998 on évoquait déjà le risque déflationniste. A cette époque, la potion monétaire était encore magique. Surtout, la conjoncture mondiale a parfaitement répondu à cette stimulation. Les taux de croissance des économies ont atteint des sommets en 1999 et 2000. Imaginer pour 2019 et 2020 de tels taux de croissance est incongru. L’OCDE et la BCE ont drastiquement revu en baisse les hypothèses de croissance économique. On parle désormais pour 2019, de 1% seulement en zone €, de 0,9% en Allemagne et de -0,2% en Italie (prévisions OCDE). La Chine subit un redoutable ralentissement, attisé par le repli des USA sur eux-mêmes. L’inflation reste particulièrement basse hors éléments volatiles, au Japon comme en Europe, et même aux USA. 20 années de ralentissement séculaire de la croissance ont passé. Et même si les marges des entreprises ont atteint des niveaux stratosphériques, on ne peut s’empêcher de se demander si elles ne vont pas mourir en bonne santé, ou plutôt si « la mauvaise santé de la macro ne va pas rattraper la bonne santé de la micro »…

Notre conviction profonde est que le ralentissement séculaire et déflationniste ronge les économies développées depuis 20 ans, et que la situation actuelle est bien différente de celle de 1998. Nous pensons néanmoins que l’hyper liquidité, produite par le ralentissement économique et le changement d’attitude des banques centrales, doit générer un minimum de croissance, et nous éviter le scénario du pire. Avant de s’en convaincre, le marché passera par les phases de doutes profonds, comme celui que nous envisageons pour les tous prochains jours et prochaines semaines.

Spec : le Cac 40 entame sa correction. Support important à 5137 points.

Tendance sur les marchés de taux et de devises : les taux souverains sont toujours sous pression baissière. Le taux du bunfd allemand est au plus bas de l’année, à 0,066%.

Tendances récentes sur les matières premières : le cours du pétrole s’est stabilisé.

Investisseurs : nous recommandons aux investisseurs à risque moyen ou faible de sous pondérer les actions au maximum pour un CAC 40 au-delà de 5 244 points.
Eric Galiègue
Eric Galiègue

Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,

Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'ACIFTE, association agrée par l' AMF
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738

7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
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eric.galiegue@valquant.fr


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