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Vendée Globe - Le facteur chance

Vendée Globe
J+ 82 : A 223 milles dans l'ouest de la Corogne


Vendée Globe - Le facteur chance
On a beau être un marin bourré de talent, naviguer sur un bateau fiable et ultra préparé, le succès ne tient parfois qu'à un fil. Si Michel Desjoyeaux a cumulé toutes ces qualités, il a aussi bénéficié de cette once de réussite qui fait qu'une course parfaite peut se muer en victoire. Ce coup de pouce du destin a fait défaut à Roland Jourdain. Alors que Foncia est attendu dimanche matin aux Sables d'Olonne pour un doublé historique, son valeureux dauphin navigue sans quille dans l'espoir de réussir à terminer sa course.

Les classement à 16h00
1- Michel Desjoyeaux (Foncia) à 535,7 milles de l'arrivée
2- Roland Jourdain (Veolia Environnement) à 1093,4 milles du leader
3- Armel Le Cléac'h (Brit Air) à 1447,3 milles
4- Samantha Davies (Roxy) à 2509,9 milles
5- Marc Guillemot (Safran) à 2615,1 milles
6- Brian Thompson (Barhain Team Pindar) à 2757,1 milles
7- Dee Caffari (Aviva) à 2824,2 milles
8- Arnaud Boissières (Akena Vérandas) à 3542,7 milles
9- Steve White (Toe in the Water) à 4421,7 milles
10- Rich Wilson (Great American III) à 5640,2 milles
11- Raphaël Dinelli (Fondation Ocean Vital) à 7205 milles
12- Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch) à7335,6 milles

La faute à pas de chance
La chance, la veine, la bonne étoile… Les marins préfèrent le terme de " réussite ". Appelez cela comme vous le voulez, mais cette part d'irrationnel est un des ingrédients essentiels de la performance.
Au-delà des casses purement mécaniques, plusieurs concurrents de ce Vendée Globe - parfois les meilleurs - ont été la proie de hasards malencontreux, sous la forme de rencontres avec des objets flottants. C'est vraisemblablement le cas d'Alex Thomson (Hugo Boss), et de façon certaine celui de Jonny Malbon (dérive endommagée), Jean Pierre Dick (les deux safrans cassés) et Jean Le Cam (bulbe arraché ayant entraîné son chavirage).
Cette faute à pas de chance, Bilou en est la dernière victime en date. Car la perte totale de la quille de Veolia Environnement est semble t-il une conséquence tardive de sa rencontre le 8 janvier avec un mammifère marin. Ce choc avait déjà contraint Roland Jourdain à transformer l'intérieur de son monocoque en atelier de stratification pour réparer sa cloison de pied de mât fissurée. Dans l'opération et avec l'obligation de naviguer avec prudence, il avait perdu beaucoup de terrain sur le leader.

Carène liquide
Aujourd'hui, Bilou est toujours en course, à plus de 1000 milles de Foncia et 350 milles devant Armel Le Cléac'h. Sous deux ris et petit foc, il progresse à 6-8 nœuds, 450 milles dans le sud-ouest des Açores. Le fond de son bateau entièrement ballasté, il n'est stabilisé que grâce à cette carène liquide et progresse sur le fil du rasoir. Dans sa tête, la mission est claire : " Mon objectif est de rentrer aux Sables d'Olonne, mais je ferai gaffe à ma peau ". La détermination de Roland Jourdain semble être décuplée par l'adversité. Toutefois, sa réussite est entièrement liée à la météo, sachant qu'il devrait affronter les mêmes conditions musclées que celles vécues par Michel Desjoyeaux. Pour l'heure, le finistérien est confiant et estime qu'il peut tenir la route même dans 45 nœuds de vent, si la mer reste raisonnable. S'il y a une morale dans cette histoire, Roland Jourdain doit pouvoir gagner son pari. Car il a été un des protagonistes les plus méritants de cette épopée autour du monde. Dans le wagon de tête depuis le départ, il s'est emparé de la deuxième place au moment où Mich' Desj' prenait les commandes, le 16 décembre dernier. Depuis lors, il est le seul concurrent à s'être maintenu dans la roue de Foncia, sa seule véritable menace depuis les premières glissades dans le Pacifique.

Foncia attendu dès dimanche matin
Aujourd'hui, Michel Desjoyeaux a perdu un adversaire de taille et son chemin victorieux jusqu'aux Sables d'Olonne semble parsemé de roses. Depuis 48 heures, Foncia cravache au fil des fronts et fonce à 16 nœuds moyens en direction du golfe de Gascogne. Attendu dès dimanche aux aurores, son souhait est désormais de profiter pleinement des dernières heures de course. Couper le téléphone et humer les dernières bouffées d'iode, ultimes plaisirs solitaires avant le bain de foule et le grand tourbillon de l'arrivée…Voilà le programme de l'homme de tête, en route pour un deuxième sacre historique en Vendée.

Autres positions, autres réalités
Pour les navigateurs à la poursuite du trio de tête, la ligne d'arrivée est encore loin. Samantha Davies et Marc Guillemot débutent leur remontée dans l'hémisphère nord sous la menace directe de Brian Thompson, lui-même en plein pot au noir. Septième, Dee Caffari est en train d'aborder cette zone délicate. Arnaud Boissières est soulagé de pouvoir progresser vers l'équateur avec un vent enfin orienté dans le bon sens; Steve White est toujours au près au large du Brésil ; Rich Wilson vient d'essuyer un coup de tabac et devra se rapprocher des côtes s'il veut trouver des vents portants. Enfin, Raphaël Dinelli et Norbert Sedlacek plongent tranquillement vers le sud en direction du cap Horn. Ils devraient franchir le rocher en plein marasme anticyclonique, d'ici trois jours.

Les Sables d'Olonne à l'heure des arrivées
Le Village Arrivée a officiellement ouvert ses portes au public ce vendredi matin à 10h30. La vacation du jour, animée en présence de Philippe de Villiers, Président de la SEM Vendée, organisatrice du Vendée Globe, de Patricia Brochard, Présidente de Sodebo et de Louis Guédon, le Député -Maire des Sables d'Olonne, a accueilli plusieurs centaines de personnes. A terre, on se met au diapason des arrivées. L'organisation se met en branle pour accueillir dignement ses héros.

Voix du large…

Michel Desjoyeaux (Foncia) : « Ça continue d'aller à vive allure, en direction d'un petit abri sympathique en Vendée. Je marche régulièrement à 18, 20, 22 nœuds, dans une mer qui s'est plutôt calmée. Les vagues sont plus longues que ce que j'avais hier, il y a pire comme conditions pour finir un Vendée Globe. En repartant des Sables, je pensais être capable de revenir dans le match et j'imaginais être dans les cinq premiers au cap Horn. Mais prendre les manettes de la course dès l'Australie, j'ai encore du mal à réaliser... Je confirme mon arrivée pour la journée de dimanche, mais je ne sais pas encore si je vais pouvoir arriver pendant la marée du matin ou la marée du soir. J'ai encore une journée bien chargée avec plusieurs de vos confrères de la presse, puis à partir de demain, je vais me mettre un peu en vacances et respirer quelques dernières bouffées d'iode. Je pense que c'est un mal nécessaire pour pouvoir apprécier pleinement l'arrivée. Je peux vous dire que dimanche, on n'est pas couchés ! Les bonnes choses ont une fin et c'est plutôt usant ces 80 jours. Remettre les pieds sur la terre ferme et refaire le monde avec une bière à la main, c'est pas mal aussi. J'ai eu d'autres pépins que je peux vous révéler maintenant : j'ai déchiré deux de mes trois spis. Heureusement, ça ne m'a pas fait défaut au niveau de ma performance. »

Roland Jourdain (Veolia Environnement) : « Il n'y a plus de quille du tout, mais je n'ai pas pu aller sous l'eau pour voir. Quand le truc est arrivé dans la nuit d'avant-hier à hier, j'ai cru que c'était le bulbe qui était parti. Après ma rencontre avec le cétacé, j'avais plongé te constaté que le bas de la quille était abîmé sur la partie stratifiée. Mais là, il se trouve que c'est l'ensemble qui a cassé. Pour l'instant, je poursuis la route normale pour traverser les Açores, mon objectif étant d'aller aux Sables d'Olonne. Bien sûr, je fais d'abord gaffe à ma peau. Pour l'instant, ça se passe plutôt pas mal. On a regardé les calculs théoriques pour un bateau sans quille, et le plus dur devrait être entre ici et Sao Miguel (Açores). Maintenant, tous les ballasts sont remplis et j'ai descendu toutes les voiles que je pouvais, tous les poids sont le plus bas possible. Avec de la mer, on devrait pouvoir tenir jusqu'à 40, 45 nœuds de vent. Hier, par exemple, j'ai eu plus de trente nœuds, j'avais trois ris dans la grand-voile, et ça allait. Il va juste falloir que j'évite le vent et les vagues de travers, mais c'est jouable, tout dépendra de la météo. En tout cas, merci de votre soutien, j'y suis vachement sensible. Je suis tout seul sur mon petit bateau et il y a des ondes qui viennent de terre : des tonnes de mails et votre chaleur me fait du bien. »

Raphaël Dinelli (Fondation Ocean Vital) : « Je vais faire au mieux pour essayer de passer au plus vite le fameux caillou et arriver aux Sables entre le 12 et le 15 mars. Il me reste encore de la route... Je suis toujours en autonomie avec mes panneaux solaires et l'Atlantique sera beaucoup plus ensoleillée, donc tout va bien de ce côté là. Il y fera aussi plus chaud et il me tarde vraiment d'y arriver car ici, l'eau est à 7 ou 8 degrés, l'air pareil et j'ai mon huile d'olive qui a commencé à geler ! Je ne sais pas combien j'ai de polaires, je suis en mode " multi-couches " et je dors même avec le bonnet... »

www.vendeeglobe.org

Lundi 2 Février 2009




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